Installée dans la pharmacie de cette petite commune tarn-et-garonnaise de 600 âmes, depuis un peu plus d’un an, la borne de téléconsultation permet de réaliser une trentaine d’auscultations en ligne en moyenne par mois.
Thermomètre, tensiomètre, otoscope… Les patients pourraient presque s’imaginer jouer au docteur s’ils n’étaient pas guidés à l’écran par un professionnel. À Parisot, la borne de téléconsultation est un réel succès après quatorze mois d’utilisation. Depuis son installation dans la pharmacie, en novembre 2021, pas moins de 442 personnes ont obtenu un rendez-vous médical, en moins de 10 minutes. Parmi elles, beaucoup s’y sont rendues car il n’y a pas plus médecin dans cette petite commune tarn-et-garonnaise de 600 âmes depuis l’automne 2021. Le dernier était un docteur d’origine roumaine qui a quitté le village après avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid-19.
Cette solution e-santé doit répondre, en partie, à la pénurie de médecins qui touche ce médical. Le maire estime qu’entre « Parisot et les communes avoisinantes, plus de 2 000 personnes attendent un nouveau médecin. Beaucoup d’habitants sont contraints d’effectuer de longs déplacements pour consulter à Caussade, Montauban et même à Toulouse. Un médecin aveyronnais se déplace à Parisot, mais il est proche de la retraite et il ne peut pas répondre à toutes les sollicitations. »
La borne est assez simple d’utilisation. Il suffit de s’asseoir devant l’écran et de se laisser guider par le médecin. Et pour les habitants qui auraient quelques réticences à se retrouver seul face à l’équipement, le pharmacien est là pour accompagner le patient.
Muni de sa carte vitale, de sa carte bancaire et d’un téléphone mobile, l’usager est mis alors en relation avec un médecin recensé sur la base. Si le temps d’attente en pleine grève des médecins pouvait aller jusqu’à deux heures, il faut en moyenne compter 5 minutes avant une mise en relation avec le médecin, puis un temps moyen d’auscultation d’une douzaine de minutes. Six outils médicaux maniés par les patients eux-mêmes sont censés permettre aux professionnels de santé de se prononcer. La borne est en effet équipée d’un stéthoscope, dermatoscope, otoscope, oxymètre, tensiomètre et thermomètre.
Le bilan dresse un état précis des consultations. Elles ont lieu surtout le matin. 50 % des patients sont repartis avec une ordonnance, d’autres avec un arrêt de maladie ou une orientation vers un spécialiste.
« La borne de téléconsultation a su trouver sa place, mais elle a aussi trouvé ses limites. On ne peut pas traiter toutes les pathologies avec ça. », assure le pharmacien Grégory Lancreot. « Pour le renouvellement d’une ordonnance, c’est parfait. Mais il ne faut pas le faire plus de deux ou trois fois. À un moment, il faut voir un médecin en présentiel pour évaluer. La médecine reste un art du toucher. »
Évidemment, l’idéal serait que Parisot retrouve au plus vite un médecin. Pas un médecin 2.0, un vrai, sur place. Le pharmacien en convient : » Mais la borne de téléconsultation ne serait pas incompatible avec la présence d’un médecin sur la commune. Cela libérerait du temps pour le praticien qui pourrait alors se consacrer plus à ses patients, et se reposer aussi. »
Dans le Tarn-et-Garonne, une quinzaine de bornes de téléconsultation sont en service aujourd’hui.
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