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Tout savoir sur le sportsanté et sa prescription – VIDAL

Intégrer le sport-santé dans son mode de vie au quotidien.
Depuis la loi du 2 mars 2022, tous les médecins peuvent prescrire une activité physique et sportive adaptée à leurs patients atteints d’une maladie chronique. Pour quelles pathologies ? Faut-il réaliser des examens au préalable ? Comment prescrire ?
Le législateur et la Haute Autorité de santé donnent la possibilité aux médecins de prescrire une activité physique et sportive (APS) adaptée aux patients atteints de pathologies chroniques ou ayant des facteurs de risque. Cette mesure vise à prévenir ces maladies, à en limiter leur aggravation et à améliorer le capital santé des patients fragilisés ou sédentaires. Pourtant, malgré ces textes, force est de constater que peu de généralistes prescrivent une APS. Bilan des moyens pratiques mis à leur disposition grâce à l'éclairage du Pr Jehan Lecocq.
Le sport-santé est une pratique physique et sportive adaptée à des patients atteints de maladies chroniques ou diminués physiquement. Le but est d’améliorer leur santé et leur état physique en prévention primaire, secondaire ou tertiaire. Ce parcours doit être encadré par :
Pr Jehan Lecocq. Peu connaissent les bienfaits des activités physiques et sportives (APS) sur la santé tout simplement parce que les facultés de médecine n’ont abordé ce sujet que depuis 2004. Le terme même de « sport » peut faire peur. Il implique de faire des efforts, de transpirer, d’avoir parfois mal… C’est la raison pour laquelle la Haute Autorité de santé (HAS) a préféré utiliser le terme d’AP dans son guide « Consultation et prescription médicale d’activité physique à des fins de santé chez l’adulte » [1].
Les nombreux travaux scientifiques analysés par l’expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) [2, 3] confirment, comme d’autres organismes internationaux, qu’il n’y a plus aucun doute à avoir sur l’effet bénéfique de l’APS sur la santé, et que les APS ont un réel rôle thérapeutique non médicamenteux en cas de maladie chronique.
Par ailleurs, le législateur a autorisé en 2016 les médecins traitants à prescrire une activité physique adaptée (APA) aux malades atteints d’affections de longue durée (ALD) [4] et, depuis 2022, ce droit à la prescription a été ouvert pour « toute maladie chronique, pour les facteurs de risque et les situations de perte d’autonomie » [5]. L’OMS, de plus, a émis ses recommandations d’APS pour lutter contre l’inactivité physique et la sédentarité [6].
Donc aujourd’hui, tous les médecins, quelle que soit leur spécialité, peuvent prescrire une APS dans un but de prévention et/ou de traitement adapté à leurs patients. Mais le généraliste, lui, a un rôle déterminant, car c’est lui qui rencontre en premier le patient, le connaît le mieux, le suit régulièrement et est le plus à même de le motiver. Il est donc essentiel de l’informer et de le former.
Non, dans la majorité des cas, il n’est pas nécessaire de réaliser des examens avant. D’ailleurs, le guide de la HAS précise que « les indications de ces examens complémentaires sont limitées et doivent rester ciblées » [1]. La prescription d’examens (épreuve d’effort, bilan biologique sanguin, exploration fonctionnelle respiratoire, etc.) par crainte, par exemple, d’événements cardiovasculaires graves liés à la pratique d’une APS, est rarement nécessaire chez les patients bénéficiant d’un suivi régulier.
Lors de la consultation, il faut que le praticien interroge le patient sur son niveau d’activité physique quotidien. Si celui-ci est sédentaire, assis plus de sept heures, voire douze heures par jour, il va lui prescrire dans un premier temps une activité physique adaptée de faible intensité. Faire peu (durée courte, intensité faible), c’est mieux que de ne rien faire, et même si le patient s’y prend tard dans la vie.
Toutes les maladies chroniques stabilisées, entre autres :
Un large panel de patients sont ainsi concernés.
Les contre-indications (CI) définitives ou totales sont très rares. Les CI temporaires concernent les épisodes aigus ou les décompensations de maladies chroniques. À côté des pathologies chroniques, des facteurs de risque et des pertes d’autonomie telles que prévues par la loi du 2 mars 2022, le sport-santé est bénéfique également chez les personnes âgées, fragiles ou non, les enfants et adolescents ainsi qu’au cours de la grossesse et du post-partum.
Aux malades qui avaient fait un infarctus, on leur prescrivait il y a encore quelques dizaines d’années le repos. Aujourd’hui, c’est l’inverse, on leur recommande, après la rééducation débutée précocement, de suivre une APA encadrée. Il en est de même, par exemple, pour les cas de lombalgies, de cancers, ou de chirurgie de la hanche. Les choses sont en train de changer à vitesse grand V. Il y a tout un changement de mentalité que les médecins intègrent maintenant dans leur exercice professionnel.
Pour les aider, plusieurs outils sont à leur disposition, notamment :
Lors de la consultation, le médecin peut accéder au Médicosport-santé de deux manières (cf. Figure) :
Figure – Médicosport-santé
Figure - Médicosport-santé
 
Si le patient a envie de faire un sport en particulier, il suffit de regarder dans la liste les sports proposés. Le Médicosport-santé résulte d’une collaboration entre le CNOSF et les fédérations sportives, pour établir des programmes sport-santé. En effet, ces dernières connaissent les actions de prévention primaire, secondaire et tertiaire qui conviennent le mieux à leurs disciplines sportives selon les pathologies. À ce jour, 54 fédérations ont répondu, soit 67 disciplines sportives.
Une liste non exhaustive de pathologies est présentée par les fédérations.
Le souhait est de donner les moyens aux médecins de se former à leur rythme en fonction de leurs contraintes professionnelles. Pour cela, depuis fin 2022, le CNOSF a mis en place des formations e-learning en partenariat avec Eron Santé, organisme de formation du groupe VIDAL. Le but est de les aider à prescrire les APS adaptées en leur proposant des programmes concrets avec des cas cliniques et des évaluations de leurs pratiques professionnelles. Ce ne sont pas des cours académiques ! De plus, ces formations sont entièrement prises en charge dans le cadre de leur obligation triennale de développement professionnel continu (DPC) (cf. notre article du 5 janvier 2023). La durée totale de la formation est de 19 heures, mais les médecins peuvent la « saucissonner » en six modules de durées variables, la suivre sur un, deux, ou trois ans [8].
L’important est de prescrire une APS, même si l’ordonnance n’est pas détaillée.
Mais il est préférable que le médecin y apporte des précisions en s’appuyant sur le plan FITT de l’ordonnance :
Certes, le généraliste n’a pas le temps de chercher un club sportif approprié pour son patient, mais il peut l’orienter vers des réseaux sport-santé qui progressivement se structurent en maisons sports-santé voulues par le gouvernement. Il en existe environ près de 500 en France. Elles accueillent le patient avec son ordonnance d’APS adaptée et réalisent un bilan de sa condition physique, de sa motivation et de ses barrières à la pratique d’APS est réalisé afin d’établir un programme sport-santé individualisé. Des associations sportives, partenaires du réseau, disposant d’encadrants certifiés, habilités à intervenir auprès de ce type de public lui sont alors proposées.
Le patient peut également se prendre en charge lui-même s’il est capable de pratiquer en autonomie et en sécurité. En fonction de son lieu géographique, il peut s’informer auprès :
C’est un élément essentiel sur lequel la HAS a énormément insisté : « Lors des différentes consultations de suivi de la pathologie de son patient, le médecin assure le suivi de sa prescription d’AP ou d’APA » [1]. L’occasion pour le médecin prescripteur d’échanger sur les comptes rendus communiqués par l’éducateur sportif en APA. Au bout de trois mois de prescription, se pose la question de l’éventuel renouvellement de l’ordonnance (réalisable par les kinésithérapeutes selon la loi du 2 mars 2022. Décret en cours).
La motivation doit venir de toute part : de l’éducateur qui prend en charge le patient ; ou de l’infirmière qui fait des injections d’insuline au diabétique ; ou de la famille, etc. Un point déterminant pour une pratique pérenne à long terme est que le patient trouve du plaisir à cette activité et qu’il constate une meilleure qualité de vie. L’idéal est qu’à terme, il soit en mesure de pratiquer en autonomie et en sécurité dans des structures ordinaires et surtout qu’in fine il intègre l’activité physique dans son mode de vie au quotidien : se déplacer à pied, en vélo, prendre les escaliers plutôt que les ascenseurs, pratiquer des activités de loisir physiques, etc. et surtout qu’il réduise ses activités sédentaires, c’est à dire le temps passé assis (ou couché) au cours de la journée qui est plus délétère que l’inactivité physique.
Pour l’instant, il n’y a pas de remboursement par la Sécurité sociale pour le patient, même en ALD. Certaines mutuelles peuvent proposer une prise en charge. Selon son lieu de résidence, une aide financière de la Ville est possible, ainsi que par d'autres institutions. Les clubs sportifs peuvent également proposer des tarifs moins élevés pour ce type de public.
La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et le ministère de la Santé travaillent à la mise en place d’un financement pérenne de l’APA ou du sport-santé.
D'après un entretien avec le Pr conventionné Jehan Lecocq, coprésident de la Commission médicale du CNOSF.
 

[1] Guide « Consultation et prescription médicale d’activité physique à des fins de santé chez l'adulte ». HAS, 2022
[2] Rapport Inserm d’expertise collective « Activité physique : Contextes et effets sur la santé », 2008
[3] Rapport Inserm d’expertise collective « Activité physique : Prévention et traitement des maladies chroniques », 2019
[4] Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé
[5] Loi n° 2022-296 du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France
[6] Rapport « Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité. OMS, 2020
[7] Fiches/référentiels par pathologie de la HAS, 2022
[8] Les formations APS du CNOSF sur le site de Eron Santé :
Formation APS complète (19 h)
Formation APS partie 1 (10 h)
Formation APS partie 2 (10 h)
Formation APS : pathologies cardiovasculaires et métaboliques (7 h)
Formation APS : asthme, BPCO et cancers (6 h)
Formation APS : pathologies neurologiques, psychiatriques et neuropsychiatriques (6 h)
Formation APS : femmes enceintes, en post-partum, enfants et personnes âgées (6 h)
 
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