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En vertu de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail (SST) adoptée à l’automne 2021, toute entreprise doit procéder à l’identification et l’analyse des Risques Psychosociaux (RPS) au travail. Cette obligation est entrée en vigueur le 6 avril 2022.
Ceci a créé un certain émoi au sein de plusieurs organisations. Pour plusieurs, on ne sait trop qu’est-ce que c’est et comment s’en occuper. Pour d’autres, on y voit une nouvelle contrainte ou obligation à satisfaire qui peut ouvrir la porte à plus de demandes d’indemnisation en CNESST. La nouveauté ou l’inconnu crée souvent ce genre de réaction !
Pourquoi cette nouvelle obligation est nécessaire ?
L’économie québécoise est durement frappée par les coûts exorbitants associés aux maladies mentales. On estime que l’impact des RPS en entreprise représente près de 20% de la masse salariale. Ces coûts sont probablement sous-estimés puisqu’il est difficile d’évaluer précisément les coûts indirects (perte de productivité) et les coûts humains (impact sur la vie des travailleurs).
En juillet 2022, l’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ) a publié la fiche de sensibilisation « Risques psychosociaux du travail : des risques à la santé mesurables et modifiables » dans laquelle on mentionne que les travailleurs exposés à un ou plusieurs RPS ont :
• 1,4 à 4 fois plus de risque d’accident de travail.
• 2 fois plus de risques de détresse psychologique.
• 1,5 à 4 fois plus de risque de troubles musculosquelettiques.
• 2 à 2,5 fois plus de risque de maladie cardiovasculaire.
• 1,5 fois plus de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Les risques et leurs impacts sont importants, il fallait donc agir!
Quoi faire pour réduire les problèmes de santé mentale au travail ?
Évidemment, tout commence par un diagnostic. Il est important de bien identifier quelles sont les causes qui amènent vos employés à s’absenter. L’INSPQ a identifié 5 RPS qui semblent les plus prioritaires :
• Une charge de travail élevée;
• Une faible reconnaissance des efforts et des résultats;
• Peu d’autonomie et d’influence dans le travail;
• Le faible soutien des collègues ou du supérieur;
• Le harcèlement psychologique.
Alors que les RPS peuvent se retrouver dans la plupart des entreprises, on doit comprendre que chaque organisation est différente prévient le Dr Richard Breton, expert-conseil en gestion des ressources humaines. J’ai trop souvent vu des entreprises mettre en place des mesures pour corriger des problèmes sans connaître vraiment quelles étaient les causes précises affirme le Dr Breton.
Pour bien illustrer ce point, prenons cet exemple fictif:
L’entreprise A compte une cinquantaine d’employés. Ces employés doivent accomplir plusieurs tâches pour répondre aux demandes des clients. La plupart des employés ont une bonne charge de travail et beaucoup de responsabilités. Le gestionnaire voulant mettre en place un plan de prévention et gestion des RPS construit un questionnaire qu’il fait répondre à ses employés. Il constate alors qu’un bon pourcentage d’employés considèrent avoir une charge de travail excessive. Pour pallier ce problème, il décide d’offrir une journée de congé à tous ses employés. Malheureusement, cette mesure ne semble pas porter ses fruits et pose plus de problèmes de stress. Pourquoi?
Des entrevues avec les employés auraient révélé que :
• Les employés n’arrivent pas à déconnecter du travail lors de leur journée de congé.
• Les employés ne se sentent pas à l’aise d’utiliser leur journée de congé. L’utilisation du congé semble être mal vue par les collègues qui sont déjà débordés.
• Les employés qui veulent se prévaloir de ce congé font leur semaine de travail en quatre jours pour prendre le vendredi de congé augmentant considérablement leur charge et stress dans les autres jours de la semaine.
L’identification de recommandations appropriées à la problématique de l’entreprise pour éliminer les RPS est tout aussi critique dans ce processus ajoute le Dr Charles Coulombe, médecin du travail et partenaire du Dr Breton dans l’évaluation de RPS en entreprise.
Dans l’exemple présenté plus haut, l’entreprise respecte son obligation, mais l’application d’une mesure inappropriée entraîne plus de problèmes qu’elle semble en régler. Non seulement il est essentiel de procéder à un bon diagnostic, mais aussi d’avoir l’expertise pour identifier les bonnes mesures de prévention.
Tant qu’à devoir répondre à une obligation, aussi bien avoir un impact où ça compte!
Différents outils d’évaluation des RPS sont disponibles et on peut en retrouver sur le web. Un défi est d’en sélectionner un qui permet de recueillir les bonnes informations permettant d’intervenir efficacement. L’autre défi est de savoir quoi faire avec ces informations.
Peu importe l’outil utilisé, les éléments suivants sont requis pour faire un bon travail :
• Une expertise en santé mentale au travail;
• Une expertise en RPS;
• Une expertise en technique d’entrevues de groupe pour recueillir toutes les données pertinentes;
• Une expertise dans l’analyse de données;
• Une expertise dans les mesures appropriées pour réduire l’impact des RPS.
Pour les aider dans leurs mandats d’évaluation des RPS, les Drs Breton et Coulombe utilisent une démarche d’évaluation des RPS développée et validée scientifiquement par l’INSPQ appelée « Grille d’identification de risques psychosociaux au travail ». Afin de contrôler la qualité, l’expertise et les compétences des utilisateurs, l’INSPQ exige une formation de 12 heures qui conduit à une attestation d’utilisation.
L’utilisation de l’outil de l’INSPQ permet de déterminer :
• Quels sont précisément les RPS présents dans une organisation
• À quels endroits ils sont présents ce qui révèle qu’elles sont les travailleurs exposés
• Quelles en sont les causes afin de pouvoir cibler les interventions
• À quel niveau d’intensité ils sont présents p. ex. risque absent, léger, modéré ou élevé afin de prioriser les éventuelles interventions
• Quelles mesures de prévention déployer pour éliminer les RPS identifiés
La démarche d’évaluation des RPS, qui est peu intrusive et entièrement sous la responsabilité des experts permet aux entreprises de respecter l’obligation prévue par la loi d’identifier, d’analyser et de réduire les RPS, et elle peut avoir un effet direct sur les éléments suivants :
Donc, en protégeant mieux la santé de vos employés grâce à cette démarche, des économies importantes peuvent être faites en plus de garder vos employés et d’attirer les meilleurs talents.
Voici votre opportunité!
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