Actualités
Retour
Actualités
L’association Culture Relax propose des séances de cinéma et de spectacle vivant pour les personnes atteintes de handicap psychique afin de lever les obstacles à leur accès à la culture.
La lumière s’éteint progressivement, le son se fait moins fort qu’à l’accoutumée. Une séance de cinéma avec Culture Relax n’est ni tout à fait la même, ni tout à fait différente qu’une autre. Mais elle accueille un public souvent oublié de la culture : les personnes en situation de handicap.
Créée en 2005 sous le nom de Ciné-ma différence – d’abord pour le cinéma puis depuis 2018 pour le spectacle vivant – l’association Culture Relax veut, comme son nom l’indique, détendre l’atmosphère et créer une ambiance bienveillante et chaleureuse dans les lieux de culture pour les personnes autistes, polyhandicapées, avec un handicap intellectuel, cognitif, des troubles psychiques ou encore une maladie d’Alzheimer… Pour ces personnes, se rendre dans une salle de cinéma ou un théâtre relève bien souvent de l’épreuve. « Certains y vont avec la boule au ventre et d’autres se l’interdisent par peur d’être confrontés au regard des autres spectateurs », explique Amar Nafa, délégué général de Culture Relax. Leur handicap entraîne en effet des comportements « atypiques » comme le besoin de verbaliser ce qu’ils voient ou d’aller et venir dans la salle.
Pour eux, l’association propose des spectacles inchangés mais aux codes assouplis, ouverts à tous et inscrits dans la programmation du lieu culturel. « Dès le début, nous ne voulions pas faire quelque chose uniquement tourné vers les enfants mais dont tout le monde peut profiter, insiste Amar Nafa. Chacun peut s’exprimer à sa façon, en vocalisant, entrant, sortant, commentant ce qu’il voit. » Pour monter ces séances de cinéma ou les spectacles de spectacle vivant, Culture Relax travaille directement avec les lieux culturels afin de les aider dans l’accueil des personnes en situation de handicap et la mise en accessibilité de leurs spectacles. Des formations sont ainsi mises en place pour les équipes sur la relation à ce type de publics.
Pour le cinéma, un travail sur le son a été mené pour les personnes atteintes de troubles autistiques souffrant d’hyperacousie – un seuil de tolérance au bruit anormalement bas – et sur la lumière, la salle n’étant pas plongée dans le noir d’un coup. Pour le spectacle vivant, un travail est mené en amont sur le meilleur placement des personnes dans la salle. Le jour J, des outils de médiation sont à la disposition des spectateurs avec par exemple des documents rédigés selon un protocole spécifique : le protocole FALC, « faciles à lire et à comprendre ». Une équipe est présente à chaque représentation pour aider les personnes à s’installer et les rassurer et un espace détente permet de s’extraire du spectacle en cas de surcharge émotionnelle. Il y a enfin des aménagements techniques : pas de publicités ni bande-annonce au cinéma pour concentrer l’attention du spectateur et un petit clip, qui résume le principe de la séance, est diffusé.
La communication aux autres spectateurs est la clé de ces séances Relax qui se passent toujours dans de bonnes conditions. « On informe l’ensemble du public pour ne pas avoir de réaction d’incompréhension : quand on a l’information en avance, on ne se pose pas de question et on accompagne la représentation de manière positive. Cela permet de susciter des discussions sur le handicap et la différence, des sujets pas souvent abordés », souligne Amar Nafa. Cette bonne communication permet également de soulager les personnes en situation de handicap et leurs accompagnants. « La première fois, ils sont un peu méfiants puis ils reviennent en étant un peu plus tranquilles. Ils savent qu’ils sont les bienvenus et qu’ils ne vont pas être le centre de l’attention. »
La saison dernière, 69 cinémas ont participé pour organiser 428 séances ayant attiré 15 000 spectateurs dont 6 000 concernés par le handicap. Pour le spectacle vivant, Culture Relax est en partenariat avec sept lieux culturels en Île-de-France et Shakespeare d’Avril, une biennale de théâtre consacrée au dramaturge anglais à Vincennes. Une vingtaine de représentations ont eu lieu dans l’année. « Tous ces lieux organisent des séances inclusives qui permettent aux personnes en situation de handicap mental d’assister aux spectacles dans les conditions les plus accueillantes possibles », indiquait la ministre de la Culture Rima Abdul Malak lors de ses vœux aux acteurs culturels, le 16 janvier dernier.
Au mois de février, quatre spectacles sont concernés par des séances Culture Relax – sans compter les nombreuses projections de films au cinéma. A la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, le concert Un contre Un (1er février) s’inspire librement des personnages d’Orphée et d’Eurydice, en imaginant la vie d’Eurydice durant son séjour aux Enfers. Un spectacle qui conjugue cirque, théâtre et musique interprétée en direct.
Le 5 février, le spectacle de marionnettes Notre vallée, au Théâtre Jean-Vilar à Vitry-sur-Seine (photo), est la dernière création de la compagnie Arnica. Au cœur de l’histoire : une vallée imaginaire que l’on traverse sur une trentaine d’années avec ses différents habitants humains, végétaux et animaux.
Le Théâtre Dunois, à Paris, accueille le 15 février un drôle de bazar avec Saccadit, un spectacle de danse. Enfin à la Maison de la Radio, le conte japonais Kitsune, la forêt des renards prend vie sous forme de concert le 18 février. Les Kitsune – ces renards surnaturels qui acquièrent tous les cent ans une nouvelle queue avec de fabuleux pouvoirs – traversent les religions ancestrales du Japon. L’auteur de théâtre Kevin Keiss propose une plongée dans l’univers de ces légendes, popularisées par les mangas et les jeux vidéo.
La réservation pour ces spectacles doit se faire en amont auprès de la structure partenaire afin de prendre en compte les besoins spécifiques de chaque personne.
https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions