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Si Christophe Colomb a découvert l’Amérique, Hernan Cortés le Mexique, Jacques Cartier le Canada… qui donc a découvert l’Australie ? Il est difficile d’associer un nom à sa découverte. En voici les raisons.
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En réalité, tout comme Christophe Colomb n’a pas découvert l’Amérique, personne ne peut se vanter d’avoir découvert l’Australie… si ce n’est les Aborigènes ! Quand le célèbre explorateur débarque dans le Nouveau Monde en 1492, l’Amérique n’est pas nouvelle pour tout le monde. Le territoire n’est pas vierge d’habitants, et c’est la même chose pour l’Australie quand les premiers occidentaux y débarqueront.
Les terres australes ont été colonisées il y a 50.000 ans. Les premiers habitants, pour la plupart pêcheurs/chasseurs/cueilleurs sont arrivés d’Asie du Sud-est et ont mis 25.000 ans à se répandre dans tout le continent et à atteindre la Tasmanie.
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Depuis l’Antiquité, les hommes croient en l’existence d’une terre immense située dans l’hémisphère Sud, qui servirait à contrebalancer la masse des terres de l’hémisphère Nord. Le philosophe Aristote lui-même évoque la nécessité de cet équilibre et de l’existence d’une Terra Australis, tout comme le mathématicien grec Pythagore au Vème siècle av. J.-C. La polémique se poursuit pendant plusieurs siècles. Saint Augustin affirme lui, au IVème siècle de notre ère, que l’hémisphère Sud ne contient aucune terre.
À la Renaissance, cette mythique terre australe figure sur des cartes, comme celle du géographe allemand Schöner qui représente un continent de part et d’autre du détroit de Magellan, tout au sud de l’actuel Chili.
L’expansion occidentale s’étend au même moment de l’autre côté de l’Atlantique. Les Européens s’intéressent aux richesses légendaires de l’Orient, partent à la recherche d’or, d’épices, d’esclaves et de nouvelles terres à coloniser. C’est l’ère des Grandes découvertes.
En 1488, Bartolomeu Dias ouvre la voie lorsqu’il franchit l’extrême sud de l’Afrique, contournant le cap de Bonne-Espérance. En 1519, une expédition portugaise commandée par Fernand de Magellan est la première à faire le tour du monde.
Espagnols et Hollandais viennent concurrencer les Portugais dans l’exploration de l’Océanie. La Compagnie Hollandaise des Indes Orientales (ou VOC) lance une série d’expéditions, à partir de sa base de Batavia (Djakarta).
En 1606, Luis Vaez de Torres, navigateur portugais au service de l’Espagne découvre le détroit qui porte son nom entre la Nouvelle-Guinée et l’Australie. Cette même année, Willem Jansz, capitaine du Duyfken est en route vers la Nouvelle-Guinée pour y trouver de l’or. Il longe la péninsule du cap York, le point le plus septentrional de l’Australie, qu’on appelle alors la Nouvelle-Hollande.
Entre 1642 et 1644, le navigateur néerlandais Abel Tasman explore l’Océanie au service de la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Il découvre la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie (à qui il donne son nom), les îles Tonga et Fidji.
Si plusieurs pans de la côte occidentale de l’Australie ont déjà été découverts par ses confrères, c’est lui qui lève le mystère sur son insularité. En en faisant le tour, Tasman démontre en effet que la Nouvelle-Hollande est une île.
Pendant plus d’un siècle, les Européens continuent d’explorer l’Australie et ses environs. Le premier Anglais qui met le pied sur l’île, en 1700, est un corsaire du nom de William Dampier. Il découvre l’archipel et le détroit qui portent aujourd’hui son nom. Pour l’anecdote, il recueille Alexandre Selkirk, naufragé volontaire qui inspirera à Daniel Defoe le personnage de Robinson Crusoé.
Au XVIIIème siècle, l’Angleterre est devenue la première puissance maritime du monde. La Société royale d’Angleterre envoie le navigateur James Cook explorer les mers du Sud. En 1770, celui-ci prend possession au nom du roi Georges III de la côte est australienne, qu’il baptise Nouvelle-Galles du Sud. Pour juguler la surpopulation dans les prisons anglaises, c’est une colonie pénitentiaire que la couronne britannique fonde sur le territoire.
Au cours de trois voyages, Cook réalise une cartographie précise du Pacifique et découvre les îles Sandwich (Hawaï). Il prouve la non-existence d’un continent austral et celle d’un passage navigable entre l’Atlantique et le Pacifique. En 1773, il est le premier à franchir le cercle polaire antarctique.
L’exploration de l’Australie va dès lors de pair avec sa colonisation. Matthew Flinders longe la côte sud puis fait le tour du continent australien vers 1801-1803. L’exploration de l’intérieur s’ouvre en 1813, quand George Blaxland, William Wentworth et William Lawson réussissent à trouver un passage à travers les Blue Mountains. En 1824, la Nouvelle-Hollande est rebaptisée Australie.
John Eyre explore ensuite la région au nord d’Adélaïde et découvre les lacs Torrens et Eyre en 1839. Charles Sturt traverse l’Australie du sud au nord, remonte le Darling puis s’enfonce dans la région aride de Milparinka, puis jusqu’au désert de Simpson avant de rebrousser chemin en 1845. John McDouall Stuart dirige six expéditions entre 1858-1862. Lors de la dernière, il traverse le continent australien du sud au nord. Certains le considèrent comme le premier Occidental à avoir atteint le centre de l’Australie.
La « découverte » de l’Australie résulte donc d’une série d’expéditions successives, où se mêlent les noms des Aborigènes, Espagnols, Portugais, Hollandais et Britanniques. Et la Terra Australis ? Les Anciens avaient raison, il y a bien un continent qui équilibre la masse des pôles, mais il s’agit de l’Antarctique, dont les terres sont découvertes par le capitaine de la flotte impériale russe Bellinghausen lors d’une expédition en 1820.
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