Le 25 janvier 1323, il y a tout juste 700 ans, Gediminas, le grand duc de Lituanie, mentionne la ville pour la première fois dans une lettre. Depuis Vilnius a dû faire face à une histoire mouvementée, à des invasions répétées, mais souhaite aujourd’hui se présenter au monde comme une capitale européenne jeune, pleine de projets, culturelle et accueillante. Si les Lituaniens sont conscients que peu d’européens associent une image précise à leur pays, ils tentent d’y remédier avec humour et à grand renfort de campagnes touristiques. L’Unesco ayant déclaré cet anniversaire comme l’un des plus remarquables de 2023, il est peut-être temps de s’intéresser à la capitale de la Lituanie et pour cela, Marie Sorbier s’est entretenue avec Marielle Vitureau.
L’affirmation européenne de cette capitale est un marqueur important pour les visiteurs. Cette revendication s’explique aisément par l’histoire de ce pays.
“Même s’ils sont aux confins de l’Europe, c’est une histoire européenne, une histoire faite de passages d’influences variées.” Marielle Vitureau
Après la première indépendance entre les deux guerres mondiales, puis l’occupation soviétique, en 1990, la Lituanie et les deux autres pays baltes, l’Estonie et la Lettonie, sont eux aussi redevenus indépendants il y a 30 ans. Ce retour dans l’Europe n’est pas nouveau, car bien intégrée économiquement et socialement, la Lituanie a un fort lien avec des pays européens tels que le Danemark ou la France.
La Lituanie axe sa politique de développement sur la Culture. La preuve en est avec le renouvellement des attachés culturels dans de nombreux pays européens mais également aux Etats-Unis, remplacés par des personnalités fortes et variées.
“On a assisté depuis ces dernières années à un véritable renouveau des musées à Vilnius, mais aussi dans toute la Lituanie. Ça passe beaucoup par la Culture, par des biennales, par le théâtre d’art, par la musique.” Marielle Vitureau
Quant à la capitale, Vilnius reste une des rares villes au monde à détenir une république indépendante pour les artistes, dont le nom – la République d’Uzupis – fait écho à l’effervescence de Montmartre Ayant des citoyens, ses lois, sa Constitution humaniste – affichée dans de très nombreuses langues sur les murs, et ses dirigeants.
Actuellement, les questions d’héritage historique sont particulièrement brûlantes. Les citoyens s’interrogent de plus en plus sur les statues ou bâtiments des colonisateurs. Par exemple, en 2015, quelques mois après l’annexion de la Crimée par la Russie, des statues soviétiques situées sur le pont vert – symboles de l’industrie et de la science soviétique – ont été retirées.
“Récemment, il y a la statue d’un écrivain pro soviétique qui a été aussi retirée d’un parc lituanien. C’est une question difficile.” Marielle Vitureau
Une autre rénovation peut paraître quelque peu étonnante. Il s’agit de la prison de Vilnius, construite à l’époque tsariste, qui est aujourd’hui devenue un endroit de résidence pour les artistes.
“Les pièces des bâtiments administratifs sont devenus des lieux de répétition pour des groupes de musique, des ateliers d’artistes. Et les cours, qui sont assez nombreuses, deviennent des lieux pour des concerts en plein air, des projections de cinéma.” Marielle Vitureau
En outre, dans les murs de la prison elle-même, les musées nationaux organisent des expositions comme, par exemple, une sur les femmes résistantes au fil des années, depuis la fin du XIXᵉ siècle jusqu’à aujourd’hui en Lituanie.
Vilnius est en fête depuis 1 an déjà puisque la ville a choisi de célébrer aussi le 699ème anniversaire, afin d’être prêts pour continuer en fanfare en 2023, de nombreux événements vont avoir lieu avec un mot d’ordre simple pour les équipes de communication sur place : à la fin de l’année, chaque européen doit désormais savoir placer Vilnius sur une carte.
L’équipe
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https://netsolution.fr/piece-de-monnaie-commemorative-lettone-de-2-euros