Accueil >> Stratégie RH >> Organisation et conseil >> Enjeux RH : les dirigeants prêts à faire évoluer les pratiques de travail en 2023
Entre rétention des talents, nouvelles stratégies de recrutement et pérennisation de l’activité dans un climat social dense, les défis à relever seront encore nombreux en 2023 pour les dirigeants d'entreprise. Alors, comment appréhendent-ils cette nouvelle année marquée par un contexte inflationniste ? Quels sont leurs axes de travail pour mieux recruter et fidéliser les collaborateurs ? Quels sont leurs défis RH ? Découvrez leur état d'esprit et leurs aspirations dans la dernière étude* menée par le groupe de conseil et services RH Grant Alexander et OpinionWay.
Tandis que l’inflation pèse de plus en plus sur le quotidien des Français, les dirigeants d’entreprise semblent aborder 2023 plutôt sereinement. Toutefois, ils devront faire face à de nombreux défis : rétention des talents, nouvelles stratégies de recrutement, pérennisation de l’activité dans un climat social dense…
De nombreuses inquiétudes remplissent l’esprit des dirigeants. Parmi elles : l’évolution des prix de l’énergie. 8 dirigeants sur 10 la citent comme principale préoccupation et cette hausse des prix est même, pour 62 % d’entre eux, une source importante d’inquiétude. A tel point qu’un dirigeant sur cinq en vient à douter de la viabilité de son entreprise. Une incertitude qui habite davantage les dirigeants masculins (22 %) que leurs homologues féminins (12 %).
D’autre part, les défis liés à l’entreprise demeurent, eux aussi, très présents dans la tête des dirigeants. En 2022, la France a connu des chiffres record en matière de démission et un chef d’entreprise sur trois s’attend à devoir gérer davantage de démissions en 2023. 76 % d’entre eux craignent aussi de rencontrer des difficultés de recrutement en 2023 et 70 % de devoir gérer un nombre important de demandes d’augmentation des salaires.
A la perspective de la rentrée 2023, trois dirigeants sur quatre (74 %) déclarent être optimistes. Bien que ce score chute de 13 points par rapport à septembre 2021, le niveau reste élevé et témoigne d’une certaine résilience de leur part. Un état d’esprit plutôt positif qui se traduit par une grande majorité des dirigeants affirmant ne pas souhaiter quitter leur entreprise, aussi bien pour un projet professionnel (78 %) que pour changer de carrière (84 %). « Les dirigeants sont conscients qu’ils auront besoin de ce regard positif pour relever tous les challenges de 2023 et pérenniser l’activité dans un contexte économique et social toujours aussi riche en mutations », commente Henri Vidalinc, président de Grant Alexander.
Les chefs d’entreprise sont aussi déterminés à faire bouger les lignes. Abordant l’avenir avec optimisme, 62 % d’entre eux souhaitent explorer une quête de sens dans le cadre professionnel et aspirent à des projets de type mécénat de compétences, par exemple.
Aussi, plus d’un dirigeant sur trois (35 %) serait prêts à se faire accompagner pour mieux gérer les nouveaux modes de relation avec les salariés. Signe d’une réelle envie de se donner les moyens de réussir. Enfin, 22 % des dirigeants témoignent de leur besoin de prendre du recul face à l’opérationnel et pourraient décider de rejoindre le conseil de surveillance.
Donner aux collaborateurs l’envie de rester, c’est le principal enjeux RH de la rentrée 2023 selon 60 % des dirigeants. Vient ensuite le renforcement de la cohésion des effectifs (55 %), potentiellement mise à mal par l’explosion du télétravail et l’important turnover subi par les entreprises. Toujours dans l’optique de fidéliser les talents, la formation est elle aussi un axe prioritaire selon les chefs d’entreprise : 45 % d’entre eux retiennent le développement de compétences métier des équipes comme un enjeu majeur. « Ce qui donne envie au salarié de rester dans l’entreprise et le fidélise, c’est l’attention qu’elle lui porte et qu’elle porte à son évolution de carrière, ajoute Henri Vidalinc. Il s’agit d’une attente aspirationnelle forte côté collaborateurs qui, si elle n’est pas entendue, pourrait conduire à des démissions. Dans notre étude réalisée avec OpinionWay sur les salariés en juin 2022, plus de la moitié d’entre eux déclaraient d’ailleurs avoir l’intention de demander à leur entreprise de leur donner les moyens de progresser et notamment via des formations (pour plus d’un tiers des répondants). L’entreprise, pour engager et fidéliser, en 2023, devra donc plus que jamais permettre au collaborateur de développer ses compétences (hard skills et soft skills) en lui proposant des formations mais aussi des accompagnements individuels sur-mesure (comme le coaching). »
La captation de nouveau talents est, quant à elle, retenue par 40 % des répondants. De plus, interrogés sur leurs intentions de recrutement, 84 % d’entre eux prévoient de recruter des salariés au cours de l’année. En moyenne, les dirigeants prévoient d’embaucher 20 nouveaux collaborateurs.
Pour autant, l’aspect financier n’est pas oublié : 39 % des chefs d’entreprise interrogés estiment que l’augmentation de la rémunération des équipes, en salaire et en primes, fait partie des enjeux RH majeurs de 2023. 15 % d’entre eux seraient même prêts à se « sacrifier » en proposant de réduire leur rémunération pour accorder des augmentations aux équipes.
Sarah Kasmi
*L’étude “L’état d’esprit des dirigeants pour 2023” a été menée par OpinionWay auprès d’un échantillon de 403 dirigeants. Tous les répondants travaillent dans des entreprises du secteur privé de 50 salariés et plus. Ces entretiens ont été menés entre le 4 et le 20 novembre 2022.
©smshoot
1 fév.2023
1 fév.2023
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