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Quand il n'y a plus de généraliste ou qu'il est débordé, d'autres professionnels de santé seront appelés à le suppléer – La Montagne

Publié le 22/10/2022 à 07h50
Julien Rapegno
Renouveler une ordonnance, faire un pansement, prévoir un bilan sanguin pour un patient souffrant d’une maladie chronique : les infirmiers libéraux sont prêts à le faire, comme ils sont disposés à décharger des médecins généralistes au bord du burn-out pour l’établissement de certificats de décès.
Cette complémentarité existe déjà dans la pratique libérale, notamment entre des médecins et des infirmiers certifiés en « pratiques avancées ». C’est dans cet esprit de coopération que des Maisons de santé pluriprofesionnelles (MSP) ont essaimé dans les territoires sous-dotés. Autre dispositif « émergent », la mise en réseau sous forme de CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé).
 
Les médecins voient en revanche une forme de « coercition » dans la proposition retenue par le gouvernement dans son projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) 2023 : une « quatrième année d’internat » pour les futurs généralistes, à effectuer en cabinet dans un territoire en souffrance.  7 millions de Français n’ont pas de médecin traitant, dont 600.000 patients souffrant d’une affection longue durée. La démographie médicale devrait rebondir dans 10 ans, mais il faut passer le « creux de la vague ».
 
Pourquoi les médecins boudent-ils les déserts médicaux ?

Le ministre de la santé François Braun et la ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin Le Bodo ont donc saisi au bond l’accord « historique du Comité de liaison des institutions ordinales (CLIO), signé la semaine dernière. Accord qui pourrait être retranscrit dans le PLFSS.

Sept ordres professionnels (ceux des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, infirmiers, pharmaciens, pédicures-podologues et masseurs-kinésithérapeutes)  ont privilégié « l’intérêt supérieur du patient » afin d’envisager un « partage d’actes et d’activités ».
Objectif affiché : libérer du temps pour les généralistes afin qu’ils puissent prendre plus de patients. En l’absence de médecin traitant disponible, les autres professionnels pourraient également assurer une « première prise en charge » et l’orientation des patients.
Quand il n'y a plus de généraliste ou qu'il est débordé, d'autres professionnels de santé seront appelés à le suppléer - La MontagneLe Massif central fait partie des zones où les infirmiers libéraux sont bien implantés.
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La liste des actes qui pourraient être délégués aux uns et aux autres n’est pas établie et les syndicats de médecins vont veiller au grain. Pour répondre à ces défis, certaines professions peuvent faire valoir la qualité de leur maillage territorial : c’est le cas des infirmiers particulièrement bien implantés dans des  zones rurales médicalement déshéritées et à la population vieillissante. n
Ce qu’ils en disent
 
Dr Isabelle Domenech-Bonet (Allier), membre du bureau du syndicat des généralistes MG France : « Il faut créer une équipe de professionnels de santé autour du médecin traitant, mais il ne s’agit pas de transférer des compétences. Un travail en coordination doit permettre de prendre en charge toute la population et surtout les personnes qui sont sans médecin traitant ». Pour le Dr Domenech, le rôle de pivot du parcours de soins doit rester au médecin généraliste : « On est à neuf ans d’étude pour un médecin. On est en train d’en ajouter une autre, justement pour acquérir tout ce savoir qui nous permet d’établir un diagnostic et une conduite à tenir ».

Patrick Chamboredon, président du Conseil national de l’Ordre des infirmiers : « Il faut des textes réglementaires et législatifs. On a fait des propositions pour les patients que les infirmiers voient le plus, c’est-à-dire des patients plutôt âgés et ruraux, avec des pathologies chroniques ».
Quand il n'y a plus de généraliste ou qu'il est débordé, d'autres professionnels de santé seront appelés à le suppléer - La MontagneLes pharmaciens sont prêts à participer à ce partage des tâches, mais ils ont, comme les médecins, des problèmes de renouvellement des générations. Illustration.

Olivier Marquet, président du syndicat des pharmaciens de Corrèze : « A un moment, il faut qu’on trouve des médecins ! Une infirmière, un pharmacien peuvent faire le diagnostic d’une insuffisance cardiaque mais ensuite il faut bien qu’il y ait un médecin pour mettre en route le traitement. Alors, s’ils sont tous à Bordeaux ou à Bayonne !  […] D’ailleurs, les jeunes pharmaciens, on les perd aussi. Une officine sur cinq a disparu en Corrèze depuis vingt ans. On peut décharger le médecin de certaines de ses tâches… mais c’est un emplâtre sur une jambe de bois ».
Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes : « 30 % à 40 % de nos patients souffrent d’affections longue durée. Le diagnostic est fait, l’ordonnance n’est qu’un bon à remboursement. Pour les autres, il y a certains cas où l’on doit pouvoir aller voir le kiné en première intention : accident sportif, mal au genou après une chute, tendinite au coude pour avoir poncé votre table de jardin… Le kiné peut faire des tests, et s’il trouve des choses inquiétantes, orienter le patient vers le médecin ou les urgences. Il existe déjà des protocoles pour l’entorse de la cheville ou la lombalgie commune. Ça doit se pratiquer dans le cadre d’un exercice coordonné, avec l’accord du médecin ». 
 
InterviewQuand il n'y a plus de généraliste ou qu'il est débordé, d'autres professionnels de santé seront appelés à le suppléer - La Montagne
Valérie Simonet
Présidente du
Conseil départemental de la Creuse et infirmière libérale de métier.
Où en êtes-vous dans la Creuse avec l’accueil de nouveaux médecins ?
J’étais au congrès des départements, où l’on pouvait constater que toutes les collectivités ont fait la même chose. Il y a une mise en concurrence des territoires pour attirer des médecins. Et c’est à celui qui met le plus d’argent sur la table. Mon message devant le congrès et la ministre Agnès Firmin Le Bodo, c’était : nous avons tout fait dans les collectivités depuis quinze ans. Il est désormais du ressort de l’État d’améliorer le parcours de soins de tous les Français.
Ce « partage des tâches », est-ce la solution ?
Cette coordination des médecins avec les infirmiers, la délégation de tâches encadrée, la « protocolisation », ça fait des années qu’on en parle. Pour autant, on ne passe pas d’un rôle d’infirmier à professionnel capable d’établir un diagnostic en claquant des doigts. Ce sont les médecins qui ont la formation pour faire des diagnostics et des prescriptions.
Quelle est la meilleure piste ?
Dans la Creuse, nous accompagnons des formations d’infirmiers en pratiques avancées. C’est deux ans de plus d’études, soit un master 2 passé en fac de médecine. Pour moi, c’est le bon modèle. Et cela offre un parcours conventionné et sécurisé pour le patient et pour les professionnels.
Et pour un simple renouvellement d’ordonnance ?
Il y a des responsabilités énormes :-« J’ai mal à la tête », ça peut être une migraine ou le premier signe d’une hémorragie cérébrale. Une infirmière libérale n’est pas formée pour faire un examen clinique.
 Julien Rapegno
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