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PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
« J’ai mal à ma profession », explique l’auteur, enseignant de formation.
Je suis enseignant de formation et j’ai mal à ma profession.
J’ai mal à mon identité professionnelle.
J’ai mal à mon identité.
J’ai mal.
J’ai mal à mon père enseignant, à mes tantes enseignantes, à nos grands-parents enseignants.
J’ai mal à ma conjointe enseignante, à mes amis enseignants, à mes collègues enseignants.
J’ai mal à ma famille professionnelle.
Depuis jeudi dernier, le ministre de l’Éducation, en deux temps, trois mouvements, a mis à mal mes quelque 30 ans d’engagement dans l’enseignement.
Dans l’enseignement en général ; dans l’enseignement du français en particulier.
J’ai mal que l’on considère mon expertise chèrement acquise comme inutile pour embrasser ma profession.
J’ai mal qu’on insinue que consacrer sa vie et ses études à l’éducation ne vaut, somme toute, qu’une petite année de certificat accéléré.
Malgré plus de 20 ans passés sur les bancs d’universités du Québec comme étudiant au baccalauréat en enseignement secondaire, à la maîtrise en linguistique et en didactique des langues, au diplôme d’études supérieures spécialisées sur les difficultés de lecture et d’écriture et au doctorat en didactique du français, j’ai encore l’impression d’apprendre tous les jours dans ce domaine exigeant et confrontant qu’est l’éducation.
J’ai mal à ma profession.
J’ai mal à n’importe quelle profession qui ferait fi des avancées de la recherche dans son domaine.
Toute l’énergie et la passion que je consacre à ma profession d’enseignant, toujours la même profession depuis 1995 malgré mes chapeaux changeants (enseignant de français au secondaire, enseignant titulaire au primaire, chargé de cours, auxiliaire de recherche, consultant au ministère de l’Éducation, professeur, chercheur, vice-doyen à la formation et à la culture), ne sont pas vocations, mais bien le résultat de formations, tant initiale, pratique que continue de grande qualité.
Sans ces formations qui me constituent, jamais je n’aurais pu devenir l’enseignant que j’ai été et que je suis encore.
J’ai mal à ma profession, et j’accuse, Monsieur le Ministre, les gouvernements successifs de ne pas faire de l’éducation une véritable priorité.
J’accuse ces gouvernements de ne pas tout mettre en œuvre pour que les enseignantes et les enseignants puissent prendre soin pleinement de chacun des élèves qui leur sont confiés.
J’accuse ces gouvernements de laisser seuls et sans soutien les enseignantes et les enseignants qui vivent des agressions et de la violence régulièrement.
J’accuse ces gouvernements de ne pas leur permettre de réaliser un véritable travail en équipe interprofessionnelle pour relever ensemble les défis que l’éducation des enfants et des adolescents soulève.
J’accuse ces gouvernements de ne pas leur offrir du temps de qualité pour effectuer leur travail à des moments qui ne seront pas volés à leur famille et à leurs loisirs.
J’accuse ces gouvernements de créer des classes hétérogènes qui ne sont pas le reflet réel de la société, avec une répartition équilibrée d’enfants et d’adolescents aux forces et aux défis qui seraient variés et complémentaires.
J’accuse ces gouvernements de ne pas encourager le développement professionnel continu du corps enseignant.
J’accuse ces gouvernements de ne pas fournir aux enseignantes et aux enseignants tout le matériel et le mobilier nécessaires ainsi qu’un environnement sain et stimulant pour accomplir leur tâche quotidienne.
J’accuse ces gouvernements de ne pas fournir l’accès à toutes les ressources et à tous les outils à portée de main pour mettre en valeur tous les élèves de leur classe en fonction de leur potentiel.
J’accuse ces gouvernements de pelleter dans la cour des enseignantes et des enseignants des enjeux sociaux qui relèvent de la famille ou de la communauté.
J’accuse ces gouvernements de dévaloriser la profession enseignante en suggérant que monsieur et madame Tout-le-Monde peuvent faire le boulot étant donné leur expérience passée d’élèves.
J’accuse ces gouvernements de ne pas déployer les solutions pourtant connues et issues de nombreux rapports commandés par leurs propres ministères.
J’accuse enfin les 30 ministres de l’Éducation et vous, Monsieur le Ministre, de ne pas être à la hauteur des rêves et des ambitions de l’honorable Paul Gérin-Lajoie. En ne défendant pas l’éducation et ses principaux artisans que sont les enseignantes et les enseignants, ce sont tous les enfants et les adolescents du Québec que vous négligez.
Je lève mon chapeau à toutes mes sœurs enseignantes et à tous mes frères enseignants qui, au péril de leur santé physique et psychologique, gardent le cap sur la mission de l’école québécoise malgré les tempêtes.
* Martin Lépine est professeur, didactique du français, vice-doyen à la formation et à la culture, faculté d’éducation, Université de Sherbrooke
En réaction au texte de Joël-Denis Bellavance sur la disposition de dérogation, « Trudeau envisage de se tourner vers la Cour suprême1 », publié le 21 janvier
En novembre, La Presse a décrit l’augmentation du taux d’obésité au Québec, qui touchait 27,6 % de la population en 20211. Sans surprise, les données démontrent la hausse de l’obésité depuis des décennies. En ce début d’année, plusieurs s’activent au gym et se mettent au régime en espérant diminuer leur poids. Mais au gouvernement, quelle est la résolution 2023 pour combattre l’obésité ?
Le ministre responsable de la Langue française, Jean-François Roberge, annonçait récemment le lancement d’un grand chantier pour freiner le déclin de la langue française. Il s’inscrit dans la foulée des mesures adoptées ces dernières années par le gouvernement provincial, à commencer par la loi 96, qui est venue resserrer certaines dispositions de la loi 101.
L’auteur réagit au texte de Jacques Ricard sur la privatisation de notre système de santé, « Déshabiller Pierre pour habiller Paul », publié le 21 janvier1
Les débats qui guettent le monde de l’éducation dévoilent des perceptions et des compréhensions divergentes à l’égard de certains concepts ou phénomènes. La question du bulletin, débattue récemment dans l’actualité, n’y fait pas exception.
Nous sommes à la croisée des chemins pour le transport collectif au Québec. Nous, leaders économiques, sociaux et environnementaux du collectif G15+, croyons qu’il faut trouver des moyens ambitieux de financer ce service essentiel de façon prévisible partout sur le territoire québécois.
Le 19 décembre 2022, le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité a été adopté lors de la 15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies. Parmi ses 23 objectifs centrés autour de la conservation de l’environnement et de la préservation de la biodiversité se trouve l’initiative 30×30.
Les retombées des élections de mi-mandat aux États-Unis commencent à s’atténuer. La nouvelle Chambre des représentants et son nouveau président, le républicain Kevin McCarthy, préparent la prochaine session en procédant à la formation des différents comités. Déjà, on voit que les nombreuses concessions de McCarthy pour décrocher la présidence de la Chambre laissent plus de marge de manœuvre à l’aile trumpiste du Parti républicain.
Ce n’est pas d’hier que les gouvernements font appel aux consultants pour obtenir des conseils en matière de stratégie et d’organisation. Déjà en 1918, la coalition unioniste au pouvoir à Ottawa était critiquée pour son emploi des « pseudo experts » de la firme Arthur Young de Chicago (depuis devenue Ernst & Young) dans la réforme de la fonction publique1.
Le Québec commémore le sixième anniversaire de la tuerie à la grande mosquée de Québec qui a eu lieu le 29 janvier 2017. Cette tuerie a laissé six pères de famille tués, six veuves, dix-sept orphelins et un père de famille tétraplégique. Plusieurs personnes qui étaient à la mosquée au moment de la tuerie seront traumatisées pour la vie.
Le premier ministre Justin Trudeau vient d’annoncer la nomination de la première représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie, Amira Elghawaby.
L’auteur réagit au reportage de Marie-Eve Morasse sur les résultats des élèves québécois à l’épreuve de français de 5e secondaire, publié le 23 janvier.
À la suite d’un accord signé in extremis par tous les partis politiques, le 17 janvier 2023, le Congrès chilien a adopté une loi qui lancera le processus de modification de la constitution du pays.
En lisant la dernière chronique de Régis Labeaume1, je me suis dit que l’ancien maire de Québec aurait pu ajouter un volet important à son hommage à la première ministre démissionnaire de Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern.
Avec le débat qui s’anime au sujet du caribou forestier, il faut entendre le cri du cœur des régions face aux craintes que font naître les décisions à venir. Toutefois, le déni n’est pas une solution viable. Le temps est venu de se mettre en mode solution pour tracer une voie de passage. Nous croyons que celle-ci réside dans la préparation d’un plan pour une transition économique juste qui mettra le sort des travailleurs et travailleuses au centre des préoccupations.
Alors que le dernier examen d’admission à la profession de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) se trouve déjà sous la loupe du Commissaire à l’admission aux professions, qui évoque l’hypothèse de failles méthodologiques entraînant des résultats historiquement bas dans son rapport d’étape du 18 janvier dernier, La Presse du 26 janvier nous apprend, sous les signatures d’Ariane Lacoursière et d’Alice Girard-Bossé, que l’écart entre les résultats à cet examen des personnes diplômées des cégeps par rapport à celles qui ont terminé des études universitaires atteint 20 %.1
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