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La police chinoise a arrêté dimanche un Nord-Coréen en fuite depuis plus de quarante jours après s’être évadé de prison, ont annoncé les autorités ce dimanche 28 novembre.
Article réactualisé le 29 novembre 2021
Les autorités du nord-est de la Chine avaient offert une prime de 20 000 euros en échange de sa capture. Cette véritable chasse à l’homme a suscité un vif intérêt sur les réseaux sociaux.
Le prisonnier de 39 ans, identifié sous son nom chinois Zhu Xianjian, était emprisonné en Chine après avoir fui la Corée du Nord. Il s’était évadé le 18 octobre d’un établissement pénitentiaire de la ville de Jilin en escaladant un hangar et en franchissant le mur extérieur.
M. Zhu avait été condamné pour entrée illégale sur le territoire chinois, vols et violences. Il devait être libéré et expulsé vers le Nord en 2023, des personnes estimant sur les réseaux sociaux qu’il se serait évadé pour éviter d’être extradé vers son pays d’origine. En 2013, il avait traversé illégalement une rivière séparant la Corée du Nord de la Chine.
Il a ensuite volé de l’argent, des téléphones portables et des vêtements dans plusieurs maisons d’un village voisin, selon des documents judiciaires. Il a également poignardé une femme âgée qui l’a découvert et a tenté de fuir en taxi avant d’être arrêté par la police.
Cette histoire fait beaucoup parler en Chine car les évasions sont assez rares dans les prisons chinoises, et puis celle-ci est à la fois spectaculaire et documentée par des vidéos de surveillances, rapporte notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca. On y voit le trentenaire en train d’escalader un hangar, de courir sur le toit, d’abîmer des grillages électriques devant les autres prisonniers et les gardes de la prison de Jilin. Enfin, il saute de l’autre côté du mur avant de s’enfuir en courant. Celle-ci ont circulé sur les réseaux sociaux, et ont fait l’objet de nombreuses discussions entre les internautes chinois. Les autorités avaient même offert une prime très conséquente, 20 000 euros environ pour des informations qui les aideraient à l’appréhender. Une somme qui représente cinq fois le revenu annuel en moyen des habitants de la ville de Jilin.
Difficile évidemment de présager des raisons derrière cette évasion, mais sa sortie de prison signifiait également son expulsion vers la Corée du Nord. Les transfuges de retour au pays sont généralement dirigés vers des camps de travail, et le sort qui leur est réservé est assez peu enviable. Selon Human Rights Watch ils peuvent être victimes de tortures ou d’abus sexuels, l’ONG estimait cet été qu’au moins 1 100 Nord-Coréens sont actuellement détenus en Chine. Une situation difficile à évaluer en temps normal, et encore plus en cette période de pandémie.
Depuis bientôt deux ans, la Corée du Nord porte plus que jamais bien son surnom de « royaume ermite », car la frontière avec la Chine, principale porte de sortie est fermée à double tour. Pyongyang affirme toujours n’avoir aucun cas de Covid, et son extrême vigilance à la frontière a réduit le nombre de Nord-Coréens qui parviennent à sortir du pays. Alors qu’un millier de transfuges était parvenu à atteindre la Corée du Sud en 2019, ils n’étaient que 229 en l’année dernière et seulement une cinquantaine lors des six premiers mois de 2021.
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