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Didactique de l'anglais : entre rhétoriques et pratiques – Lequotidien … – Le Quotidien

Les enseignants que nous sommes, constatons, pour le déplorer, la difficulté que rencontrent bon nombre d’apprenants, actuels comme anciens, lorsqu’il s’agit de s’exprimer en anglais, après des années passées à étudier cette langue. On ne le dira jamais assez, something is wrong avec notre système éducatif en général et l’enseignement de l’anglais en particulier. Les reproches viennent de partout et nous sommes souvent pointés du doigt comme étant en grande partie responsables de cette situation. Soit ! Mais, je pense que c’est plus complexe que cela et tout le monde le sait. Dans ce qui suit, j’essaierai d’exposer le problème sous un autre angle : celui de la théorie et de la réalité sur le terrain.
Formation/développement professionnel
Un système éducatif est à l’image de ses enseignants (an education system is as good as its teachers : Unesco). Dès lors, il est nécessaire de mettre l’accent sur la formation et la motivation de ces derniers. A vrai dire, enseigner une langue sans formation, eh bien, «c’est compliqué». Je me rappelle encore les propos de cet élève-professeur qui, après quelques semaines de formation à la Fastef, disait : «Ndekete, yagnaa toj dëk bi.» En substance, il avouait que, pendant tout ce temps passé dans le privé, il faisait tout sauf enseigner. Il s’y ajoute que l’enseignement est un domaine en perpétuelle évolution. Par conséquent, il est impératif que l’instructeur s’engage dans les activités de développement professionnel.
Le constat est que, après notre formation initiale, «nous» sommes nombreux à rester allergiques à toute idée de perfectionnement. Ainsi, «nous» prenons rarement part aux activités de développement professionnel, que ça soit en ligne ou en présentiel. Souvent, «nous» n’en sentons pas le besoin. «On» est des know-it-all. After all, nous avons déjà en poche le certificat d’aptitude pour être de «bons profs». Et puis «sax», «nous» n’avons «pas le temps» tout simplement. No offense ! Les opportunités sont là pourtant : Mooc, plateformes WhatsApp, réunions sur Zoom, ateliers de l’Ates, et j’en passe.
A mon avis, la formation à la Fastef est une excellente chose, mais ce n’est que la pose de la première pierre d’un bâtiment dont la construction devrait durer toute une carrière. En tant qu’enseignant, l’on ne cessera jamais d’avoir besoin d’apprendre. C’est la raison pour laquelle il urge de mettre l’accent davantage sur le développement professionnel, pour une constante mise à jour de nos connaissances et aptitudes. C’est l’investissement personnel qui fait la différence.
L’approche communicative (Clt)
L’enseignement/apprentissage de l’anglais a connu plusieurs approches et méthodes. Le Clt, en vogue depuis les années 70, est la résultante d’études linguistiques, sociolinguistiques, sociologiques, psychologiques, etc. Les chercheurs ont abouti à la conclusion que l’approche communicative est la meilleure façon de s’y prendre. Laquelle approche veut que l’anglais soit enseigné pour la communication. De sorte que le cours réussi, c’est celui qui permet aux élèves d’apprendre à s’exprimer, à accomplir des tâches qu’ils pourraient rencontrer dans la vie réelle, etc. Aussi, communiquer demande non seulement des compétences linguistiques, mais aussi des aptitudes communicationnelles. Pour Michael Lewis et Jimmie Hill, la langue c’est essentiellement trois choses : what is said (vocabulaire et structure), how it is said (prononciation, intonation et l’accent) et le why it is said (c’est la fonction sociale). Le bon cours devrait donc prendre en charge ces trois aspects.
En outre, le rôle de l’enseignant et celui de l’élève devraient changer. Le premier (l’enseignant) joue la fonction de guide, de «catalyseur», faisant en sorte que les apprenants aient cette soif d’apprendre et de se prendre en charge. Breen et Candlin (1980) diront que le professeur a trois rôles dans le cours de langue : «The first is to act as a facilitator of the communicative process, the second is to act as a participant and the third is to act as an observer and learner» (facilitateur, participant et observateur/apprenant). Le second (l’élève) est plus ou moins autonome. David Nunan de citer quelques caractéristiques d’un bon apprenant de langue, parmi lesquelles l’autonomie : «critical, reflective and autonomous».
Quelques observations ! D’abord, bien qu’ayant été formés, nombreux sont ceux qui ne saisissent pas le vrai sens de cette approche dite communicative et tout ce qu’elle implique comme principes, procédés et méthodes. It’s a hard thing to say and it’s a hard thing to hear ! Mais c’est ça aussi la dure réalité. L’approche serait-elle «fuzzy» (floue ou ambiguë), comme le soutiendrait John Klapper ? Ou encore, les professeurs souffriraient-ils de «methods exhaustion», comme dirait l’autre ? Allez savoir !
Ensuite, David Nunan, dans son excellent ouvrage Task-based language teaching), a rappelé les résultats d’une étude publiée en 1987. Il révélait : «Schools that claimed to be teaching according to principles of Clt were doing nothing of the sort» (les écoles qui prétendaient enseigner selon les principes de l’approche communicative ne faisaient rien de tel). In layman’s terms, il y avait un gap énorme entre la théorie et la réalité sur le terrain. Aujourd’hui encore, dans notre contexte, beaucoup de pratiques de classe seraient aux antipodes de ce qu’enseigne le Clt.
L’autre difficulté se situe au niveau de nos élèves. Sont-ils autonomes ? La vérité est qu’ils attendent toujours tout ou du moins beaucoup de leur maître. Ce qui n’est pas conforme au nouveau rôle assigné à l’enseignant d’aujourd’hui.
Les clubs d’anglais
«Once in your schools, set up english clubs» (une fois dans vos établissements respectifs, mettez en place des clubs d’anglais), nous répétait Dr Aymerou Mbaye. Parce que les clubs d’anglais sont d’une importance capitale pour les élèves. C’est le cadre idéal (nos classes pléthoriques n’aidant pas) où ils ont la possibilité de pratiquer l’expression orale. C’est vrai que le Reading et le Listening permettent à l’apprenant d’acquérir la langue de manière plus ou moins «subconsciente». Mais cela ne saurait suffire. Il doit produire de l’oral : s’exprimer en anglais. Et j’aime rappeler aux élèves ce fameux adage selon lequel on ne peut pas apprendre à nager sans entrer dans l’eau. Après avoir suffisamment été exposé à la langue, il faut impérativement du temps pour l’expression orale.
Et les faits parlent d’eux-mêmes : la minorité d’élèves qui prennent part, de manière active, aux activités des clubs d’anglais gagnent en confiance et parviennent, avec le temps, à parler facilement la langue. On top of that, ils acquièrent des compétences-clés aujourd’hui telles que la prise de parole en public, la capacité à travailler en équipe, à collaborer, etc. Malheureusement, je ne pense pas que les injonctions de l’Igef Mbaye et de tant d’autres aient été entendues. Nos clubs d’anglais, à défaut d’être l’affaire d’une minorité d’élèves et d’un ou deux profs coordinateurs, sont dans le coma ou tout simplement dormants. Certains lycées ou collèges n’en disposent tout simplement pas.
Ainsi, je me garderai d’affirmer de «façon catégorique» qu’ils «doivent être obligatoires», mais il est temps qu’ils fonctionnent. Pour cela, il va falloir qu’on essaie de leur donner un visage plus attrayant, et pour les collègues et pour les élèves. Je pense, comme le doyen Ibrahima Ciss, qu’il est nécessaire de les «formaliser en leur donnant un contenu structuré». Les clubs d’anglais doivent cesser de donner l’impression d’être des clubs de «promotion» de la musique, de la danse ou du reggae. Cette image fait que bien des collègues, par conviction, ne voient pas l’intérêt d’y participer et certains élèves supposent que c’est une perte de temps.
L’évaluation
Avec l’approche communicative, l’évaluation met moins l’accent sur la forme (form and structure) et plus sur le sens (meaning). C’est ainsi que Heaton, dans son ouvrage Writing English Language Tests, affirmait que «communicative tests are concerned primarily (if not totally) with how language is used in communication». Le plus important ici, c’est «la façon dont la langue est utilisée en situation de communication». En termes clairs, on évalue la capacité de l’individu à communiquer en anglais. Et c’est là que le bât blesse. Il y a souvent un fossé entre l’objective (la communication) et le mode d’évaluation. J’en veux pour preuve la place qu’occupe l’oral d’anglais dans nos tests. Je trouve faible le coefficient (2) accordé à la partie orale au baccalauréat général, par exemple.
En outre, il n’y a que les candidats de L’, ayant opté pour l’anglais comme Lv1, qui sont évalués à l’oral (et quel oral !). Pour tous les autres, le test est écrit. Comment vouloir tester la capacité d’un élève à parler anglais et lui dire «pas besoin de parler» ? Logique pour logique, avec l’évaluation communicative, tous les élèves devraient subir une épreuve orale, que ça soit aux examens ou durant les devoirs locaux. D’ailleurs, si beaucoup d’élèves ne font aucun n’effort pour s’exprimer en anglais, c’est, en partie, parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas évalués sur l’oral.
Conclusion
C’est presque devenu une lapalissade que de dire «l’anglais est important», en ce 21e siècle. Cette langue est incontournable, surtout dans le «haut niveau». Ceux qui n’en sont pas conscients en pâtissent maintenant ou en feront les frais, sometime, dans leur carrière. Suivez mon regard. C’est ainsi que le ministre de l’Enseignement supérieur, dans une récente interview, affirmait que si les pays anglophones ont damé le pion à l’Ucad dans le classement des universités en Afrique, c’est grâce à l’anglais. Parce que, ajoute-t-il, «toutes les revues sérieuses dans le monde publient en anglais». Et monsieur le ministre de révéler que le Président Macky Sall leur exige presque de parler anglais. La bonne nouvelle pour moi, c’est qu’au plus haut niveau, l’anglais semble préoccuper. Alors, les actions, étant plus audibles que les mots, pourquoi pas opérer les réformes qui s’imposent dès maintenant ?
Aussi, c’est le lieu de saluer les efforts de l’Association des professeurs d’anglais du Sénégal (Ates) dans l’accompagnement de ces professeurs dévoués et motivés à apprendre et à réapprendre pour être de meilleurs enseignants pour de meilleurs élèves. Le défi maintenant, c’est comment faire pour que la pratique reflète la rhétorique. Folks, it’s time to bridge the gap between slides presentations and the reality on the ground, the ideal and the real. Le doyen Ciss de rappeler que «it’s not about knowing what to do, but doing what you know».
Article dédié à l’Igef Dr Aymérou Mbaye, à la retraite. Jook a njal Docteur !
Saliou YATTE
Professeur d’anglais au lycée de Dodel
yatmasalih@gmail.com
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