Diviser par deux les émissions carbone de l’industrie dans les dix prochaines années : tel est le cap visé pour atteindre l'objectif zéro carbone en 2050. Pour y parvenir, le Gouvernement a annoncé la finalisation, d'ici six mois, d'une stratégie nationale de développement de l’hydrogène dont il a tracé les contours.
Par La Rédaction
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Le ministre délégué chargé de l’industrie, Roland Lescure, a indiqué, le 8 décembre 2022, les axes de travail de la nouvelle stratégie nationale de développement de l’hydrogène. Cette stratégie vise à remplacer progressivement les énergies fossiles par l’hydrogène décarboné dans les grands secteurs émetteurs de carbone, notamment les industries de la sidérurgie, du ciment, des engrais et dans les transports longue distance.
Selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée le 13 décembre 2022 sur la facture énergétique dans l’industrie, la consommation d’hydrogène a d’ailleurs fortement augmenté en 2021 (+40%, après une baisse de 25% en 2020) avec 95% de l’hydrogène utilisé dans le secteur chimique.
Dans le cadre du plan France 2030 présenté en 2022, l’État porte à 8,9 milliards d’euros le budget pour le développement de l’hydrogène. Ce plan prévoit :
L’association France hydrogène, qui fédère de nombreux acteurs de la filière, a d’ores et déjà recensé 250 projets orientés vers l’industrie et les transports (225 stations de recharge pour véhicule prévus pour 2025). Le secteur industriel absorberait la plus grande partie de la production d’hydrogène (815 000 tonnes), devant les transports (230 000 tonnes). L’objectif est de porter la production d’hydrogène bas carbone à 1,07 million de tonnes par an en 2030.
Les procédés de fabrication de l’hydrogène reposent en partie sur des ressources fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole). L’objectif annoncé dans le plan France 2030 est de remplacer ces procédés fortement émetteurs de carbone par un procédé par électrolyse de l’eau à partir d’électricité décarbonée. La production d’hydrogène vert nécessitera cependant une grande quantité d’électricité (10% de la consommation totale d’électricité prévue en 2030).
Au-delà de la problématique de production de cette énergie verte, il sera nécessaire d’acheminer l’hydrogène via des pipelines et des hubs (interconnections pour l’approvisionnement en hydrogène). Dans cette optique, un projet de pipeline sous-marin d’hydrogène vert entre Barcelone et Marseille a été lancé officiellement vendredi 9 décembre 2022. Il sera construit sur la base d’un projet de réseau gazier franco-espagnol finalement abandonné. Le pipeline devrait permettre d’acheminer chaque année 2 millions de tonnes d’hydrogène vert à l’horizon 2030, ce qui représente 10% de la consommation européenne prévue à cette date. Sa construction devrait démarrer fin 2025.
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