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Problèmes d’approvisionnements : et si l’on s’appuyait sur la blockchain ? – The Conversation France

Associate Professor, Cornell University
Andreea Minca a reçu des financements de AXA Research et de NSF.
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Lorsque la crise du coronavirus a éclaté en 2020, l’urgence médicale était accompagnée de graves pénuries de matériels hospitaliers. Les respirateurs en premier lieu : partout, la demande a explosé, perturbant la chaîne d’approvisionnement. La production de ces appareils s’étendait en effet sur plusieurs pays, chaque pièce dépendant d’autres pièces fabriquées en différents endroits. Et plus la chaîne est longue, plus la dépendance est complexe, et plus l’exposition d’un point à la perturbation d’un autre en raison des fermetures administratives est grande.
Aujourd’hui, deux ans après l’apparition du Covid, tous les secteurs de l’économie mondiale ou presque semblent concernés. Les « problèmes d’approvisionnement » sont devenus si répandus qu’ils en deviennent une plaisanterie courante. Comment l’expliquer ?
Au cours des dernières décennies, les chaînes d’approvisionnement se sont amincies et allongées selon une logique de rentabilité. De plus en plus d’étapes ont été ajoutées au nom de la rapidité et du coût ; et par la même, on trouve de plus en plus d’endroits où quelque chose peut mal tourner entre le moment où vous commandez quelque chose en ligne et celui où il arrive à votre porte.
Les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont un effet financier d’entraînement connu sous le nom de « contagion par le crédit commercial ». Les entreprises retardent les paiements aux fournisseurs parce que leurs clients retardent les paiements à leur égard, et ainsi de suite. Le modèle de paiement à la livraison peut entraîner l’annulation ou le retard d’expéditions, qui peuvent à leur tour conduire à des faillites.
Une grande partie de ce risque de crédit commercial n’est pas géré aujourd’hui et les entreprises d’assurance pourraient combler ce manque de protection dans un monde post-pandémique. Les chercheurs travaillent actuellement à l’élaboration de méthodologies permettant d’identifier la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales et de comprendre leurs risques de contagion par le crédit commercial. L’objectif est de rendre les systèmes plus robustes dans leur globalité.
Comment concevoir les contrats d’assurance pour partager efficacement le risque ? Comment par la même réduire les retards dans les chaînes d’approvisionnement et remplacer la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, à savoir payer quelque chose à l’avance avec une date de livraison inconnue ?
L’intelligence artificielle et la théorie des réseaux complexes s’avèrent utiles pour identifier les structures susceptibles de présenter un risque systémique. Elles aident à identifier quels schémas de connexion sont susceptibles d’entraîner des retards et une contagion par le crédit commercial et lesquels sont plus robustes. Tous les maillons d’une chaîne ne pouvant pas être assurés, un défi important consiste à identifier les étapes les plus importantes dans différents scénarios de choc.
Grâce à ces outils, nous pouvons créer des simulateurs à grande échelle de schémas d’approvisionnement mondiaux réagissant à une grande variété d’événements, puis utiliser des techniques d’apprentissage automatique pour détecter les endroits problématiques de la chaîne. Ces connaissances peuvent ensuite être utilisées pour renforcer les marchés avant qu’une autre pandémie ou catastrophe ne se produise.
D’autres inventions récentes, comme la blockchain (« chaîne de blocs » en français), offrent la promesse d’utiliser des informations de haute qualité pour analyser les dépendances de la chaîne d’approvisionnement. Cette technologie utilise des données en temps réel et une vérification transparente effectuée par plusieurs parties. Associée à d’autres fonctionnalités, telles que les contrats intelligents, elle pourrait permettre de résoudre rapidement les litiges survenant le long de la chaîne d’approvisionnement.
Nos recherches visent à mobiliser l’utilisation la blockchain pour rationaliser la tenue des registres et les paiements. L’adoption du système ne va pas de soi. C’est là un vieux problème en économie. Le coût de la technologie dépend du nombre d’entreprises qui l’adoptent, et chacune d’entre elles doit faire face à des coûts spécifiques en fonction de sa position dans la chaîne d’approvisionnement, de sa tolérance au risque et des coûts qu’elle doit supporter pour assurer ces risques. La décision de l’un reste incertaine car elle dépend de celle de tous les autres.
On retrouve des externalités positives : les entreprises adoptant la technologie améliorent à leur tour les opérations des parties externes. La tenue d’enregistrements en temps réel, la traçabilité des transactions et l’immuabilité de la blockchain peuvent toutes aider les chaînes d’approvisionnement à devenir plus efficaces. Cela est d’autant plus vrai si l’on considère l’ensemble du système, où les transactions doivent être vérifiées par plusieurs parties : les participants à la chaîne d’approvisionnement et les entreprises d’assurance.
Au sortir de la pandémie, le développement de ces systèmes d’assurance-crédit commercial pourrait s’appuyer sur des partenariats privé-public. Dans la période récente en effet, les gouvernements se sont en effet à nouveau mués en acteurs centraux de l’économie.
Le consommateur aussi aura un rôle important. Dans quelques années, les chaînes d’approvisionnement pourraient avoir un aspect différent, l’objectif global passant de la réduction des coûts, comme c’était le cas avant la pandémie, à la réduction des retards et des risques de crédit commercial. C’est le consommateur final qui déterminera la nécessité de recâbler les réseaux, remplaçant un fournisseur par un autre. Sa flexibilité déterminera ainsi la résilience de la chaîne d’approvisionnement.
Créé en 2007 pour aider à la production et à la diffusion de connaissances scientifiques sur des problèmes de société majeurs, le fonds de recherche Axa a soutenu quelque 650 projets dans le monde, menés par des chercheurs issus de 55 pays. Pour plus d’information, lien vers le site du Axa Research Fund à suivre également sur Twitter @AXAResearchFund.

La version originale de cet article a été publiée en anglais.
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