Annoncé il y a de nombreux mois déjà, The Chant s’apprête enfin à débarquer sur PC et consoles avec la promesse d’explorer une dimension psychédélique de notre réalité, avec tout ce que cela incombe. Mais alors, que vaut vraiment cette plongée dans ce monde si dérangé ?
Aux commandes de Jess Briars, vous rejoignez un groupe de retraités spirituels sur l’île de la Gloire, avec pour objectif d’oublier votre passé et les tracas du quotidien. Vous serez alors guidée par une de vos amis à travers le camp, et commencerez à faire la connaissance de vos congénères, chacun ayant son propre caractère et sa personnalité.
Malheureusement, votre épopée paisible va rapidement tourner au cauchemar lorsqu’un chant spirituel de groupe va conduire à l’ouverture d’une porte vers l’Obscurité, un univers terrifiant se nourrissant des ondes négatives des personnages. Pour survivre, vous allez devoir parvenir à appréhender ce monde parallèle et son fonctionnement, retrouver vos camarades disparus, et surtout révélé au grand jour l’étrange histoire de la secte qui habite les lieux pour inverser le rituel.
Naturellement, l’intrigue va vous faire explorer différents lieux reconnaissables de l’île. Outre le fameux camp, on pense notamment aux divers chemins forestiers qui quadrillent la zone, à la conserverie, les mines, l’île aux Puces ou encore les falaises. Chargés d’histoire et d’indices concernant le passé de la secte, ces sites regorgent de d’éléments à ramasser et à étudier : cela va des simples mots écrits par les résidents au tableau permettant d’en apprendre plus sur les créatures que vous allez affronter, mais nous reviendrons sur ce point plus bas.
De manière générale, la progression se rapproche sensiblement de celle d’un Resident Evil Village par exemple. On explore, on tombe face à une porte verrouillée, on cherche un moyen dérobé d’accéder à la zone suivante, on ramasse un objet, puis un autre, on les assemble afin de bénéficier d’une clé ou de tout autre élément susceptible de pouvoir nous faire avancer dans le scénario. Une formule qui marche, certes, mais qui ne vous surprendra guère, tout comme la narration et l’intrigue de ce titre.
En effet, bien que le fait d’explorer une dimension psychédélique mettant en avant l’aspect mental et les peurs des personnages fonctionne, le déroulé de l’histoire n’en reste pas moins très classique. Les protagonistes sont souvent beaucoup trop caricaturaux pour être pleinement crédibles, à l’image du chef du groupe notamment, et la progression se fait comme sur un chemin tout tracé. On aurait aimé quelque chose d’un peu moins convenu, avec des prises de risques et un peu plus d’audace, même si au final, le tout reste tout de même assez plaisant à parcourir.
L’île de la Gloire constitue un terrain de jeu assez étendu qu’il vous faudra obligatoirement explorer minutieusement pour progresser. Sachez d’ailleurs que chacune des zones proposées jouiront d’un level-design maitrisé, ne donnant jamais l’impression d’être perdu aux joueurs et offrant petit à petit de nouveaux sentiers à arpenter à la rechercher de réponses et de ressources.
Car oui, l’exploration aura un rôle prépondérant dans l’aventure, et vous permettra de récolter de précieuses informations, que ce soit sous la forme de documents ou de bobines vidéos, permettant d’en apprendre plus sur le passé de cet îlot et de cette sombre secte.
Mais vous devrez pareillement vous adonner au ramassage de ressources précieuses comme des champignons, de la lavande et du gingembre. Chacun vous permettra de renforcer votre mental, votre santé et votre spiritualité : trois aspects importants tout au long du jeu. En effet, tout est une question d’équilibre ici : renforcez votre mental pour mieux résister à l’horreur et à la panique, préservez votre santé face aux menaces physiques et développez votre spiritualité pour méditer et accéder à des aptitudes surnaturelles.
Dans The Chant, le bestiaire de créatures est assez varié dans le charadesign et les offensives. Vous vous retrouverez ainsi face à des mandacœur, de gigantesques végétaux usant de divers types d’attaques, des gobeurs, des plantes quadrupèdes particulièrement agressives, ou encore la Faucheuse : la reine des Piègeurs qui n’hésitera pas à user de ses longues pattes pour vous terrasser.
Malheureusement, pour ce qui est des points faibles de ces créatures, on reste dans du très classique et redondant. Vous pourrez crafter des bâtons de sorcières, des bâtons de sauge et des fouets incandescents en fonction des éléments ramassées, mais chacune de ces armes aura peu ou proue la même puissance et la même utilité quelque soit votre adversaire… Il aurait été plus gratifiant pour le joueur de devoir s’adapter à la situation pour progresser.
Bien sûr, vous pourrez pareillement user de divers pièges à lancer ou déposer sur le sol pour ralentir sensiblement vos ennemis et profiter de leur vulnérabilité, ou encore décider de fuir, esquiver ou bousculer un opposant. Enfin, vous glanerez différents types de prisme tout au long de l’aventure : ces derniers vous confèreront certaines capacités surhumaines, comme la possibilité de staser un adversaire ou encore de faire sortir un mur d’épines depuis le sol.
Des capacités que vous pourrez d’ailleurs améliorer via un traditionnel arbre de compétences. Certaines sont plus tournés vers votre mental, et pourront ainsi vous éviter une crise de panique lorsque votre jauge de mental se vide, d’autres plus vers votre santé et votre résistance ou votre force et votre spiritualité. Pour finir, certaines conversations seront agrémentées de choix de dialogue venant très légèrement vous octroyez de l’expérience, mais cela n’aura aucun impact sur le déroulé de l’histoire.
Qui dit survival-horror, dit évidemment jeu d’ambiance ! Et de ce côté-là non-plus, ce n’est pas une totale réussite… De manière générale, le côté visuelle est plutôt réussi : on a des environnements assez propres et détaillés, et le rendu psychédélique de certaines zones est de bonne facture. En revanche, le côté sonore est à revoir… Outre les doublages beaucoup trop sommaires et manquant cruellement d’émotion, les bruitages restent pareillement très classiques. On ressent ainsi le budget limité du studio pour proposer son titre dans les meilleures conditions.
Mais le plus dérangeant reste la musique : il est assez récurrent de tomber sur une mélodie ne correspondant pas du tout à la situation et au contexte… Parfois, le mixage sonore est même raté et la musique survient beaucoup trop fort dans nos oreilles ! Un véritable défaut qui vous sortira assurément du jeu à plusieurs instants…
The Chant sera donc disponible dès le 3 novembre sur PC, PS5 et Xbox Series X|S. Quelle que soit la plateforme, le jeu est proposé aux prix conseillé de 39,99 €.
Il suffit d’ouvrir l’application et de scanner ce snapcode.
