Est-ce que Pau aura un jour le pied dans le métavers ? C’est un peu ce qui vient à l’esprit lorsqu’on découvre les images de la cartographie en trois dimensions de la Cité royale. Une vidéo de plus de trois minutes a été publiée le 21 octobre sur Facebook par Fabrice Marre, à la tête de la recherche et du développement de la société Aerometrex basée en Australie.
« La ville de Pau, le jeu vidéo », mentionne simplement le professionnel dans son post. Dans la vidéo, on peut y voir un homme déambuler place Marguerite-Laborde, sur le boulevard des Pyrénées, dans le Hédas… alors que le temps file à toute allure, et que le soleil fait la grande roue. Les graphismes sont bluffants de réalisme et tout en contraste. Des drones ajoutent une dimension futuriste à ce teaser qui en jette définitivement.
C’est la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées qui a financé pendant trois ans et jusqu’en 2020 un chargé de projet. Il était missionné pour coordonner une équipe, dont faisait partie notamment Aerometrex. Ce programme a permis de cartographier l’ensemble du territoire en trois dimensions.
« Un peu à la manière d’un Google Street View, mais avec une bien meilleure définition puisque celle-ci sera de deux centimètres en zone urbaine et de huit centimètres en zone rurale », confiait en mai 2019, peu avant son décès, le premier adjoint d’alors Jean-Paul Brin, qui était passionné par ce projet.
La définition peut même aller jusqu’à trois millimètres dans le centre-ville, précise Fabrice Marre dans une conférence en ligne (en anglais) publiée il y a un an. C’est sa société Aerometrex qui a réalisé les images à la définition la plus élevée. Dans le centre historique, les relevés ont été réalisés au sol. Du drone a également été employé sur certaines zones.
C’est la technique, assez complexe, de la photogrammétrie qui rend possible ce résultat. Toujours dans le cadre de ce programme, un hélicoptère avait survolé la Cité royale durant l’été 2019, afin de réaliser des clichés. Ce sont les sociétés GeoFit et IGO qui avaient travaillé sur cette partie.
Mais alors, au-delà de la beauté des images, quelles applications ? Elles peuvent être multiples, assure Fabrice Marre dans sa conférence. Puisque le programme a permis une cartographie totale et précise de l’agglomération. « La visualisation peut par exemple servir à des architectes, qui peuvent étudier comment un nouveau projet s’intègre dans le paysage. Elle peut aussi permettre le placement optimal des caméras de surveillance. »
Autre secteur, la technologie pourrait « être un vrai ambassadeur pour la ville », d’après Fabrice Marre. Avec des badauds qui pourraient se balader (virtuellement) dans une ville qui existe bel et bien. Les transports peuvent également profiter de nombreuses applications. C’est ce que les spécialistes appellent, dans leur jargon, la « smart city ». Comprendre : la ville intelligente.