La Cour des comptes a rendu public un référé concernant la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. Les "imprécisions de [sa] vision stratégique" handicapent celle-ci, pointe la Cour, face aux défis à venir (menaces croissantes d'incendies et renouvellement de la flotte aérienne).
Par La Rédaction
Publié le 11 octobre 2022
Temps de lecture 3 minutes
En application de l’article 111-3 du code des juridictions financières, la Cour des comptes a opéré un contrôle de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), qui a donné lieu, le 26 juillet 2022, à un référé concernant la flotte aérienne de la sécurité civile.
Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI) prévoit une augmentation des moyens dédiés à la sécurité civile.
Cependant, la Cour souligne qu’il ne s’appuie sur aucun document stratégique formalisé, consacré à l’évolution des missions et à la programmation des investissements.
Or, le coût estimé du renouvellement des flottes de la sécurité civile, dont les Canadair, s’élève à 1,3 milliard d’euros sur 10 ou 15 ans.
Dès lors, réitérant une recommandation de 2019, la Cour préconise des plans pluriannuels d’investissements pour l’équipement, les infrastructures et les ressources humaines (RH) de la Direction.
Concernant cette dernière, la Cour appelle à remédier à un certain nombre de problèmes RH.
Elle met en cause des “défaillances au sein de la culture managériale“, qui se traduisent notamment par l’absence, au sein du Groupement de moyens aériens, d’un “réel état-major” pour mettre en œuvre ces orientations. De fait, une “ligne hiérarchique […] instable et confuse” résulte d’une rotation excessive des personnels d’encadrement.
L’été 2022 a vu 65 000 hectares de forêts partir en fumée : un bilan qui pourrait se banaliser dans les années à venir, si les moyens ne sont pas à la hauteur des besoins.
Or, la lutte contre les feux de forêts requerra à l’avenir des moyens accrus, en raison des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, qui devraient s’étendre vers le Nord.
Pourtant, faute d’analyse préalable précise des besoins, la Direction de la sécurité civile a consacré des investissements coûteux à des missions secondaires avec, par exemple, une flotte d’avions multirôles Dash.
Dans le cadre de la crise sanitaire, cependant, ces Dash 8 sont restés au sol, alors que la flotte d’hélicoptères mettait au point un protocole d’urgence pour accomplir des missions de transport de malades, de soignants et de matériels.
En temps normal, ce sont près de “70% des heures de vol de la flotte de la DGSCGC [qui] sont consacrées à des missions d’aide médicale d’urgence“. La Cour observe que cette situation résulte d’une coordination insuffisante entre les ministères de l’intérieur et de la santé, ces missions relevant en effet des hélicoptères des structures mobiles d’urgence et de réanimation.
La Cour des comptes recommande une discussion interministérielle sur les objectifs et les moyens de chaque flotte de service public – gendarmerie, police, Service d’aide médicale d’urgence (Samu), sécurité civile –, afin que chacune se recentre sur son cœur de métier, et la sécurité civile sur ses domaines d’expertise avec notamment la lutte contre les feux d’espaces naturels.
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