Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Retraites. Les trois ficelles du gouvernement pour convaincre de sa réforme – http://www.revolutionpermanente.fr/Section-Politique

Lundi, Macron a annoncé le report de la présentation de la réforme des retraites, initialement prévue au 15 décembre. Borne veut profiter de ce délai pour lâcher quelques miettes pour mieux maintenir l’objectif central : nous exploiter jusqu’à 65 ans.
Adèle Chotsky
mardi 13 décembre
Crédits photo : Gonzalo Fuentes / AFP
Elisabeth Borne devait présenter ce 15 décembre la réforme des retraites. Ce lundi, Macron a annoncé la reporter au 10 janvier avec l’objectif de poursuivre les concertations avec les organisations politiques et syndicales. En particulier, le gouvernement compte sur certains leviers de négociations pour tenter de faire accepter sa réforme et nous faire travailler toujours plus longtemps.
Le report de la date d’annonce de la réforme est dû à plusieurs facteurs, de timing (avec les fêtes et la Coupe du Monde sur laquelle Macron veut surfer), de négociations avec la droite, mais surtout parce que Borne estime qu’il faut avoir l’air de donner un peu plus aux syndicats pour désamorcer l’unité syndicale face à la réforme. Cela permettrait ainsi au gouvernement de s’appuyer des divisions entre les appareils syndicaux, pour jouer les « réformistes » contre les « contestataires » comme ils le font dans de nombreuses grèves. Mais pour l’instant, il est clair pour tout le monde que les concertations au ministère du Travail ne sont que de l’enfumage.
Un conseiller du gouvernement déclarait ainsi à Politico, qu’Elisabeth Borne « a été hallucinée du niveau de discussions avec Dussopt et son cabinet », jugeant qu’il n’y avait pas assez de miettes. Elle a donc décidé de reprendre la main sur les négociations pour offrir quelques miettes aux directions syndicales. Objectif, permettre aux dirigeants syndicaux de justifier leur présence autour de la table gouvernementale et d’« afficher des victoires » selon le même conseiller.
Concernant le contenu de la réforme, le gouvernement est bien décidé à reporter l’âge légal de départ, actuellement fixé à 62 ans. Macron pose ce report comme la condition sine qua none de sa réforme, en le présentant comme le « seul levier » actionnable pour le financement du système.
Dans ce cadre, le gouvernement veut laisser apparaître une marge de manœuvre concernant l’âge de départ final. Si celui-ci devait être annoncé initialement à 65 ans le 15 décembre, samedi, le ministre du Travail Olivier Dussopt s’est ainsi dit « ouvert aux discussions » concernant le report de l’âge légal.De la même manière, ce dimanche, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a assuré que « le jeu n’est pas fait » sur les 65 ans.
Cette marge de négociation, l’exécutif compte bien l’agiter pour négocier avant tout avec les syndicats réformistes et en particulier la CFDT, qui pour l’instant affiche son opposition à la réforme, contrairement à 2019. 
En réalité, il s’agit de faire passer la pilule sur un report inévitable de l’âge de départ à la retraite. Tout le discours du gouvernement repose sur cette nécessité quasi naturelle de rallonger le temps de travail, coûte que coûte. Au bout du compte, sa volonté est bien d’imposer les 65 ans, en se laissant la possibilité de négocier et en posant le report à 64 ans comme ayant de toute façon pour contrepartie l’augmentation de la durée de cotisation. Le gouvernement va aussi devoir s’appuyer sur Les Républicains pour obtenir une majorité et faire passer sa réforme. De son côté la droite, partisane d’une augmentation de la durée de cotisation ou de l’âge de départ,entend bien poser ses conditions
 
 
La réforme des retraites prévoira notamment la fin des régimes spéciaux, tels que ceux des travailleurs de la SNCF et de la RATP ou encore les salariés des Industries électriques et gazières. Pour faire accepter cette attaque énorme contre des secteurs stratégiques du mouvement ouvrier, le gouvernement a annoncé d’emblée une clause du grand-père. Avec ce dispositif, la fin des régimes spéciaux ne s’appliquerait qu’aux nouveaux entrant sur le marché du travail, épargnant les travailleurs actuellement en poste. Une façon de tabler sur la division entre les générations pour mieux freiner la contestation et calmer la colère.
 
 
Enfin, une autre ficelle du gouvernement est de s’afficher comme ouvert à la négociation concernant des éléments secondaires, qui, là encore, peuvent séduire les syndicats les plus réformistes.
C’est le cas du dispositif « carrières longues », qui prévoient un départ anticipé pour ceux qui ont commencé à travailler tôt. Olivier Dussopt a ainsi annoncé le maintien de ce dispositif, qui permet pour l’instant aux salariés qui ont cotisé 4 ou 5 trimestres avant la fin de leurs 20 ans à partir deux ans avant l’âge légal (c’est-à-dire à 60 ans). Mais les conditions pour [bénéficier de ce dispositif seraient durcies, car il faudrait avoir fait encore plus de trimestres, et les jobs d’été et étudiants pourraient ne pas être comptabilisés. L’autre annonce du ministre du travail, c’est celle d’un autre dispositif « carrières très longues » qui autoriserait à partir 4 ans avant l’âge légal pour ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans.
Le gouvernement veut aussi donner quelques gages sur la pénibilité pour peser dans les négociations avec les organisations syndicales, en échange d’un maintien du recul de l’âge de départ. La réforme prétend ainsi mieux prendre en compte la pénibilité au travail de certains métiers, comme les caissiers, les ouvriers du BTP, les agents d’entretien ou encore les infirmiers.
 
L’exécutif veut donc ajouter trois critères de risque professionnel (les postures pénibles, le port de charges lourdes et les vibrations mécaniques) au C2P (compte professionnel de prévention) qui permet aujourd’hui aux salariés d’accumuler des points pour partir plus tôt à la retraite selon leur exposition à des critères pénibilités tels que le travail de nuit ou les gestes répétitifs. Sauf que ces trois critères de pénibilité faisaient partie des critères supprimés par… les ordonnances Macron de 2017 !
Ainsi ce fameux C2P est en réalité complètement inutile et n’a bénéficié qu’à un très petit nombre de travailleurs. A ce jour, seules 9 596 personnes ont pu utiliser ce dispositif pour anticiper leur départ.
 
Tous ces thèmes de négociation ne servent qu’à faire passer la pilule des 65 ans et cherchent à diviser les travailleurs selon leur âge, leur secteur, leur nombre d’années au travail etc. Nous sommes tous attaqués, nous devons répondre unis ! Il n’y a rien à négocier avec le gouvernement !
Depuis des mois que les attaques sont connues, que le gouvernement répète encore et encore qu’il nous fera travailler jusqu’à 65 ans, les directions des syndicats s’obstinent à aller négocier. Pour tous les travailleurs qui veulent se préparer à la bataille, commencer à mobiliser leurs collègues, convaincre de la nécessité de la grève, il n’y a pas de perspective de lutte, aucune date n’est posée dans le paysage pour rassembler les efforts. En revanche, le calendrier des rounds de négociations est connu. Borne rajoute même des échéances dans le but explicite de démobiliser les syndicats.
Les syndicats doivent quitter immédiatement ces tables de négociations. La seule chose à faire face à cette réforme est de se préparer à la mobilisation. Il y a trois ans la grande grève de décembre 2019 contre les retraites avait été préparée plusieurs mois à l’avance, la date du 5 décembre ayant été posée dans le paysage par les travailleurs de la RATP dès le mois de septembre.
A lire : Il y a 3 ans, la bataille des retraites commençait sous l’impulsion des travailleurs de la RATP
En repoussant l’annonce des contours précis de la réforme à après les fêtes, le gouvernement compte éviter la consolidation d’un mouvement de grève et de mobilisation massives. Face à cela, les directions syndicales ne peuvent continuer à attendre les prochaines annonces. Il nous faut un véritable plan de bataille et un calendrier de mobilisation à la hauteur. Pour faire plier le gouvernement, il faut se préparer à un mouvement de grève massif et reconductible, seul à même de faire reculer les attaques contre les retraites mais également pour des hausses de salaires face à l’inflation.
Mots-clés
Elisabeth Borne   /    négociations   /    Réforme des retraites   /    Emmanuel Macron
Argentine Brésil Mexique Chili État Espagnol État Unis France Allemagne Uruguay Venezuela Bolivie Italie Costa Rica Pérou
© 2017 REVOLUTION PERMANENTE Termes et conditions

source



A propos de l'auteur

Avatar de Backlink pro
Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Avatar de Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE