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Terrorisme et ethnies au Burkina Faso : « A l’état actuel, si rien n’est fait, nous avons bien peur pour l’avenir de ce pays », lance Boubacar Sannou – LeFaso.net

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Le Burkina Faso est à la croisée des chemins. L’hydre terroriste ne recule pas et continue d’endeuiller la population. Dans l’actualité de cette préoccupation nationale, une communauté ethnique est indexée par certains citoyens de composer en quasi-totalité, les groupes terroristes. Aussi, des groupes armés terroristes qui portent des signes de l’islam, se réclament musulmans et affirment combattre au nom de cette religion. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cet état de fait ? Boubacar Sannou, premier vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), donne sa lecture à travers cette interview.
Lefaso.net : Quel est le diagnostic que vous faites du rapport des Burkinabè vis-à-vis de l’ethnie ?
Boubacar Sannou :
C’est regrettable de le dire, mais l’amer constat que nous faisons aujourd’hui, à travers les échanges que nous avons, les comportements et les actes que les uns des autres posent, est que les Burkinabè sont ethnocentristes. Cela veut dire que nous avons aujourd’hui des populations qui s’identifient plus à leurs communautés, à leur ethnie plutôt qu’à leur appartenance à l’Etat central, leur appartenance à la nation. C’est un fait réel, c’est un fait vérifiable sur le terrain et cela tend aujourd’hui à remettre en cause l’existence même de notre pays, le Burkina Faso, en tant qu’Etat unitaire, du moment où une bonne partie de la population se reconnaît plus appartenir à une communauté, à une ethnie, qu’à l’Etat.
Lefaso.net : D’aucuns accusent une ethnie précise d’être la plus importante, en termes d’effectifs, dans les groupes armés terroristes au Burkina Faso. Qu’en pensez-vous ?
Le constat qui est fait effectivement, et à travers tous les témoignages qui remontent, que ce soient des FDS (Ndlr : Forces de défense et de sécurité), que ce soient les populations déplacées ou les images que nous voyons, est que majoritairement, ceux qui se retrouvent dans les groupes armés terroristes, sont de cette communauté dont vous faites référence.
Cette communauté est une communauté voisine à nous (Ndlr : Bwaba ou Bobo) parce que nous sommes des frères, des cousins. Pour moi, le problème n’est pas la présence massive des membres de cette communauté dans ces mouvements terroristes, mais plutôt pourquoi cette présence massive de ladite communauté au sein des mouvements terroristes ? Plusieurs réflexions ont été menées, certains le lient à la religion, parce que la communauté en question est majoritairement d’une religion. D’autres le lient à la pauvreté, parce que c’est la caractéristique des zones qui sont habitées par cette communauté.
D’autres encore lient cela au comportement de certains agents de l’Etat qui ont été plus des prédateurs vis-à-vis de cette communauté que des éléments ayant apporté la sécurité et l’intégration pour que ces gens puissent se reconnaître de l’Etat central. Toujours est-il que c’est une problématique, c’est une question qui est-là, qui est posée et il faut que, sans faux-fuyant, tous les acteurs, en commençant par l’Etat central, chacun ait le courage d’assumer ses responsabilités. Il faut que les gouvernants arrivent à donner la réponse à cette interrogation.
Pourquoi cette présence massive de la population de cette ethnie dans ces mouvements terroristes ? Et je pense qu’en essayant d’apporter des éléments de réponse, cela va permettre d’envisager une sortie du tunnel, parce qu’aujourd’hui, qu’on le veuille ou pas, nous assistons à une stigmatisation systématique de cette ethnie, ce qui est une très mauvaise chose. Aujourd’hui, quand on dit terroriste, automatiquement, tout le monde a le regard tourné vers cette ethnie.
Alors que cela ne devrait pas être le cas. Tous les membres de cette communauté ne sont pas des terroristes, au contraire, il y en a qui combattent les terroristes, tout comme beaucoup ont été les premières victimes du terrorisme au Burkina Faso. Donc, c’est pour dire aujourd’hui que c’est une communauté qui est prise en sandwich. Comme je l’ai dit, il ne s’agit pas de pointer un doigt accusateur sur cette ethnie, mais de chercher à comprendre pourquoi ses membres ont été les plus faciles à entraîner dans ces mouvements de déstabilisation.
Lefaso.net : Une situation similaire s’est présentée au Niger, avec la question touareg. Quelles ont été les solutions dans ce pays ?
Je pense que pour les questions communautaires et pour les questions de sécurité, et même les questions politiques, les remèdes d’un pays X ne sont pas obligatoirement les remèdes d’un pays Y. Au Niger, nous avons effectivement connu un problème communautaire, sauf qu’au Burkina Faso jusqu’à présent, on ne nous dit pas clairement si le problème est communautaire ou pas.
Mais l’observation que nous faisons est que, qu’on le veuille ou pas, il y a un problème communautaire qui se pose dans notre pays. Il faut que nous ayons le courage de l’affronter, que nous ayons le courage de nous asseoir, d’organiser des états généraux des communautés pour savoir exactement qu’est-ce qu’il faut faire. Quelle est la place de chaque communauté ? Quel rôle chaque communauté doit jouer dans ce pays ? L’Etat n’a pas réussi à intégrer les communautés, à fédérer les communautés, alors il va falloir pour que l’Etat même survive, qu’il prenne en compte l’existence des communautés. Au Niger, on a constaté qu’il y avait la naissance d’une rébellion touareg dans les années 90.
Le constat que nous faisons est que nous ne savons pas si c’est un accord tacite trouvé entre les acteurs politiques au Niger, mais toujours est-il que sous le règne du président Mahamadou Issoufou, pendant les dix ans, le premier ministre était un touareg. Un autre constat qu’on fait aujourd’hui est que le pouvoir est passé donc des mains de Mahamadou Issoufou aux mains d’un touareg, Mohamed Bazoum. Quelque part, nous pensons que cela a amené cette communauté à se reconnaître au niveau de l’Etat central.
Terrorisme et ethnies au Burkina Faso : « A l’état actuel, si rien n’est fait, nous avons bien peur pour l’avenir de ce pays », lance Boubacar Sannou - LeFaso.net
Alors, la question qui se pose aujourd’hui dans notre pays, est-ce une révolte d’une communauté contre l’Etat central ? Est-ce la remise en cause de l’Etat central à travers ce comportement et autres ? Est-ce un fait religieux ? Toujours est-t-il qu’il faut que nous arrivions à trouver les réponses à ces questions. Trouver la réponse à ces questions, sous-entend qu’il faut poser un véritable diagnostic. Nous pensons que cela va permettre d’avoir un bon remède pour pouvoir donc soigner le mal.
Lefaso.net : Au même moment, la quasi-totalité des groupes armés terroristes portent des signes de l’islam ou se réclament musulmans, qu’est-ce qui pourrait expliquer cela ?
C’est un autre constat. Des images et des témoignages qui nous parviennent, il ressort que les groupes terroristes se réclament toujours donc de l’obédience de l’islam, même si nous savons fondamentalement qu’ils sont très loin de l’islam. Les revendications, les actes posés, ils le font au nom de l’Islam et donc effectivement, il y a lieu également que cette question puisse être ramenée à l’ordre du jour. Et quel peut être l’apport des leaders de cette communauté religieuse pour qu’effectivement, ceux qui ont pris les armes puissent donc raison garder.
Car, ils disent agir au nom de l’islam, mais nous sommes tous de cette confesssion religieuse, nous vivons entre nous communautés et nous savons donc que les actes qui sont posés sont très loin des actes et caractéristiques de cette religion. Il y a lieu que les voix plus autorisées dans la communauté religieuse en question puissent se pencher donc sur la question, voir également quels peuvent être leurs apports, pour qu’on puisse ramener un certain nombre de personnes à la raison afin qu’elles puissent intégrer la république.
Lefaso.net : Pensez-vous que le pays est sur une bonne dynamique de lutte ? Si non, qu’est-ce qui manque aux efforts ?
Vous savez, aujourd’hui, la situation dans notre pays est très complexe, et lorsque vous essayez donc d’avoir du recul, le problème se pose à plusieurs niveaux. D’abord, il y a le fait communautaire, même si on tend à le nier, du fait que certaines communautés se sentent vraiment marginalisées, qui ne se sentent pas prises en compte dans l’exercice de l’appareil d’Etat, qui ne se sentent pas concernées. Je ne dis pas que c’est ce qui explique certains comportements, mais je dis dans tous les cas, il faut également essayer de réfléchir, de voir de ce côté.
Également, il y a le fait religieux, car tous ces mouvements terroristes se réclament d’une certaine obédience. A cela s’ajoute la question de la gouvernance ; parce que nous avons des zones qui contribuent énormément à la richesse nationale, mais qui, en retour, bénéficient de très peu d’investissements au niveau du budget de l’Etat. Ce qui fait qu’il y a un certain ressentiment de ces populations, de ces communautés qui, par rapport à tout ce qui se fait, ne se sentent pas trop concernées par les actions au niveau de l’Etat central.
Egalement, il faut se poser la question de savoir est-ce que réellement nous avons une armée qui a été suffisamment préparée pour faire face à la situation en termes d’hommes, de stratégies, de moyens ? Est-ce qu’il y a suffisamment de cohésion au sein des forces de défense et de sécurité avec comme objectif majeur et principal de lutter contre le terrorisme ? Je pense que lorsqu’on observe un peu tout ce qui se passe, il y a lieu de se poser un certain nombre de questions. Il appartient à ceux qui sont aux affaires, d’apporter des éléments de réponses, de rassurer les uns et les autres et de voir également ce qu’il y a lieu de corriger.
C’est pourquoi, nous avons toujours souhaité qu’il y ait les états généraux de la nation, car la transition est un bon canal pour le faire. Pas des organisations folkloriques que nous connaissons. Que cela soit réellement un truc mûri en profondeur pour qu’au sortir de ces états généraux, on puisse partir d’un nouveau pas. Nous l’avons dit, il y a lieu d’envisager, de mener la réflexion par rapport à l’avenir de notre pays. Est-ce qu’aujourd’hui, nous pouvons envisager notre pays véritablement sous sa forme d’Etat unitaire ou est-ce que nous pouvons envisager notre pays en prenant en compte l’existence des communautés, des régions ?
Toujours est-il qu’il faut une véritable refondation. Cette refondation passe par de grandes assises nationales, sincères où les gens auront à s’exprimer. Nous pensons qu’au sortir de ces états généraux, le diagnostic sera fait et cela nous permettra de repartir d’un nouveau pas, d’un bon pas ; parce qu’à l’état actuel, si rien n’est fait, nous avons bien peur réellement pour l’avenir de ce pays.
Lefaso.net : Quelles sont les pistes de solutions pour un Etat interculturel et démocratique au Burkina Faso ?
Les pistes de solutions que nous pouvons égrainer c’est déjà ce que nous avons déjà dit. Le problème il est multiforme, il est multidimensionnel et très complexe. Et, dire que l’on a une solution prêt-à-porter serait illusoire. C’est pourquoi, nous avons dit qu’il faut un véritable diagnostic et le diagnostic passe donc par des assises, une grande assise de la nation pour que, véritablement, nous puissions revoir l’histoire de ce pays et pouvoir poser véritablement le problème qu’il y a. Est-ce un problème communautaire ? Est-ce un problème religieux ? Est-ce un problème militaire ? Est-ce un problème de développement ? Est-ce un problème de gouvernance ? Est-ce un problème de cohésion au niveau des FDS ? Est-ce un problème de cohésion au niveau des acteurs politiques ?
Terrorisme et ethnies au Burkina Faso : « A l’état actuel, si rien n’est fait, nous avons bien peur pour l’avenir de ce pays », lance Boubacar Sannou - LeFaso.net
Dans tous les cas, il faut qu’on arrive à poser véritablement les diagnostics , parce que, lorsque vous écoutez les gens, chacun a sa solution, chacun a ses causes, mais il faut que nous ayons des assises où tout sera dit au grand jour devant tout le monde. A partir de là, on trouvera les solutions. Sinon, comme cela, il serait difficile que dans ce contexte actuel, on ait une solution prêt-à-porter.
Quels rôles peuvent jouer les partis politiques comme le vôtre et les OSC dans le sens de la recherche de solutions à la situation ?
Fondamentalement, le rôle des partis politiques, c’est l’animation de la vie politique nationale, c’est la recherche, la conquête et la gestion d’un pouvoir d’Etat. Mais vous aurez fait avec moi, le constat qu’en l’espace de huit ans, nous sommes à la deuxième transition et que ce sont les acteurs politiques civils qui ont toujours été renversés pour faire place à des transitions.
Cela doit amener à s’interroger aujourd’hui sur le rôle et la place des partis politiques dans le jeu démocratique que nous avons. Également, nous avons vu l’émergence et l’immixtion tonitruante des OSC dans la vie politique nationale sans encadrement. Aujourd’hui, nous pouvons dire que ces OSC contribuent à biaiser le jeu et les actions politiques.
C’est pourquoi, il y a lieu d’extraire les OSC afin qu’elles se contentent strictement de leurs actions d’acteurs de développement et laissent la politique aux acteurs politiques. Maintenant, les choses ne sont pas aussi simples ; parce que, qu’on le veuille ou pas, quelque part, ce qui se passe, c’est dû à l’échec de la classe politique. Alors, il va falloir qu’il y ait une véritable autocritique, une véritable remise en cause et qu’au sortir de cette introspection, que chacun aura eu à faire de son côté, qu’on puisse rebondir.
Chaque parti politique a sa manière de voir les choses, mais toujours est-t-il que l’objectif majeur demeure le développement de ce pays. Alors, la transition est-là, nous sommes en réflexion, nous ne sommes pas trop impliqués dans la transition, parce que lorsque vous regardez, la mise en place des organes, les acteurs politiques sont un peu mis à l’écart. Pour moi, c’est l’occasion donc de pouvoir bien mener la réflexion. Si la transition décide de nous ramener au premier plan pour que nous puissions jouer un rôle majeur c’est à elle de le déterminer.
Dans le cas contraire, nous nous préparons pour les échéances électorales avec des programmes. Nous pensons que cette phase transitoire va permettre à chacun d’avoir un très bon programme, qu’il pourrait donc dérouler pendant la campagne pour avoir la confiance du peuple. Sinon, en dehors de cela, dans le contexte actuel, nous n’avons aucune manette dans nos mains, nous n’avons aucune possibilité d’actionner quoi que ce soit. Nous ne faisons qu’accompagner, nous ne faisons qu’assister. C’est ce rôle que nous jouons.
Lefaso.net : Etes-vous d’avis avec ceux qui pensent que pour mettre fin à la crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso, il faut aller vers une nouvelle conception de la citoyenneté ?
Vous savez qu’aujourd’hui, notre pays est à la croisée des chemins. Je suis parfaitement d’avis avec ceux qui pensent qu’il faut recréer un nouveau Burkinabè, un Burkinabè de type nouveau ; parce que le Burkinabè que nous avons aujourd’hui ne caractérise pas , en tout cas, ce que nous avons connu de nos devanciers, de nos parents et de nos aînés.
Aujourd’hui, vous avez des gens qui sont très complexés, très jaloux, très envieux, paresseux, aigres, qui ont la critique facile dans toutes ses dimensions. Alors donc, aujourd’hui, à travers les comportements, on sent que les gens pensent plutôt que l’Etat est un moyen pour eux, de survivre plutôt que ce soit eux qui doivent accompagner l’Etat à être encore plus fort, à être encore plus grand. La conséquence, chacun veut être dans l’appareil d’Etat pour abuser, plutôt que de rendre service.
Il faut que l’on ramène les valeurs fondamentales de la citoyenneté qui se caractérise par le civisme dans lequel, vous allez trouver le patriotisme, le sens de la dignité, le courage, l’honnêteté, etc. En somme, je suis véritablement d’accord qu’il faut revoir la citoyenneté. Il faut récréer des Burkinabè nouveaux. Il appartient à l’Etat de se donner les moyens aujourd’hui pour que d’ici peut-être la nouvelle génération, nous puissions avoir un Burkinabè de type nouveau et non ceux que nous avons aujourd’hui comme concitoyens.
Lefaso.net : Vous avez un dernier mot ?
Comme dernier mot, j’insiste que nous sommes à la croisée des chemins et chaque Burkinabè est interpellé. Aujourd’hui, nous suivons ce qui se passe et pour certains, c’est l’affaire de la transition. Parce que pour eux, la transition est venue avec l’objectif de mettre un terme à l’insécurité, etc.
Pourtant, la transition est l’affaire de tout le monde. Jusqu’à preuve du contraire, aucune composante de notre pays, de notre société, n’a remis en cause la transition. Que ce soient les acteurs politiques, religieux, coutumiers, tout le monde a reconnu la transition et tout le monde s’est engagé à l’accompagner. Donc, par rapport à cela, le chef de cette transition sera proprement le chef et tous les acteurs de notre vie sociale.
C’est pourquoi, il faut que nous puissions, une fois de plus, nous investir davantage aux côtés de ceux qui ont l’appareil d’Etat, afin que les objectifs que la transition s’est fixés, soient atteints. Si ces objectifs ne sont pas atteints, il ne s’agira pas d’un échec de ceux qui sont au niveau de l’appareil d’Etat, mais de tous ceux qui ont pris acte de l’avènement de cette transition et qui ont décidé de l’accompagner. C’est vraiment un appel que nous lançons pour que nous nous engagions à nous investir à accompagner la transition pour qu’elle puisse réussir.
Interview réalisée par Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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