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Direct. Procès Malgouyres : "Son but : terroriser son épouse. Il a tiré sur David Viers pour le faire taire" – Midi Libre

DIRECT. Condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle pour avoir organisé le cambriolage sanglant du jardin Saint Adrien à Servian, le 5 octobre 2017, Daniel Malgouyres, 73 ans qui crie toujours son innocence, est seul dans le box de la cour d'assises de l'Aude, où l'affaire est rejugée en appel depuis le mardi 29 novembre. Le verdict est attendu le 12 décembre. Suivez tous les temps forts du procès sur midilibre.fr
Le procès en appel de Daniel Malgouyres, condamné par la cour d'assises de l'Hérault à 18 ans de réclusion criminelle pour avoir organisé le cambriolage sanglant de son domicile à Servian (Hérault), au cours duquel il a tué un cambrioleur, le 5 octobre 2017 se poursuit ce mardi 6 décembre 2022 devant la cour d'assises de l'Aude à Carcassonne. Le procès est entré dans sa deuxième semaine, après des premières journées très intenses. 
L'avocat général est comme en première instance Georges Gutierrez. La défense de Daniel Malgouyres est assurée par Me Jean-Marc Darrigade et par Me Cyril Malgras. Françoise Malgouyres, partie civile, est désormais défendue par Me Iris Christol. Sandra Viers, la veuve du cambrioleur abattu David Viers, est également présente, défendue par Me Florence Delfau-Bardy. Me Isabelle Vivien-Laporte et Me Christelle Bourret-Mendel sont parties civiles pour les autres membres de la famille Viers.
Voici à la barre l'adjudant-chef de la gendarmerie de la SR de Montpellier qui a été le directeur d'enquête à partir du 7 octobre 2017, ayant été désigné par le juge d'instruction. 
"On a constaté qu’il y avait des divergences entre les deux victimes, ce qui était étonnant pour des faits aussi graves d’avoir des versions aussi opposées. Mme Malgouyres livre une version moins rocambolesque et souligne les contradictions et les mensonges de son mari."
Le gendarme déroule le récit de son enquête et des éléments à charge qui s'accumulent contre Daniel Malgouyres, ainsi que des soupçons croissants des membres de sa famille, notamment Olivier et Françoise.
"On constate qu’à chaque fois qu’il y a un événement majeur pour Mme Malgouyres, il y a trois personnes réunies, Jean-Pierre Bruno, Richard Llop et Daniel Malgouyres. C'est le cas pour le cambriolage de 2007, pour l’accident de cheval de mai 2017 et pour le cambriolage du 5/10."
Le gendarme rappelle que les experts balistiques et légistes indiquent que la distance de tir est très faible. "Si on est aussi près on voit bien que David Viers n’est pas armé e qu’il est seul."
"Il donne aussi une version surréaliste, qui paraît irréelle, en racontant que l’arme à un moment donnée a été posée sur le buffet de la cuisine et que tout le monde aurait pu la prendre. Sauf que Mme Malgouyres ne le confirme pas et dit que l’arme l’a toujours menacée."
"Ce qui est étonnant c’est que Mme Malgouyres est maltraitée pour le coffre mais à M. Malgouyres on ne lui demande jamais où est le coffre."
"On pense qu’il y avait une situation de blocage qui était en train de s’instaurer et qu’ils avaient besoin de s’isoler."
"Cela fait quinze ans que je suis à la SR, dans des dossiers comme ça, la personne qui est prise en compte, c’est l’homme. Là c’est tout le contraire, on a Mme Malgouyres qui a l’arme tout le temps sur elle et M. Malgouyres est avec David Viers qui n’est pas armé."
"Le mobile n’est pas les 100 000 € du coffre de son épouse, mais c’est le jardin et l’argent du Luxembourg. Le jardin, c’est son bébé, jamais il ne l’aurait laissé à son épouse. Mme Malgouyres n’a pas l’intention de laisser le jardin et est prête à le détruire. Il n’a plus qu’une solution c’est de faire ce cambriolage pour la contraindre à partir puisqu’elle a déjà été traumatisée par le premier cambriolage".
"On va même dire que j’ai fait rentrer des téléphones clandestins en prison pour les mettre sous écoute, et dire que j’avais une relation avec Mme Malgouyres".
"Tous les éléments d’enquête nous ont permis d’établir un scénario qui s’approche au plus près de la vérité. On sait qu’ils ne s’entendent plus depuis 2007. On sait qu’elle a eu cet accident, que Daniel Malgouyres a préparé ses arrières en cachant les 450 000€, qu’il a téléphoné au Luxembourg et qu’il a une relation adultérine avec Yolanda. Mme Malgouyres lorsqu’elle se renseigne pour divorcer découvre qu’en cas de divorce elle n’a droit à rien, et elle a des crises avec M.Malgouyres en lui disant qu’elle va détruire son jardin. Daniel Malgouyres va demander à Richard Llop de trouver des gens pour faire ce cambriolage visant à la terroriser et à lui faire quitter le jardin. Daniel Malgouyres tâtonne pour recruter des gens."
"On a mené cette enquête pendant plus de deux ans. Daniel Malgouyres a menti dès la première parole prononcée aux gendarmes, en racontant que sa femme était à l'étage."
"Concernant les éléments montrant qu’il est le commanditaire. Son comportement au moment des faits est inapproprié puisqu’il avait 95000€ à sa disposition, qu’il aurait pu remettre aux agresseurs pour sauver sa femme sans avoir à tuer David Viers."
"Si Richard Llop était le seul à organiser les faits, quel intérêt à aller au jardin quelques minutes avant les faits? Il a tout intérêt à se faire oublier. S’il vient au jardin, c’est uniquement pour prévenir Daniel Malgouyres."
"Il y a des éléments qui montrent qu’il n’a pas agi en situation de légitime défense. Il était seul avec David Viers, qui n’avait pas d’arme, que Mme Françoise Malgouyres n'était pas menacée à l’étage. Il a menti sur l’emplacement du fusil, la position de David Viers, la distance de tir."
"L’idée première était d’organiser ce cambriolage pour terroriser son épouse et il a tiré sur David Viers pour le faire taire."
"Comment il va inventer une version aussi précise alors qu’elle n’est jamais montée à l’étage. C’est de l’imagination pure. Il sait qu’il a tiré en connaissance de cause."
"Quand il a vu qu’il allait être démasqué dans sa version il va lui demander de modifier sa version, puis dire qu’elle se trompe parce qu’elle a eu un traumatisme crânien."
Le président : "Tout cela ne nous explique pas pourquoi il a tiré".
"Mme Malgouyres a instauré une situation de blocage. Elle n’a pas l’intention d’ouvrir son coffre. Je pense que David Viers a mis la pression et qu’il va décider de le faire taire. Il aurait pu le menacer pour le faire partir ou il a à sa disposition 95 000 €".
Le président : "Cette hypothèse suppose qu’il soit dans la combine de l’extorsion de fonds ?"
"S'il était à l’origine de cette extorsion, quels seraient les mobiles?"
" Il veut se servir de ce faux cambriolage pour terroriser sa femme et la faire partir".
Le président : "Ce n’est pas un délinquant habituel, s’il veut se séparer de sa femme il peut divorcer."
"Son épouse le lui a dit si elle divorce soit elle le lui fait vendre, soit elle le détruit". Le juge : "Mais qu'il s’en sépare de gré ou de force il perd quand même la moitié de son jardin.
Le président : "Ce qui rattache Daniel Malgouyres à l’extorsion ce sont essentiellement les déclarations des coaccusés ?"
"M. Malgouyres est tout le temps dans le mensonge. Pour une victime, comment cela se fait qu’il mente sur la totalité des faits ? Comment il peut ne pas nous parler de Richard Llop? Tout cela montre qu’il est impliqué. David Viers n’est jamais armé."
Le président " Si en réalité il n’est pour rien dans cette histoire, il accuse Richard Llop comme l’organisateur ?"
" Bien sûr que cette piste a été étudiée, mais elle a été écartée. C’est un magouilleur mais ce n’est pas lui qui a organisé ce cambriolage de son initiative.  La défense dit qu’il est au courant des 450 000€, mais il sait aussi que Mme Malgouyres ne sait pas où ils sont. Pourquoi lui taper dessus à elle ?"
Me Vivien-Laporte : "Est-ce que vous avez déjà vu des homejackings comme ça ?"
"Des homjejackings comme ça je n’en ai jamais vus. La version et l’attitude de Daniel Malgoyuyres ne collent pas. Souvent c’est l’homme le plus dangereux et là on ne s’en prend qu’à Mme Malgouyres, donc l’objectif c’est Mme Malgouyres."
"En général les victimes sont attachées ?"
"Oui on va à l’essentiel, on les attache et on ne les laisse pas se balader."
L'avocat général Georges Gutierrez interroge le témoin.
"Parlez nous de sa liaison."
"C’est plus qu’une aventure, Yolanda. Il y a eu des caresses et des relations sexuelles, quand il est placé sous contrôle judiciaire il n’a qu’une idée, c’est de la retrouver."
"L'accusé dit que c'est Llop le commanditaire, qu'en pensez-vous ?"
"Llop est un magouilleur, qui cherche à se faire un peu d’argent à droite à gauche. Il n’a pas l’aura de Daniel Malgouyres, qui a réussi financièrement. Richard Llop c’est tout le contraire, il a des dettes et il est dans l’admiration. C’est un filou, mais il n’a pas les épaules il va tâtonner pour les contacts. C’est quelqu’un qui ne tient pas la route, il parle trop au téléphone. Si Llop organise le coup, pourquoi on ne s’en prend pas autant à Monsieur qu’à Madame ?"
"Est-ce qu'il serait aussi au courant des risques ?"
"Je ne sais pas s’il sait que Daniel Malgouyres est armé. Si David Viers est sorti à l’extérieur sans arme c’est qu’il est en confiance. Il n’est pas obligé d’utiliser la solution ultime qu’il a utilisée. Je ne pense pas que David Viers se serait amusé à lutter avec le canon à quelques centimètres. En tirant il ne protège pas sa femme, au contraire il l’expose encore plus, si elle est menacée avec une arme. Il ne sait pas à qui il a affaire".
Me Malgras interroge le témoin, les questions et les réponses sont tendues entre les deux hommes, le président intervient pour les enjoindre à parler à tour de rôle, "sinon c'est totalement inaudible pour les jurés."
 
À la barre vient déposer le technicien d'identification criminelle de la gendarmerie qui a effectué toutes les constatations sur place, il décrit et commente les schémas qu'il a dressés d'un côté, puis les photos qu'il a prises des lieux et de la scène de crime le soir du 5 octobre 2017 dans la villa des Malgouyres.
On y revoit les photos, difficiles, du corps de David Viers, entièrement recouvert de noir, gants et cagoules compris, couché sur le côté au milieu de la mare écarlate de son sang.
Le gendarme précise : "Le fusil à pompe Mosberg est un calibre 12, il est armé, avec une cartouche dans la chambre."
Le président l'interroge, a-t-il trouvé quelque chose de bizarre sur les lieux ou dans cette affaire ?"
"Ce qui m’a paru bizarre c’est qu’on tombe sur une affaire avec une personne qui nous dit sortir pour aller voir la raison pour laquelle son chien aboie. Il nous dit qu’il pense que ce sont des sangliers, alors qu’il a une arme pour les sangliers, et il y va sans arme."
"Les armes sont approvisionnées avec du calibre 8.  Un chasseur n’utilise par du 8. Le but c’est pas d’éloigner, c’est de tuer, parce que sinon le sanglier qui a trouvé à manger il revient."
Le président rappelle que le gendarme a demandé à M. Malgouyres de lui montrer le scénario de l’agression avant de procéder à ses constatations, qui ont débuté à partir de 22 h 15. "Ce qui me pose problème c’est que vous êtes à la remorque de M. Malgouyres. Vous êtes là pour recueillir des indices matériels. Avez-vous l’impression que l’accusé a dirigé les constatations que vous avez faites ?"
"Je ne pense pas."
Le président critique le travail du technicien de la gendarmerie.
"Vous n’avez pas prélevé le sang dont M. Malgouyres était recouvert ?"
"J’ai pensé que c’était à lui son sang, sachant qu’il me décrivait des violences avec des coups de crosse".
Le juge : "Mais maintenant je suis fort embarrassé, et moi ça ne me satisfait pas !"

"J’ai effectué des prélèvements sur les zones rougeâtres qui n’étaient pas recouvertes de sang."
"Et les traces de pas dans le sang ? "
"On a saisi les chaussures de M. Malgouyres, mais après je n’ai pas pu faire les comparaisons."
"Celles de M. Botella non plus vous ne les avez pas vues ?"
"Non je ne l'ai pas vu, M. Botella, le soir des faits."
"Est-ce qu’il y a des traces d’animaux dans le sang ?"
"Je n’en ai pas vu le soir des faits".
Le président interroge ensuite le témoin sur la possibilité qu'avait Daniel Malgouyres d'attraper le fusil sur le haut de l'armoire. "Vous avez mesuré cette armoire, il mesure combien M. Malgouyres ?"
"Il a eu du mal à attraper le fusil lors de la reconstitution" reconnaît le gendarme. Il n’y a aucune trace dans la poussière sur le haut de l’armoire hors les trois traces de doigts au bord".
"Et le fusil il est poussiéreux ?"
"Absolument pas. Le fusil n’était pas couvert de poussière. S’il y avait eu de la poussière sur cette arme on n’aurait pas pu y retrouver une empreinte, le sébum ne se serait pas déposé." Or deux empreintes digitales de Daniel Malgouyres y ont été prélevées."
"On a fait plusieurs perquisitions dans cette affaire et à chaque fois on a découvert quelque chose. Il y avait une autre carabine dans cette pièce vous l’avez trouvée ?"
"Non moi je ne fais que du visible, je n’ouvre pas les portes , je ne bouge pas les meubles. J’ai fait le dessous des meubles en lumière rasante, que ce soit sous le lit et sous l’armoire il n’y avait pas d’arme."
"Vous avez passé plus de cinq heures à deux à faire vos constatations. En cinq heures, à deux, est-ce que quelqu’un a vu un coffre ?"
"Jamais on n’a vu un coffre."
"Mais vous qui écoutez tellement M. Malgouyres il ne vous a pas parlé d’un coffre ?"
"Il nous a parlé d’un coffre qu’il avait inventé en haut pour y attirer les auteurs. Et puis on fait des constatations, pas des perquisitions."
"On n’a jamais fait les constatations en sa présence. On fait le tour de la propriété avec lui, ça dure allez, vingt minutes, et ensuite il n’est plus là et nous, on fait nos constatations.
Me Bourret Mendel l’interroge sur l’attitude de M. Malgouyres et son calme après le crime.
"Dans ce genre d’affaires on a des gens qui ont une forte personnalité et qui vont réagir et d’autres qui sont totalement choquées et qui ne peuvent même pas parler. Mais c'est la première fois que je le vois avec une affaire qui a mal tourné avec une personne qui est tuée. Il y a tellement de comportements, ce n’est pas facile à dire."
L'avocat général : sur ces traces de doigts sur l’armoire, vous avez prélevé de l'ADN ?" "Absolument pas, c’était dans la poussière."
"Sur les traces laissées sur l’armoire par le fusil ? M.Mme Malgouyres disent qu’il était là depuis toujours?"
Le gendarme : "On aurait dû y trouver un fantôme".
Me Malgras : "Vous confirmez que vous n’avez jamais vu de traces d’animal sur la scène de crime ?"
"Tout à fait, pas tant que j’étais là".
"Vous avez fait des photos pour les transmettre à un morphoanalyste ?" "Oui cela a été fait".
Me Malgras : "Le juge n’a fait aucune mention pendant la reconstitution sur les difficultés qu’il aurait eu à attraper le fusil. Il est bien dans sa chambre, poursuivi par un agresseur cagoulé il dit qu’il a utilisé cette arme?"
"Oui c'est bien ce qui s'est passé."
Le président à l'accusé : "Vous mesurez combien ?" "1, 70 m. Je peux vous dire aussi la hauteur de l’armoire, elle fait 1,95 c’est moi qui l’ai fabriquée."
Reprise à 14 h 20.
 
L'audience s'ouvre avec la déposition de Sandra Viers, partie civile. Elle a cinquante ans, travaille comme auxiliaire de vie dans les Pyrénées-Orientales et est la veuve de David Viers, le cambrioleur abattu par Daniel Malgouyres.
"C’est déjà très difficile de revenir au deuxième procès. C’est épuisant, M. Malgouyres, même si je comprends parfaitement qu'on a le droit de se défendre."
"Je ne cautionne absolument pas ce qu’a fait mon mari je ne sais pas ce qu’il faisait là-bas et au bout de cinq ans je ne comprends pas pourquoi il a suivi Richard Bruno, ça me torture."
"Pour moi il est mort le 6 octobre à 17 h 15 quand les gendarmes sont venus sonner à ma porte. Je le rencontre il a 29 ans j’ai 30 ans, on se rencontre en vacances à Valras-Plage, lui, il habite Béziers, moi je travaillais dans le journalisme sportif télévisuel à Lyon, et lui était un grand fan de foot. Je l’ai rencontré dans une boîte de nuit il faisait barman le week-end. Le monde de la nuit c'était toute sa vie. Il était déjà entouré de beaucoup de filles, c’était un très beau garçon mon mari. On est tombés très amoureux ; moi j’étais déçu des hommes et il m’a réconcilié avec la gent masculine."
"On a vécu 15 ans ensemble, on a 13 ans de mariage. J’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies dans cette vie. Les filles ont 13 mois de différence."
"J’ai abandonné ma carrière, j’avais un rêve, comme pour vous M. Malgouyres mais je l’ai abandonné pour m’occuper de mes filles. On a acheté un appartement puis un deuxième à Lyon, On a construit une maison à Sauvian, on a monté une société Vias Construction, c’était juste avant la crise financière de 2008, on n’a pas eu droit à des aides de l’état. On a tenu jusqu’en mars 2009, et après tout s'est effondré. J’en veux beaucoup au système bancaire. Tant qu’on avait de l’argent on avait le tapis rouge dès que ça a déraillé il n’y avait plus personne."
"Il a travaillé pendant trois ou quatre ans sur un très gros projet à Cers, qui devait rapporter beaucoup d’argent mais il a été évincé. C’était pour lui très compliqué d’avoir réussi et d’avoir tout perdu."
"C’est un très grand sportif, il joue pour gagner, impatient, parfois colérique, c’était une très belle personne qui s’occupait de tout le monde. On a construit notre famille autour du sport, mes filles sont très sportives c’est ce qui leur sauve la vie."
"Mon mari c’est l‘homme de ma vie, c’est mon grand amour. Pour moi ça a été un choc violent, ça l’est toujours. Au bout de quatre ans on arrive à vivre avec la douleur."
"Je ne l’ai jamais vu violent. À une table de poker il y a toutes sortes d’individus, vous avez aussi bien du gendarme que des trafiquants de stups. J’ai vécu 15 ans avec lui, je connais sa colonne vertébrale." 
"Jamais il n'aurait tenté d’aller à un endroit pour perdre la vie. C’est impossible. Je suis là pour vous aiguiller ça fait cinq ans que je cherche."
"J’avais eu des nouvelles de mon mari la veille à 16 h il m’avait dit je vais rentrer plutôt vers 1 h du matin."
"Je comprends aussi pourquoi Richard Bruno est allé là-bas il voulait devenir joueur professionnel de poker et pour ça il faut des espèces."
"J’ouvre la porte et je me rappellerai toute ma vie. Je vois un gendarme de la gendarmerie, deux personnes en civil et un autre avec un brassard orange. Quand j’ouvre la porte c’est comme s’ils allaient stopper mon inquiétude mais je me dis s’ils sont là c’est qu’il s’est passé quelque chose de grave. Votre cerveau ne veut pas dire qu’il est au mort mais au fond de vous vous savez qu’il est mort."
"Ils me disent que c’est un cambriolage qui a mal tourné. Moi je demande ils se sont fait cambrioler? Non c’est votre mari le cambrioleur, il est mort d’un tir en pleine poitrine. Ils me font voir une photo de ses baskets et de son tatouage avec des taches de sang."
Le président : "Le portrait que vous nous faites de votre mari ne correspond pas à ce que nous avons dans la procédure qui démontre que votre mari a été condamné à de multiples reprises pour des violences, qu’il était au RSA, qu’il a été infidèle à de multiples reprises et qu’il était interdit de casino pour avoir eu des comportements inappropriés."
"Votre mari avait l’habitude d’avoir des armes à sa disposition ?
"Non nous, on était anti armes, et je le resterai toute ma vie".
"Vous avez écrit une lettre au juge d’instruction pour dire que vous étiez choqué de voir Daniel Malgouyres donner une interview dans le journal Midi Libre depuis sa prison ?"
"Ce qui m’a choqué c’est qu’il puisse faire une interview alors qu’il était en prison. J’ai appelé le correspondant local de Béziers pour lui demander comment c'était possible, il m’explique que c’est une interview qui s’est déroulée chez le frère de M. Malgouyres où Daniel a appelé . Et là je constate qu’il dénigre tout le temps sa femme. Je ne comprends pas l’individu. C’est en permanence, je l’ai vu 13 fois, il s’adapte tout le temps, il n’est jamais responsable de rien, il ne se mouille pas, il ne se salit pas les mains."
"J’ai tout envisagé, même qu’il pouvait être innocent. Mais à chaque fois, je suis désolée, ça pue. Pour moi pour comprendre les gens il faut les observer. Je l’ai vu sur les cinq années."
"Le journaliste me raconte que M. Malgouyres lui dit qu'il prend l’arme vers la table de chevet, pas au-dessus de l’armoire. Cela me surprend. Il dit également que Jean-Pierre Bruno retient le chien. Ensuite M. Malgouyres parle beaucoup d’argent. Ensuite on parle de son confrère à Montpellier le journaliste Francois Barrère et de ses accointances avec Me Darrigade."
"J’étais très étonnée aussi de voir la journaliste de 7 à 8 avec une photo de police de mon mari. Tout cela m’agace".
"Je m’aperçois que les avocats de la défense fonctionnent tous de la même manière, quand on voit l’affaire Daval ou l’affaire Jubilar. Je suis là pour comprendre et qu’on arrête de mettre sans cesse le mort sous le tapis. Heureusement qu’il y avait le ministère public pour rappeler que quelqu’un était mort."
"Quand il sait que Me Dupond Moretti ne pourra pas le sauver… Daniel Malgouyres, quand il n’est pas content, il reprend le pouvoir, il n’est pas très malin, il ne sait pas très bien faire. Il faut qu’il mette fin à la situation. Je suis intimement persuadé, il s’est isolé deux fois avec mon mari, je trouve qu’il est libre de mouvements. Si c’était tel qu’il le raconte, mon mari le rattrape avant qu’il soit en haut."
"Ça pue à des kilomètres cette histoire. Je pense que mon mari est monté avec vous, moi je sais que mon mari est un impatient. Lui, il est venu pour de l’argent, et comme elle ne veut pas donner la combinaison du coffre… Pour moi il lui demande qu’il lui donne ce qu’il devait, 50 000 €, sinon je dis tout à ta femme. Et que là Malgouyres a pété les plombs. Je pense que mon mari est mort pour une phrase de trop. Il n’a pas tiré à deux ou trois mètres, il a tiré à ça de la poitrine de mon mari."
"Vous avez eu des contacts avec Mme Malgouyres ?"
"On s’est vues aux audiences de la chambre de l’instruction. Mme Malgouyres c’est la vraie victime, mon mari c’est la deuxième victime. Un jour un an après les faits je pleurais sur les marches du palais de justice et son fils est venu me voir, elle se demandait qui était cette femme qui pleurait beaucoup. Mme Malgouyres est venue me voir, je me suis excusée, et elle m’a dit vous savez ce jour-là c’est pas votre mari qui devait mourir c’est moi. Elle m’a proposé de venir me recueillir là où mon mari était mort, j’en ai parlé à la juge qui m’a dit que ce n’était pas une bonne idée".
"À l’occasion d'une audience Daniel Malgouyres s'était adressée à vous ?"
"Oui j’étais à l’audience, au fonds avec  M.  Barrère, c’était l’audience où ils l’ont remis en prison. À la fin Daniel Malgouyres demande à dire un mot, en disant j'ai lu l’article qu'a fait la dame de la personne qui est morte. J'ai su lire entre les lignes, vous êtes une femme courageuse, qui se questionne. Si je sors, j’accepte de vous rencontrer, que vous me téléphoniez j’accepte même que vous m’écriviez pour que vous apaisiez ma douleur."
"À part le faire revenir d’entre les morts je ne vois pas comment peut apaiser ma douleur. Il essaie toujours de vous séduire. Sa personnalité m’interpelle. Je n’arrive pas à le saisir M. Malgouyres je n’arrive pas à comprendre."
Sur question d'un juré. "Oui on a eu des problèmes d’infidélité de son mari. En octobre 2015 une femme m’appelle en me disant qu’elle est la maîtresse de mon mari. J’ai foutu mon mari dehors, chez sa maîtresse."
"Que pouvez-vous nous dire de ses condamnations ?"
"Il m’a dit qu’il avait eu des soucis avec la justice quand il était jeune. Je lui ai demandé s’il n’avait tué personne, il m'a dit non, donc j'ai dit que ça ne m'intéressait pas."
"Depuis que vous étiez ensemble il n’y a pas eu d’autres problèmes que de circulation ou de garde d’enfant ?"
"J’ai beaucoup de mal à parler de mes filles. Quand je leur ai annoncé le décès de mon mari elles ont rigolé. C’est l’enfer émotionnel. Mes filles, elles ont voulu se suicider. Quand on a 12 ou 13 ans on utilise des techniques particulières. Elle a utilisé un compas pour s’ouvrir les veines, et l’autre a essayé de s’ouvrir le bas du ventre, enfin elle n’a pas essayé, elle l’a fait. elles voulaient juste que leur douleur s’arrête. David était tout le temps là."
Sur question de Me Darrigade : "Je pense que Richard Bruno attribue un rôle à mon mari et qu’en fait il faut inverser".
"J’ai bien compris qu’il avait bon dos, le mort, on a tout mis sur la tête du mort, vous l’avez bien fait vous aussi."
Le président invite Daniel Malgouyres à réagir à la déposition de Sandra Viers. "Je dois dire que cette histoire a détruit nos familles, celle de Mme Viers et la mienne. Je suis désolé de la façon dont ça s’est passé. Je ne pouvais pas faire autrement ce soir-là. Ce que je vois c’est que Richard Bruno est en liberté avec sa femme et ses enfants. Mme Viers n’a plus son mari. Et je n’ai jamais donné d’interview aux journalistes. "
Le président : "Qu’est-ce qui vous choque c’est que la première cour n’ait pas condamné M. Bruno plus sévèrement ou que vous soyez en détention ?"
"Oui c'est cela."
Sandra Viers : "Ce n'est pas eux qui ont appuyé sur la détente M.Malgouyres. Ils n’ont tué personne."
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