Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Immortelle Adèle, avec Tardi et Dominique Grange – radiofrance.fr

Extraits de l’entretien :
Jacques Tardi raconte d’où lui vient sa vocation : « J’aimais bien qu’on me raconte des histoires. J’ai eu envie d’en faire à mon tour. Je voulais faire des histoire avec un contenu, des personnages dans des situations particulières qui essayent de s’en sortir… Je suis influencé parce que j’ai entendu à la maison. Mon grand-père racontait la Première Guerre mondiale. J’ai dû me poser la question de comment faire pour faire comprendre les situations, comme la souffrance du soldat dans sa tranchée, à des lecteurs. Les histoires d’Adèle Blanc-Sec sont plus légères, même si je rajoute des éléments historiques, pour ne pas être complètement dans l’aventure.
Comment Adèle Blanc-Sec est née ? En 1975 avait eu lieu l’année de la femme. Comme en dehors de Barbarella, il y avait très peu d’héroïnes dans la bande dessinée, j’ai décidé de choisir un personnage plutôt féminin. Elle fait le même métier que moi parce que personne ne connaissait la situation des auteurs de BD. Elle rencontre les mêmes problèmes que moi, avec son éditeur. Par exemple, elle n’est pas contente des couvertures. Enfin, on ne la voit pas beaucoup travailler. »
Jacques Tardi est connu pour avoir raconté la Première Guerre mondiale (Putain de guerre, C’était la guerre des tranchées…). Mais dans Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II-B, il s’est attelé à évoquer la Seconde Guerre mondiale.
L’auteur explique : « Mon père parlait beaucoup de cette période, de sa captivité. Un jour, je lui ai demandé de m’écrire toutes ses anecdotes dans l’ordre. Il m’a rempli cinq ou six cahiers d’écolier, d’une écriture très fine, où il raconte pourquoi il s’est engagé en 1937. Mais aussi comment il a été fait prisonnier, et ses six ans de captivité en Poméranie.
Nous sommes allés sur l’emplacement du camp en Poméranie, une région de Pologne, située à l’Ouest de Dantzig, à quelques centaines de kilomètres de la Baltique. Les prisonniers faisaient par -30° dix kilomètres dans la journée avant de s’arrêter dans une ferme et essayer de trouver de quoi se nourrir.
Quand mon père a quitté le camp, il avait sur lui un petit carnet que j’ai toujours, dans lequel il avait indiqué les dates, les distances parcourues, la température et la nourriture. Donc j’ai tout. On a refait l’itinéraire, et retrouvé tous les lieux. C’est intéressant d’aller sur place, de faire des photos, de s’imprégner de l’ambiance pour ne pas raconter n’importe quoi.
Je m’intéresse aux personnes de la base. Le problème du pauvre type me passionne plus que celui d’une personne autoritaire qui maîtrise. Je m’identifie plus facilement au gars qui ne contrôle pas, embarqué dans une histoire qu’ils ne voulaient pas vivre, dont ils ne voulaient pas entendre parler. Un homme va chercher à s’en sortir.”
Jacques Tardi a besoin du réel pour stimuler son imaginaire : « La vérité du dessin, permet que l’imagination, tout comme la projection et l’identification se déploient. L’image joue un rôle important. Le décor des rues de Paris des albums d’Adèle Blanc-Sec sert à encadrer le personnage, à le mettre dans son contexte historique et quotidien, etc, en espérant que le lecteur sera intéressé par en savoir un peu plus. Les détails contribuent à donner une réalité, même dans des histoires complètement abracadabrantes comme celles d’Adèle ou rien n’est vraiment sérieux.
Le point de départ, par exemple, est le Jardin des plantes, un lieu réel. Je me balade dans le fond du pavillon de paléontologie où il y a une vitrine avec un œuf. Il y est toujours. Et moi, je le fais éclore, j’ai en fait un œuf de ptérodactyle… Ça commence comme ça. Ce sont les éléments qui sont pris sur place qui vont me donner des prétextes à l’histoire.
J’ai besoin de réel pour raconter des histoires. Sinon, je ne peux pas m’accrocher, je vais réinventer tout. J’ai besoin justement de caser aussi des détails réels du quotidien pour essayer de faire comprendre comment se passer les choses.
Je ne me considère pas comme écrivain. Dans la bande dessinée, je produis comme dessinateur. Je suis obligé d’accompagner mes dessins avec un texte, avec un petit texte. Je ne fais pas de la littérature. Je me fiche complètement qu’on me dise que ce soit bien ou mal écrit. Mes textes sont des dialogues de personnages qui s’expriment par le langage parlé. »
Jacques Tardi : « Oui, je suis féministe. Quand j’entends parler, par exemple, de violences à l’égard des femmes : c’est tout à fait scandaleux. Tout comme la façon dont elles ont été utilisées dans la bande dessinée, au dans le cinéma, partout… Créer Adèle, qui n’est pas qu’un objet avec de belles formes, est une forme de féminisme. Je n’ai pas de solution. Les femmes sont toujours mises de côté. Il m’arrive d’en parler avec des copains. Ils ne sont pas toujours conscients de ce genre de problème. »
Musiques :
Extrait d’“Immortelle Adèle” (paroles et musique Dominique Grange).
Archives :
Générique : “Veridis Quo” – Daft Punk
🎧 Pour en savoir plus, écoutez l’émission…
L’équipe

source

A propos de l'auteur

Avatar de Backlink pro
Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Avatar de Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE