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Le parti espagnol Podemos soutient l'arrangement du PT brésilien … – wsws.org

Des millions de gens dans le monde sont choqués et alarmés par la tentative de coup d’État du 8  janvier à Brasilia, montée par les partisans fascistes de l’ex-président Jair Bolsonaro. Près de 5.000  manifestants ont pris d’assaut les principaux bâtiments du gouvernement fédéral brésilien, exigeant «l’intervention des forces armées». Et ce, dans un pays où les militaires ont pris le pouvoir en 1964 pour gouverner pendant deux décennies à l’aide d’une dictature sanglante.
Comme l’a admis le président nouvellement élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da  Silva, du Parti des travailleurs (PT), ce qui s’est passé était une tentative de coup d’État menée par des forces liées à des personnalités de haut rang de l’armée et de l’État, dont le propre ministre de la Défense de Lula, José Múcio Monteiro Filho. Bien qu’il ait reconnu que Múcio lui avait conseillé d’abdiquer le pouvoir aux généraux, Lula a insisté pour rester en fonction, alors que le PT tente de lancer des passerelles politiques avec les putschistes.
Deux ans après la tentative de coup d’État fasciste de Trump, le 6  janvier 2021 à Washington, la tentative de coup d’État fasciste de Brasilia et la lâche réponse du PT dévoilent la faillite à l’international des organisations de la pseudo-gauche comme le parti «populiste de gauche» Podemos en Espagne.
Podemos soutient l’arrangement du PT avec les putschistes d’extrême droite au Brésil et confirme ainsi son propre bilan pour ce qui est de couvrir des putschistes similaires en Espagne. C’est là le contenu des «Six thèses sur le coup d’État et l’extrême droite» de l’ex-leader de Podemos et vice-premier ministre du gouvernement PSOE-Podemos, Pablo Iglesias, dans le magazine en ligne CTXT.
Iglesias écrit: «Le coup d’État de l’ultra-droite est aujourd’hui la plus grande menace contre la démocratie libérale. Certains d’entre nous le disent depuis longtemps». Pour appuyer cette affirmation, Iglesias rappelle qu’en novembre 2020, il s’était rendu en Bolivie après un coup d’État soutenu par les États-Unis et l’Union européenne dans ce pays, pour «promouvoir une déclaration (la Déclaration de La Paz) qui désignait l’extrême droite comme la plus grande menace pour la démocratie en Amérique et en Europe».
La mise en garde d’Iglesias contre les putschistes d’extrême droite est fallacieuse. Comment, après l’expérience des régimes fascistes en Europe et des dictatures militaires sanglantes en Amérique latine au 20e  siècle, l’extrême droite a-t-elle retrouvé une telle influence? Si quelques milliers de manifestants d’extrême droite ont menacé de prendre le pouvoir à Brasilia et à Washington, c’est qu’ils bénéficient du soutien de l’État policier capitaliste, tandis que des partis de la pseudo-gauche comme Podemos s’emploient à bloquer une mobilisation de la classe ouvrière contre ce danger.
L’ordre capitaliste «libéral démocratique» que défend Iglesias pourrit sur pied. Des décennies d’austérité sociale et de renflouements bancaires à hauteur de milliers de milliards de dollars depuis la dissolution stalinienne de l’Union soviétique en 1991 ont produit des inégalités incompatibles avec des formes démocratiques de gouvernement. Sous Podemos, l’indice boursier espagnol Ibex, comme d’autres marchés boursiers en Europe, enregistre des bénéfices records alors que l’inflation appauvrit les travailleurs et que les morts dues au COVID-19 se montent à 160.000 en Espagne et à 2  millions en Europe.
Podemos a non seulement dirigé le déboursement des fonds de sauvetage massifs de l’UE aux trusts et aux banques, mais il a rejoint la campagne de guerre lancée par les États-Unis et l’OTAN contre la Russie, en armant le bataillon néonazi ukrainien Azov. Le gouvernement PSOE-Podemos a mis en place des camps de détention de masse où les réfugiés qui traversent la Méditerranée sont soumis aux passages à tabac, aux agressions sexuelles et aux détentions indéfinies. La mise en œuvre de telles politiques par Podemos, impensables auparavant sauf sous des régimes d’extrême droite, a permis à la bourgeoisie espagnole de légitimer des partis fascistes comme Vox. Écartant ce bilan, Iglesias écrit:
Le processus de radicalisation de l’extrême droite est une réalité dans de nombreux pays d’Amérique latine, aux États-Unis et aussi dans de nombreux pays européens. Dans le cas espagnol, l’émergence de Podemos et la montée du mouvement indépendantiste catalan ont provoqué une radicalisation réactionnaire de la droite qui, voyant la structure de pouvoir du système de 1978 menacé, défend sans complexe l’ordre contre les résultats des élections.
Podemos et sa promotion du nationalisme espagnol n’a pas provoqué, mais a facilité la «radicalisation d’extrême droite de la droite» et lui a fournit une couverture politique. Quarante-cinq ans après que l’élite dirigeante espagnole a remplacé le régime franquiste issu de la victoire fasciste dans la guerre civile espagnole de 1936-1939 par un régime démocratique parlementaire en 1978, les complots de coup d’État et la légitimation de la dictature de Francisco Franco se déroulent sous un gouvernement Podemos.
Iglesias se pose en critique du «système de 1978» mis en place par les franquistes, le PSOE et le Parti communiste espagnol (PCE) stalinien, mais il poursuit l’élément central de la politique stalinienne du PCE. Même face au danger d’un régime militaire fasciste, il est résolument hostile à une mobilisation politique révolutionnaire de la classe ouvrière.
En 2020, après des grèves de masse contre l’inaction officielle des premiers mois de la pandémie de COVID-19 en Espagne, des centaines d’anciens officiers de haut rang ont écrit au roi d’Espagne Felipe  VI, lui demandant de monter un coup d’État. Des officiers supérieurs liés à Vox ont appelé à abattre «26  millions» de personnes comme lors du coup d’État de Franco en 1936. On a envoyé Iglesias minimiser le scandale dans une interview télévisée à une heure de grande écoute où il a déclaré: «Ce que ces messieurs disent, à leur âge et déjà à la retraite, dans une discussion avec quelques verres de trop, ne représente aucune menace».
Les mensonges d’Iglesias ont été dévoilés des semaines plus tard, lorsque des vidéos ont émergé de soldats espagnols chantant des chansons néonazies et faisant le salut fasciste. Peu après, des discussions sur WhatsApp ont révélé que des officiers d’active soutenaient les appels des généraux d’extrême droite à la retraite à tuer 26  millions de gens. Podemos a alors demandé à l’armée d’enquêter sur ses propres sympathies fascistes. Sans surprise, le ministère de la Défense du gouvernement PSOE-Podemos a refusé de divulguer les résultats de cette enquête bidon.
Iglesias tente de se couvrir en écrivant: «Le fascisme doit être combattu avec le Code pénal et doit être réprimé… La défense de la démocratie est, avant tout, un combat idéologique pour lequel les dispositifs idéologiques et culturels sont essentiels. Parmi eux, les plus importants sont les dispositifs médiatiques. Si les démocrates ne se réarment pas avec des instruments médiatiques, l’antifascisme sera vaincu».
L’appel d’Iglesias à renforcer les pouvoirs répressifs de l’État capitaliste est réactionnaire. Le bilan de son gouvernement montre que ces pouvoirs ne ciblent pas l’extrême droite, mais l’opposition de la classe ouvrière à Podemos. Podemos a envoyé l’an dernier des unités de police lourdement armées pour attaquer des grèves comme la grève nationale des camionneurs, et a envoyé des véhicules blindés pour attaquer les métallurgistes de Cadix en grève.
Alors que l’OTAN intensifie sa politique de guerre mondiale avec la Russie et que les partis d’extrême droite et les tentatives de coup d’État s’étendent à l’international, il faut tirer les leçons de la montée du fascisme dans les années  1930. Arrêter la guerre impérialiste et la montée de l’extrême droite n’est pas une question «idéologique» décidée par l’obtention de postes dans les médias capitalistes. Cela exige de mobiliser la classe ouvrière indépendamment des partis établis et des bureaucraties syndicales nationales, dans une lutte pour le socialisme.
La base d’une mobilisation de la classe ouvrière contre la menace d’un régime militaire d’extrême droite est la défense par le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) du trotskysme contre la pseudo-gauche. La politique d’Iglesias n’est pas une erreur mais découle de sa défense des intérêts matériels des couches aisées et pro-impérialistes de la classe moyenne. Cette orientation est inscrite dans l’ADN de Podemos, fondé en 2014 comme une coalition de professeurs staliniens comme Iglesias avec Anticapitalistas, l’allié espagnol du parti pabliste NPA (Nouveau parti anticapitaliste) en France.
Les pablistes, dont les ancêtres politiques ont rejeté le trotskysme et fait scission d’avec le CIQI il y a 70 ans, en 1953, ont soutenu que les staliniens et les nationalistes bourgeois serviraient de chefs révolutionnaires à la classe ouvrière pendant toute une époque historique. Sur cette base, ils se sont accommodés du régime parlementaire mis en place par les franquistes et les staliniens en 1978. Le bilan du gouvernement PSOE-Podemos est, des décennies plus tard, le fruit empoisonné de cette conception anti-ouvrière.
Combattre les putschistes d’extrême droite nécessite de construire une avant-garde trotskyste dans la classe ouvrière pour briser le joug imposé aux luttes ouvrières par les bureaucraties syndicales nationales, comme au Brésil la CUT (Fédération unie des travailleurs), liée au PT, et en Espagne les CCOO (Commissions ouvrières), liées à Podemos.
Les leçons tirées par Trotsky de comment Franco a préparé le coup d’État de 1936 sous le gouvernement espagnol de Front populaire, composé de staliniens, de sociaux-démocrates et de libéraux bourgeois, sont d’une pertinence brûlante pour les travailleurs qui cherchent à s’opposer aux descendants politiques petits-bourgeois de la politique de Front populaire, comme Iglesias. Au début de la guerre civile espagnole, Trotsky écrivait:
Le danger ne réside pas dans les fanfarons et les démagogues militaires qui se présentent ouvertement comme fascistes; incomparablement plus menaçant est le fait qu’à l’approche de la révolution prolétarienne, le corps des officiers devienne le bourreau du prolétariat… Il est nécessaire de remplacer les troupes dans les casernes commandées par la caste des officiers par la milice populaire, c’est-à-dire par l’organisation démocratique des ouvriers et des paysans armés. Il n’y a pas d’autre solution. Mais une telle armée est incompatible avec la domination des exploiteurs, petits et grands. Les républicains peuvent-ils accepter une telle mesure? Absolument pas. Le gouvernement du Front populaire, c’est-à-dire le gouvernement de la coalition des ouvriers avec la bourgeoisie, est dans son essence même un gouvernement de capitulation devant la bureaucratie et les officiers. Telle est la grande leçon des événements d’Espagne, que l’on paie aujourd’hui de milliers de vies humaines.
Près de 90  ans après avoir été écrites, ces lignes démasquent les tentatives faites par un Lula ou un Iglesias pour endormir les travailleurs sur le danger de guerre mondiale et de gouvernement fasciste. Leurs prétentions pseudo de gauche sont totalement fausses. Ce sont, par essence, des gouvernements de capitulation devant les banques, la bureaucratie d’État et le corps d’extrême droite des officiers.
Démasquer le PT et Podemos nécessite de construire un mouvement politique contre la pseudo-gauche dans la classe ouvrière, basé sur un programme marxiste internationaliste de la révolution socialiste. Cela signifie construire le CIQI dans la classe ouvrière à l’international, y compris en développant le Groupe de l’égalité socialiste comme section brésilienne du CIQI et en lançant la lutte pour construire une section du CIQI en Espagne.
(Article paru d’abord en anglais le 21 janvier 2023)

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