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Enseignante poignardée à Caen : "On n'a pas tiré les enseignements de Samuel Paty", estime un de ses collègues – France Inter

Une professeure de français de 63 ans a été poignardée au cou par un élève de seconde la semaine dernière dans une salle de classe. Ses jours ne sont pas en danger. Les professeurs affichent leur soutien ce mardi et se demandent comment le drame aurait pu être évité.
Les professeurs du lycée Malherbe à Caen vont afficher des lettres géantes sur les fenêtres pour dire non à la violence et se rassembler mardi aujourd’hui, c’est-à-dire quasiment à l’heure à laquelle leur collègue a été agressée il y a tout juste une semaine. Cette professeure de français a reçu deux coups de couteau de la part d’un élève de seconde de 15 ans qui venait de faire sa rentrée au lycée dix jours plus tôt. Il avait auparavant annoncé sur les réseaux sociaux qu’il comptait “pointer” sa professeure, qu’il jugeait “chiante”. Après le drame, il a été arrêté puis hospitalisé. L’enseignante a pu être soignée mais elle est encore sous le choc, tout comme ses collègues.
L’un des professeurs, dont nous avons recueilli le témoignage, s’interroge sur ce qui aurait pu être fait pour éviter ce drame, qui ravive le souvenir de l’assassinat de Samuel Paty, dans un établissement tout aussi tranquille. Le lycée Malherbe dans le centre de Caen compte 2 015 élèves, dont des étudiants en classe préparatoire, et 170 professeurs. Il s’agit du plus gros lycée de l’académie de Caen, bâti tout en longueur. Il s’étend sur un kilomètre et sur quatre étages. Jean-François Dreyer, professeur d’histoire-géographie au lycée Malherbe et qui connaît bien l’enseignante agressée, raconte qu’une semaine après, c’est encore l’incompréhension totale : “Il n’y a aucun climat de violence dans notre lycée, dit-il. Les relations entre professeurs, élèves et personnels d’entretien sont excellentes. C’est pourquoi cela nous a tous surpris et l’écho de cette agression a été encore plus fort”.
Les cours ont continué mais “les professeurs ont du mal à revenir à la normalité”, explique Jean-François Dreyer, “et à faire cours de manière sereine comme ils le faisaient depuis la rentrée. À la rentrée, on est tous très motivés et très dynamiques et là, il y a une sorte de chape de plomb qui s’est abattue sur le lycée avec des regards qui se cherchent et des besoins de parler. On a beaucoup parlé pendant les cours et les cours ont été un peu perturbés, il faut le dire. Des espaces de parole sont offerts aux élèves pour qu’ils s’expriment. Beaucoup ont voulu exprimer aussi leur soutien par des lettres manuscrites à la professeure et notamment ceux de la classe dans laquelle elle enseignait et dans laquelle elle a été agressée. Les élèves ont constitué un cahier avec des lettres de soutien.”
Mais depuis une semaine, les questions tournent en boucle. Cet élève n’avait pas d’antécédents judiciaires. Il n’y aurait pas eu d’altercation entre lui et l’enseignante. “On se pose beaucoup de questions sur cette violence”, relate le professeur. “D’où vient-elle, comment la prévenir, comment faire en sorte qu’elle ne revienne pas, pourquoi une professeure ? Pourquoi cet élève s’est attaqué à deux reprises à cette enseignante ? Il a quand même donné deux coups de couteaux, l’un au cou et l’autre à la hanche, voulant viser le ventre, il a loupé le ventre et il a eu la hanche, c’est quand même une volonté de tuer. Au départ c’était un acte d’agression contre une professeure qui a été ensuite requalifié par la procureur de la République en tentative d’assassinat. Cela veut dire que cela va très loin.”
Jean-François Dreyer fait un parallèle avec Samuel Paty, professeur assassiné par un terroriste à la suite de vidéos postées sur les réseaux sociaux. “Depuis Samuel Paty, est-ce qu’on s’est posé les bonnes questions ?”, se demande-t-il. “Est-ce que l’institution s’est posé les bonnes questions pour ne pas rééditer l’expérience de Samuel Paty ? On a l’impression que depuis l’assassinat de ce collègue d’histoire, il ne s’est rien passé en fin de compte, rien n’a été fait alors que la violence existe dans beaucoup de lycées, donc comment faire face à cette violence qui monte, qui arrive comme ça ? On ne sait pas pourquoi, c’est comme une bulle nauséabonde qui remonte à la surface et qui éclate avec des dégâts collatéraux énormes. Nous, on pense que cela aurait pu être évité. Cet élève était en 3e dans un collège de Caen. D’après ce que nous savons, il y avait déjà des signes d’un comportement violent, on le sait par des professeurs du collège et par des élèves qui étaient avec lui. Mais rien dans les rapports, rien dans le dossier scolaire qui a été transmis du collège au lycée, n’était inscrit. C’est quand même dommage qu’on n’ait pas pu cerner et cibler cet élève, le surveiller de plus près.”
Même si elle est hors de danger, il s’inquiète pour sa collègue agrégée de français, âgée de 63 ans : “Aujourd’hui, elle est perdue“, confie-t-il. “Elle a beaucoup de mal à admettre ce qui s’est passé, elle a beaucoup de mal à faire le tri dans ses idées, dans ses souvenirs, elle ne dort pas. Physiquement, elle va bien. Mais par contre, psychologiquement, c’est beaucoup plus dur. Pour une enseignante aussi expérimentée qui arrive en fin de carrière, c’est pas du tout évident parce que la question se pose de savoir si elle va pouvoir reprendre et nous, bien sûr, on l’espère, on espère qu’elle va reprendre son travail avec nous, pour ne pas terminer sa carrière sur un tel acte. Mais est ce qu’elle en sera capable ? Est ce qu’elle est capable d’affronter les élèves de la classe de seconde qui ont assisté à cette agression ? Est-ce qu’elle est capable de les regarder en face ? Une partie des élèves était au courant. L’agresseur avait fanfaronné sur les réseaux sociaux en disant qu’il allait ‘pointer’ cette professeure de français, qu’il qualifie lui-même de ‘chiante’. Ses camarades de classe ne l’ont pas pris au sérieux.”
“Il y a sans doute des choses à résoudre, qui se sont posées à l’occasion de cette tentative d’assassinat, ajoute-t-il, qui concernent notamment l’éducation aux réseaux sociaux. On ne va pas diaboliser les réseaux sociaux, c’est un outil informatique que l’on peut utiliser en cours avec les élèves, mais c’est un outil que personne ne contrôle. Et surtout pas les ados. Les ados ne voient pas les limites de ces réseaux sociaux. Cela devient pour eux un espace de parole. Suite à cet acte de violence inouïe, c’est devenu pour eux un exutoire et ils ont beaucoup commenté”.
C’est pourquoi les professeurs ont décidé d’inscrire un projet d’éducation aux réseaux sociaux dans le cadre du projet d’établissement du lycée Malherbe. “Cela nous semble une urgence et une priorité, estime Jean-François Dreyer. On veut absolument éduquer nos élèves de la seconde à la terminale dans ce que l’on appelle les cours d’éducation morale et civique, leur apprendre qu’un réseau social peut être utile mais qu’il peut aussi être néfaste pour chaque individu qui l’utilise, avec des exemples pratiques, et on en a un beau entre les mains. C’est un projet d’établissement. Pourquoi ne pas en faire un modèle pour d’autres lycées après ?”
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Références

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https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions

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