Quatre mois après avoir commandé un audit sur la gestion de la Fédération française de football, le ministère des Sports, comme les principaux concernés, a reçu ce lundi les premières conclusions du rapport. Et le président Noël Le Graët essuie de nombreuses critiques. La mission considère que le dirigeant breton n’est plus “légitime” pour “administrer et représenter le football français”, en raison de “son comportement avec les femmes”, “ses déclarations publiques” et “les défaillances de gouvernance de la FFF”.
Dans le chapitre consacré à la gouvernance de la FFF, l’audit relève qu’une “ambiance sexiste et violente a régné au sein du comité directeur jusqu’en 2020”. “Elle s’exprime par des blagues sexistes, lourdes et récurrentes, par des manifestations de mépris entre directeurs, par l’usage d’un vocabulaire grossier et par l’échange d’injures”, révèle la mission, qui épingle l’absence de réaction de Florence Hardouin face à ces agissements: “La passivité de la directrice générale a marqué les personnes présentes”.
Durant ses investigations, la mission a remarqué que les personnes interrogées mettent en avant les compétences globales de Florence Hardouin, mais “se montrent plus réservées sur sa compétence transversale nécessaire à un exercice équilibré de la fonction de directrice générale”. Elle ajoute que Mme Hardouin “s’intéresse peu à certains domaines comme le foot amateur et la formation et ne cherche pas à améliorer ses compétences dans ce domaine”.
Lors de son audition le 13 octobre dernier, la DG – depuis mise à pied – reconnaît “une personnalité directive”, mais la mission tient à nuancer en précisant que “si le management de Mme Hardouin peut être qualifié de brutal, il n’y a pas lieu de le qualifier de harcelant”. Concernant le poste occupé par la dirigeante de 56 ans au sein du comité exécutif de l’UEFA, la mission d’inspection estime qu’elle dispose “d’une forme d’autorité sur son employeur”, ce qui peut s’apparenter à un “croisement d’intérêts inopportun”.
Au début du chapitre consacré à Noël Le Graët, la mission d’inspection tient tout de même à mettre en avant le bilan positif de son duo avec Florence Hardouin. “Ce tandem va incontestablement redresser financièrement et sportivement la fédération. Une orientation politique affirmée, une dynamique sportive positive et un environnement financier favorable, caractérisé par une croissance conséquente des droits de retransmission télévisuels, permettant à la FFF de changer de modèle économique”.
La mission explique comment Noël Le Graët exerce son pouvoir au de la FFF, “davantage comme un gestionnaire d’entreprise assimilable à un PDG, que comme un président d’association”. Les “accès directs au président” de certains directeurs sont générateurs “de logiques claniques qui ont pu être à l’origine de plusieurs crises de la FFF”. “La relation entre le président de la FFF et la directrice générale est caractérisée par une grande variabilité dans le temps et par une forme de dépendance réciproque entre eux”, peut-on lire.
L’audit explique également que “les dysfonctionnements se sont accentués au moment de la Coupe du monde 2018, période pendant laquelle la directrice générale concentrera des pouvoirs supérieurs à ceux usuellement exercés pour des fonctions similaires dans d’autres fédérations sportives importantes”.
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