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Photo archives Agence France-Presse
Depuis une dizaine d’années, des chercheurs américains analysent le sang de divers reptiles à la recherche d’antibiotiques. Ces animaux archaïques vivent dans des milieux riches en pathogènes, mais souffrent rarement d’infections. Leur dernière trouvaille : un antibiotique miracle isolé dans le sang du dragon de Komodo.
Pourquoi chercher des antibiotiques dans le sang de reptiles ? « Il est connu depuis assez longtemps que leurs propriétés particulières, notamment la capacité de faire repousser un membre arraché, reposent en grande partie sur leur résistance aux infections », explique Barney Bishop, biologiste de l’Université George Mason, en Virginie, qui a publié plusieurs études sur le sujet. « Le dragon de Komodo utilise même des bactéries pathogènes présentes dans sa salive pour tuer ses proies. C’est dire à quel point il est résistant aux infections. »
Le système immunitaire du dragon de Komodo est archaïque, reposant sur une immunité innée et non acquise, comme nos anticorps qui reconnaissent les pathogènes auxquels ils ont déjà été exposés (c’est le principe de la vaccination). « Il a beaucoup de peptides antimicrobiens, petites protéines ayant des capacités immunitaires, notamment en modulant l’inflammation, dit M. Bishop. Nous en avons isolé 48 dans le sang du dragon de Komodo, que nous avons ensuite synthétisés et testés sur des pathogènes humains. L’un d’entre eux est particulièrement intéressant, il semble favoriser la recroissance de la peau et combattre les infections cutanées. » Des résultats prometteurs ont été obtenus avec une souris transgénique qui est utilisée pour étudier les infections cutanées humaines ; il faudra toutefois cinq ans pour les premiers essais cliniques humains, donc au moins 10 ans pour que soit commercialisé une crème ou un gel à base de peptides de dragon de Komodo, selon Monique van Hoek, collaboratrice de M. Bishop à George Mason. À noter : il existe aussi une immunité innée chez l’humain.
Le groupe de George Mason avait préalablement étudié les alligators, isolant 45 peptides antimicrobiens, dont huit ont été testés. « Nous avons eu des résultats intéressants pour deux des peptides contre le staphylocoque doré et la bactérie Pseudomonas aeruginosa, dit M. Bishop. Mais les peptides avaient finalement des liens imprévus entre eux, ils fonctionnaient en combinaison. Alors nous nous sommes tournés vers le dragon de Komodo. »
Le serpent australien Oxyuranus microlepidotus, appelé aussi « taïpan », est le serpent terrestre le plus venimeux au monde. Mais outre du venin, sa salive contient également un peptide antimicrobien relativement gros, prometteur contre les membranes protégeant certaines bactéries de leurs ennemis, ont découvert des chercheurs de Singapour en 2007. Ils ont testé ce peptide antimicrobien, appelé omwaprin, sur des souris, et il s’est révélé non toxique. Depuis, d’autres équipes, notamment en Inde, ont tenté de déterminer pourquoi l’omwaprin fonctionnait parfois comme antimicrobien.
Les recherches du laboratoire de Barney Bishop ont été financées par la Defense Threat Reduction Agency, agence de recherche du département de la Défense des États-Unis (DTRA). « L’objectif pour eux est de trouver de nouvelles manières de traiter les infections associées aux blessures sur le champ de bataille, précise M. Bishop. Nous les avons joints au départ car nous pensions que certains peptides antimicrobiens de reptiles pourraient être utiles contre la maladie du charbon (anthrax). La DTRA a la responsabilité de la recherche antiterroriste. »
En étudiant les peptides antimicrobiens des reptiles, l’équipe de George Mason a découvert une structure particulièrement intéressante qui semble plus efficace que les autres. « Il s’agit de peptides hélicoïdaux, relativement petits, avec seulement quelques dizaines d’acides aminés, et chargés positivement, dit Monique van Hoek. Ça pourrait être intéressant pour le développement de médicaments antimicrobiens. On pourrait copier cette structure au lieu d’utiliser directement les versions synthétiques des peptides antimicrobiens de reptiles. Mais il faut comprendre pourquoi cette structure est particulièrement toxique pour les pathogènes. »
Barney Bishop a tenu à préciser qu’il ne prenait qu’une goutte de sang des dragons de Komodo et des alligators. « C’est l’équivalent d’une tête d’épingle. Une fois que nous avons identifié les peptides antimicrobiens, nous les synthétisons pour les tester. Alors nous n’avons qu’un impact minime sur les animaux. » Les reptiles testés par l’équipe de George Mason habitent la ferme d’alligators de St. Augustine, en Floride, zoo fondé dans les années 20 et qui, depuis près d’un demi-siècle, collabore avec l’Université de Floride pour des recherches sur la cinquantaine d’espèces de reptiles qu’elle abrite.
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