Quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 14 décembre 2022 ? Avatar : La Voie de l’eau, Ernest et Célestine, le Voyage en Charabie, Corsage…
Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties intéressantes et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Avec le retour en salles des Na’vi (et de James Cameron en même temps), celui de Sissi l’Impératrice, celui d’Ernest et Célestine, et celui de Jim Jarmusch.
Durée : 3h13 de pur émerveillement
De quoi ça parle : du retour des humains sur Pandora et de la fuite de Jake, Neytiri et leurs enfants. Pour échapper à la RDA, le clan des Sully se réfugie auprès des Metkayina, des Na’vi pacifistes qui évoluent dans l’eau, et non dans la forêt (d’où le titre du film).
Pourquoi il faut le voir : Parce qu’on l’a attendu pendant 13 ans, tout comme le retour de James Cameron derrière la caméra, mais surtout parce qu’Avatar 2 est à ce jour l’expérience de cinéma ultime, celle qui veut à nouveau révolutionner le médium en repoussant toutes ses limites conceptuelles et esthétiques. De fait, l’immersion est aussi impressionnante qu’assommante, le retour à la réalité étant presque pesant (à l’exception de la pause pipi bien méritée).
Mais Avatar 2 n’est pas qu’un objet technique irréprochable. Au-delà d’avoir envie de replonger sur Pandora à peine le générique de fin entamé, le film a élevé ses enjeux narratifs, affiné son propos écologique et social et approfondi sa dramaturgie avec une collection de nouveaux personnages intéressants, voire même fascinants pour quelques-uns. Si Avatar avait déjà marqué le 7e art (et alimenté de nombreux débats), il est certain qu’Avatar 2 suscitera d’aussi vives réactions (qu’elles soient positives ou non).
La note d’Écran Large : 4,5/5
Notre critique d’Avatar 2
Durée : 1h53
De quoi ça parle : à quarante ans, Élisabeth d’Autriche, plus connue sous le nom de Sissi, ne supporte plus d’être enfermée dans son rôle de première dame et décide alors de briser ses chaines et d’essayer de vivre sa vie comme elle l’entend.
Pourquoi il faut le voir : Parce qu’il existe des tonnes d’œuvres centrées sur la vie de l’impératrice Sissi, mais qu’aucune d’entre elles n’a réussi à parler de cette femme comme Corsage le fait. Oubliez la Sissi jeune et parfaite de Romy Schneider, la Sissi interprétée par Vicky Krieps a des rides, jure, fume et envoie valser l’Empire.
La réalisatrice Marie Kreutzer propose une réécriture de l’histoire de la plus célèbre des impératrices dans le but de révéler toute la tragédie qui en émane. Si certains anachronismes peuvent déranger, la proposition semble tout à fait sincère. Personnage souvent lissé, figé dans le temps et fantasmé, Sissi n’a jamais été aussi passionnante que dans Corsage.
La note d’Écran Large : 3,5/5
Durée : 1h20
Amis pour la vie
De quoi ça parle : Ernest et Célestine retournent au pays d’Ernest, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années.
Pourquoi il faut le voir : Parce que le premier Ernest et Célestine était un magnifique film d’animation, d’une douceur parfaitement adaptée aux enfants comme aux adultes. Cette suite en reprend les mêmes bases pour traiter une nouvelle fois de la notion de tolérance. Au-delà de son univers enchanteur, qui mixe ses références esthétiques (et politiques) avec malice, ce Voyage en Charabie déploie une réflexion franche et frontale sur la censure et l’absurdité du fascisme.
On pourrait regretter que l’ensemble n’atteigne jamais l’émotion ou la maestria du premier film, mais ces nouvelles aventures d’Ernest et Célestine s’imposent sans trop de difficultés comme un film familial idéal pour les fêtes.
La note d’Écran Large : 3/5
Durée : 1h56
Forest Whitaker
De quoi ça parle : Tueur à gages exceptionnel, Ghost Dog s’évertue à suivre les préceptes d’un ancien texte de samouraï. Reclus dans une cabane nichée sur le toit d’un immeuble, il va et vient sans laisser de traces derrière lui. Lorsqu’une famille mafieuse l’amène à trahir son code moral, il décide de réagir selon la voie du samouraï.
Pourquoi il faut le (re)voir : Tout simplement parce que Ghost Dog, la voie du samouraï représente peut-être le sommet de la filmographie de Jim Jarmusch. Pour cette occasion, le cinéaste s’est offert les services de Forest Whitaker, qui s’était déjà fait remarquer à l’époque chez Scorsese (La Couleur de l’argent) et Eastwood (Bird). La collaboration entre les deux hommes va dépasser les plus folles espérances, tant le comédien impressionne dans le rôle de cet assassin atypique qui n’a rien à envier au Samouraï de Jean-Pierre Melville. Car, il faut le signaler, à l’image de The Killer de John Woo, Jim Jarmusch puise son inspiration dans le célèbre film avec Alain Delon.
Tout est dans le titre
Mais au lieu d’user du cynisme présent dans le long-métrage français, Jim Jarmusch préfère déployer un dispositif mélancolique et poétique, reposant sur une écriture ciselée. Pour le cinéaste, seule importe la communication entre les vivants ou comment les esprits peuvent s’affranchir des différences de langage. Par exemple, les dialogues entre Ghost Dog et le glacier ambulant témoignent de la créativité du réalisateur. Cette maitrise fait de Ghost Dog, la voie du samouraï un film véritablement unique, au-delà d’une simple variation melvillienne.
La note d’Écran Large : 4/5
Notre dossier sur Ghost Dog
