Attendu une nouvelle fois ce mardi à Auch au sein du cortège qui défilera contre le projet de réforme des retraites, Philippe Dupouy a répondu à nos questions.
Quel bilan tirez-vous de cette première année à la tête du Département ?
C’est une expérience enthousiasmante. Je travaille avec une équipe motivée et soudée, au niveau des élus mais aussi de l’administration. Cela nous permet de suivre le programme politique sur lequel les Gersois et Gersoises nous ont élus. C’est une responsabilité forte. Président ou pas, j’ai surtout le souci d’être sur le terrain, comme à travers les journées cantonales réalisées depuis la rentrée.
Le défi de l’accès aux soins reste prégnant dans le Gers : quel calendrier est-il fixé pour le déploiement des Centres territoriaux de santé ?
2022 a été l’an 1 pour l’ouverture de ces centres avec celui de Fleurance, en mai, suivi de Vic-Fezensac et Plaisance. C’est un pari de la collectivité, lancé par mon prédécesseur, et le premier bilan est très positif, avec plus de 5 000 consultations enregistrées en huit mois. C’est un outil nécessaire, qui ne résout pas tous les problèmes mais qui permet de lutter contre la désertification médicale. En 2023, deux nouveaux centres ouvriront à Masseube et Estang, et des antennes sont aussi envisagées à Saramon et Gondrin. Le pari est aussi gagné en termes de recrutement : avant, nous allions solliciter les professionnels, désormais c’est aussi eux qui viennent vers nous. Et ce salariat de médecins se fait surtout en complément du dispositif « Dites 32 », pour favoriser l’installation de médecins libéraux.
Toujours sur le thème de la santé, l’emplacement du nouvel hôpital d’Auch fait encore mystère : quel scénario a vos faveurs, pour quel accompagnement ?
Le choix du site se déterminera entre l’ARS, l’Agglo et la Ville d’Auch. Notre accompagnement se fera au niveau de l’accès à ce nouvel équipement. L’important est que ce projet se réalise. Il y a une question de foncier disponible mais aussi une question d’équilibre territorial.
En filigrane se pose la question du contournement d’Auch, alors que vous aurez la compétence des routes nationales dès janvier 2024…
En effet, il faudra peut-être envisager quelque chose d’important en matière d’infrastructure routière. Mais le transfert de compétence ne concerne que l’entretien des routes. Pour un tel projet, il faudra un accompagnement de l’Etat et de la région. Le bon timing serait sa réalisation dans la foulée de la construction de ce nouvel hôpital. Mais pour l’heure, seul l’achèvement de la mise en 2×2 voies de la RN124 vers Toulouse est acté.
Quels travaux pourriez-vous entreprendre sur le reste du réseau de routes nationales ?
La réalisation de zones de dépassement me semble toujours aussi indispensable, sur la RN124 vers Nogaro ou sur la RN21. Je proposerai aussi que ces routes reviennent à la limitation de 90 km/h.
Sur le volet patrimonial, le rachat du château de Castelmore (d’Artagnan) par le Département est-il toujours d’actualité ?
Le projet est dans une impasse. Nous avons fait une proposition à la propriétaire, que j’avais rencontrée personnellement, basée sur l’estimation des domaines. Mais sa contre-proposition, deux fois plus élevée, n’était pas acceptable pour nos finances (le bien avait été mis en vente à 2,5 millions d’euros sur un site spécialisé, NDLR). Surtout si l’on ajoute les nombreux travaux de restauration à effectuer… Nous avons un cadre réglementaire et une rigueur budgétaire à tenir, surtout en ce moment. Le projet est donc en stand-by.
Partisan du texte d’orientation n°3 porté par Nicolas Mayer-Rossignol, soutenu par Carole Delga et les « grands » élus gersois, Philippe Dupouy salue « les avancées obtenues lors du congrès de Marseille pour avoir une direction collégiale ». « Je considère qu’il y a besoin de se rassembler mais à l’évidence, nous avons aussi besoin de changements dans la méthode, au niveau national comme local. Et pour changer de méthode, il me semble que la meilleure solution est de changer les hommes… »
Dans le Gers, les militants décideront le 7 février prochain, entre Charline Dumont (Gers en Commun) et (sauf surprise) Michael Aurora (secrétaire fédéral sortant).
Pour l’élection partielle du canton Lectoure-Lomagne, le président a aussi fait son choix, celui du duo formé par Patricia Fournex-Marrocq et Dominique Gonella (Gers en commun), « pour que ce canton soit pleinement dans la dynamique des projets portés par la majorité départementale ».