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Festival d'Aurillac (Cantal) : "Nous devons nous battre pour maintenir la diversité artistique" – Aurillac (15000) – La Montagne

Publié le 15/08/2022 à 12h27
Anna Modolo
La présence de la compagnie ukrainienne Dakh Daughters dans la programmation est un symbole fort. C’est un échange. Pour eux, l’important est de continuer à jouer, à crier, à opposer front de l’art et front de la guerre. Mais être toujours dans le combat, à leur endroit, en tant qu’artiste. Ils ont envie de relayer ce qu’ils vivent, le titre n’est pas anodin, Ukraine Fire. Et au-delà de la situation actuelle, ce sont des artistes incroyables, depuis longtemps, que nous avons la chance d’accueillir. Notre volonté était que leur parole artistique soit libre de circuler dans l’espace public à Aurillac.
Le rapport à la création a-t-il changé, depuis 2019 ? Les artistes ont beaucoup écrit. Ils reviennent avec une féroce envie de nous raconter notre société, ses travers, d’en dénoncer les absurdités. La palette d’expression reste extrêmement large. C’est fondamental dans les arts de la rue : ils sont interdisciplinaires. Les artistes ont envie de s’exprimer, de chanter, de danser, de crier, de s’enrager aussi, parfois. La conjonction entre l’époque, le contexte de l’espace public et le contexte social et humain, génère la couleur de cette 35e édition. Les artistes de rue ont beaucoup observé, et nous livrent leurs récits en miroir de notre société.
« Dans les arts de la rue, on a besoin, nous, de grands récits, on a besoin de s’identifier à des valeurs, à des causes, à des indignations, et à des imaginaires oniriques. »
Frédéric Rémy (Directeur d’Eclat, organisateur du Festival de théâtre de rue d’Aurillac)

L’élan de l’audace, c’est l’un des rôles culturels que le festival de théâtre de rue doit remplir en 2022 ? Entre autres. Les artistes passent par le récit, nous invitent à regarder à travers un petit œilleton, écouter une histoire, assister à une bribe de vie. Mais aujourd’hui, je pense que le spectacle vivant doit lutter sur un autre plan. Confinés, la seule échappatoire, c’était le numérique qui nous donnait à voir de l’universel éminemment commercial. C’est là que nous devons nous battre. Pour maintenir la diversité des vecteurs artistiques, et défendre de la culture vivante, les émotions amplifiées qu’elle génère.

Des émotions vives comme celles qui vont découler de l’invitation à lâcher prise de Kamchatka ? Moi, ce qui m’intéresse, c’est de montrer la diversité de la création dans l’espace public. On peut vivre un moment complètement suspendu en suivant les comédiens de Kamchatka, qui vont nous emmener dans la nuit, à un endroit inconnu. On ne sait pas où on va, on va perdre nos repères. Eux le font sans parole. Mais on peut aussi écouter des textes, pleurer ; assister aux chorégraphies de BallePerdue et être touché par le propos grinçant qu’ils abordent ; on peut se laisser entraîner par l’entêtant Quim Bigas, qui dénonce l’ultra marketing tout en manipulant notre notion du bonheur, notre sentiment de plénitude.
Plusieurs compagnies comme les Arts Oseurs, ont aiguisé ce sens de l’observation pour servir une âpre authenticité. Oui, Périne Faivre a observé pendant plus d’un an un tribunal pour écrire son spectacle Héroïne. Stéphane Bonnard, de Komplex KapharnaüM, a croisé des centaines de squatteurs dans l’un des lieux d’accueil les plus importants à Lyon. Il a vu des itinéraires individuels, observé l’organisation collective de cette vie un peu à la marge de la société. Le Groupe ToNNe aussi, à travers cette résidence d’exploration – avortée à cause du Covid – en Arctique, a parlé du bateau et de l’équipage, du piège de l’hiver glaciaire et ça fait écho à notre monde loin de ces cultures inuits.

Le Groupe ToNNe fait d’ailleurs partie de ces compagnies longtemps dans le Off et passées dans le In. Est-ce révélateur d’un virage ? Comme Balles Perdues, les Chiennes Nationales ou le Prélude, le Groupe ToNNe est programmé pour la première fois en tant que compagnies officielles. Et oui, ce glissement traduit quelque chose. Ces compagnies deviennent des références. Avec d’autres, comme les Arts Oseurs, ce sont elles qui donnent la couleur de ce que signifie la création artistique aujourd’hui.

Aurillac redevient le nerf de la création artistique brute, avec la performance inédite de la Ktha, et ses  84 heures de texte. Est-ce une revendication ? Peut-être, mais c’est surtout très intime. C’est une ode à la vie, ce texte. Plus que des slogans politiques. Ces artistes disent ce que nous sentons d’indicible. Eux l’expriment à travers leurs mots, leur vision, leur regard. Ils travaillent avec une intensité qu’ils donnent aux gens, ils leur parlent presque individuellement. On entre dans une relation privilégiée avec les artistes de la Ktha. À Aurillac, c’est un vrai choix artistique de jouer 84 heures durant, avec cette scénographie évolutive, sur cette place Michel-Crespin, vide, pour s’adresser à un public qui ne sera pas le même à 16 heures qu’au milieu de la nuit.
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Le public va donc trouver de la grandeur dans les performances, plutôt que dans les formats, est-ce une volonté ? Oui et non. C’est une question d’époque. S’il n’y a pas de grand format avec une force dramaturgique suffisante, ce n’est pas grave, on n’en fait pas, et on racontera les histoires autrement. La création d’un espace public évolue avec l’époque. On est sur des moments qui peuvent être très forts, même s’ils sont portés par une personne seule. La performance de Johanne Humblet, avec Les filles du renard pâle va marquer les esprits avec une prouesse sur mesure. Cette grande artiste funambule est d’une incroyable simplicité humaine. Et ce n’est que ça, cette édition. Que de l’humanité. 
Propos recueillis par Anna Modolo
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