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Plan de sobriété énergétique: retrouvez le détail des annonces de chaque ministre – Libération

La Première ministre Elisabeth Borne et la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, mercredi. (Ludovic Marin/AFP)
– Alors que la crise énergétique est là, le gouvernement a présenté ce jeudi après-midi un plan de sobriété destiné à faire des économies d’électricité, de gaz ou d’essence.
– Différents ministres se sont exprimés à partir de 13 h 45 au parc des expositions de la porte de Versailles, avant un discours conclusif de la Première ministre Elisabeth Borne.
– Parmi les principales mesures: température baissée à 19° dans tous les bâtiments publics, augmentation de l’indemnité forfaitaire pour encourager au télétravail, aides pour l’achat d’une pompe à chaleur…
On ferme ! Il est l’heure de clore ce direct. Merci de nous avoir suivi et retrouvez ci-dessous toutes les annonces du Plan de sobriété énergétique du gouvernement.
La Première ministre salue une «feuille de route crédible». Après avoir rappelé l’objectif du plan – réduire de 10% la consommation d’énergie d’ici à 2024 -, Borne a salué les mesures présentées ce jeudi, une « feuille de route crédible » pour les mois à venir. « Je le crois, notre plan est à la hauteur de l’enjeu », s’est félicité la Première ministre. Pas question pour autant de se contenter d’une mesure d’urgence. La sobriété « doit être aussi une prise de conscience », a prévenu la locataire de Matignon. « La baisse de la consommation doit s’inscrire dans le temps long. Ce n’est pas un effet de mode le temps d’un hiver. » Et de poursuivre: « La sobriété est un levier essentiel pour sortir de nos dépendances aux énergies fossiles. » La Première ministre voit également dans la sobriété un « gage pour notre souveraineté ». Conclusion de ce (long) raout: « Nous avons tous notre part à prendre, la sobriété est l’affaire de tous. Ensemble, nous bâtirons une société plus sobre et décarbonnée. » Amen.
Elisabeth Borne en opération déminage. La Première ministre a conclu la présentation du plan sobriété en rappelant que la crise énergétique est due à la guerre en Ukraine. Et en taclant d’emblée « ceux qui nous proposent de se soumettre à la Russie » – une pique visant le Rassemblement national. « Il y a quelques mois à peine peu d’entre nous étaient familiers avec ce concept », a-t-elle ensuite affirmé à propos du terme de « sobriété ». Et la locataire de Matignon de faire l’exégèse du « concept »: « La sobriété énergétique n’est pas produire moins et faire le choix de la décroissance.» Une nouvelle attaque à destination, cette fois-ci, des écologistes. « La sobriété est une affaire de collectif », a poursuivi la cheffe du gouvernement, qui anticipe les critiques d’un plan pondu par l’exécutif sans concertation. « Collectivités, entreprises et citoyens doivent agir ensemble », a-t-elle ainsi posé, sonnant une nouvelle fois la « mobilisation générale », seul moyen d’obtenir des « résultats ».
En attendant Elisabeth Borne… Histoire de meubler en attendant la Première ministre, Fanny Agostini improvise un quiz sur les économies d’énergie, réalisées par exemple par le décalage de certaines machines à la maison. Le public est alors invité à lever la main en fonction des réponses possibles dans un instant un peu gênant, pour eux comme pour la trentaine de spectateurs sur le lecteur vidéo de Twitter. Quelques vidéos un peu ringardes ont ensuite été diffusées avant qu’Elisabeth Borne arrive sur scène pour son discours de clôture avec une musique de séminaire d’entreprise.
«Chaque geste compte», une campagne pour inciter les Français. L’heure tourne, sur les réseaux sociaux du ministère de la Transition écologique, une quarantaine de spectateurs attendent le discours de clôture de la Première ministre Elisabeth Borne. Mais avant ça, la ministre de la transition Energétique Agnès Pannier-Runacher reprend la parole pour présenter la campagne de communication du gouvernement pour inciter les Français à participer à l’effort. « Ce n’est pas toujours très clair de savoir quels sont les bons gestes », affirme la ministre. La campagne intitulée « Chaque geste compte » est censée y remédier. Basée sur trois grands principes : « je baisse, j’éteins, je décale » elle vise à s’attarder sur les 5 gestes les plus efficaces : baisser son chauffe-eau à 55 degrés, son chauffage à 19° C, éteindre tous ses appareils quand on ne les utilise pas, décaler l’utilisation des outils electro-ménagers en dehors des périodes de pointe (entre 8 et 13 heures et entre 19 et 21 heures) et installer des thermostats programmables. 5 films courts mettant en scène ces gestes et un spot générique seront diffusés, dans les médias, dans les prochains jours.
Doc @BFMTV le spot de com du Gouvernement pour la #sobrieteEnergetique: 30 sc pour dire « Chaque geste compte », 5 gestes: chauffage à 19, chauffe-eau à 55, lessives en heures creuses, éteindre les appareils en veille et installer un thermostat, ⭕️ économies réalisées: 1/2 pic.twitter.com/cgDpru98Wp
Le président de RTE présente le dispositif Ecowatt. C’était le «point pédago» de la présentation du plan. «Zappette» en main, selon ses propres mots, le président du gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE), Xavier Piechaczyk, a présenté le dispositif Ecowatt. Le but ? «Ecraser les courbes à chaque heure du jour et de la nuit, en décalant les consommations», assure-t-il. Et si tout cela ne suffit pas ? «Il y a un signal qui s’allumera, le signal Ecowatt». Une vidéo diffusée décrit alors cette «météo de l’électricité», avec un signal rouge s’il y a plus de consommation d’électricité que ce qui est produit. Et il faudra donc réduire la consommation pour éviter «les coupures de deux heures max par zone géographique». «On a tous un rôle à jouer», conclut, semble-t-il essoufflé, Xavier Piechaczyk.
Les mieux du stade. La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a présenté à son tour des mesures pour la sobriété énergétique. D’emblée, l’ex-joueuse de tennis a reconnu que « le sport, c’est le petit poucet » en matière de consommation d’énergie. Il ne « pèse que 1% » de la consommation d’énergie en France. Mais l’effort devant être supporté par tous, comme l’a réclamé le chef de l’Etat, la ministre a donc évoqué 40 engagements à prendre dans les prochains mois. Ceux-ci tournent autour de trois axes, le « chauffage », « l’éclairage » et la « mobilité ». Mais encore ? Pas d’annonces concrètes ont été annoncées… Aux côtés de la ministre, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, Tony Estanguet a parlé lui de l’objectif de « réduire de moitié les émissions carbone par rapport aux éditions précédentes », pour l’édition 2024 des Jeux, à Paris. 100% des sites seront ainsi desservis par des transports en commun. Dix fois moins d’équipements seront construits par rapport aux éditions précédentes. Et pour les 13 millions de repas servis lors de l’événement, l’objectif de 80% de produits français est affiché. Pour le foot, l’effort se concentrera principalement sur l’éclairage des stades.
Beaune et Pannier-Runacher déroulent le tapis rouge à l’éléphant Blablacar. Après avoir abordé l’écoconduite dans le ferroviaire comme sur la route, Clément Beaune et Agnès Panier-Runacher ont discuté covoiturage avec le directeur général de Blablacar, Nicolas Brusson. «La cible n’est pas tant la voiture en soi que la voiture individuelle et polluante. Et le covoiturage est une solution, pour le climat comme pour le pouvoir d’achat», a expliqué le ministre des Transports, avec des accents de décroissance verte. «On utilise trop peu le covoiturage pour les trajets du quotidien», a complété Agnès Panier-Runacher, qui rappelle l’objectif du gouvernement de «passer de 1,1 passager par voiture à 1,8 passager à horizon 2030». Avant d’introduire le DG de la boîte en situation de quasi-monopole sur le covoiturage, et seul invité à s’exprimer sur ce sujet face aux ministres, la présentatrice du grand raout a été jusqu’à demander au public «qui a utilisé Blablacar ?» : «50% ? Pas suffisant !» à ses yeux. Nicolas Brusson peinait à cacher son sourire
La présentation avance lentement mais sûrement. Mais lentement quand même. Après la fonction publique, les collectivités territoriales, les entreprises, arrive le moment des mesures pour le logement. Comme martelé depuis le début de semaine, le ministre du Logement et de la Ville Olivier Klein rappelle la nécessité de limiter le chauffage à 19° C. « Le gain du passage du chauffage de 20 à 19° C représente une économie d’énergie de 10 à 20% », précise-t-il. Autre mesure « simple » avancée : la massification de l’installation d’outils de contrôles comme des programmateurs de chaudières. Pour économiser de l’énergie, l’ancien maire de Clichy rappelle que la période de chauffe sera raccourcie d’un mois pour ne commencer que le 1er novembre et terminer le 1er avril. « Un mois de chauffage en moins c’est une économie d’énergie de 12% », vante-t-il. Avant de laisser le micro, Klein tient à rappeler que le gouvernement est mobilisé aux côtés des ménages les plus précaires pour qu’ils ne soient ni « culpabilisés », ni « pointés du doigt » parce qu’il ne pourraient pas contribuer à l’effort collectif demandé. Par quels moyens ? Aucune explication.
Avec la «journée du pull-over», les collectivités engagées. Après les entreprises et le tourisme, c’est au tour des collectivités locales de présenter leurs mesures de sobriété. Si certaines prêtent à sourire, comme la « journée du pull-over » – soit le simple fait de couper le chauffage dans les établissements inoccupés le week-end -, vantée par le président (UDI) du département de la Mayenne, Olivier Richefou , d’autres ont plus d’ampleur. Le patron (LR) de la Région Grand-Est, Jean Rottner, a ainsi listé les panneaux solaires installés sur les toits, les réseaux de chaleur dans les établissements scolaires, l’éclairage public fonctionnant avec des LEDs ou des trains roulant au biocarburant. « On doit aller plus loin dans une sobriété qui ne soit pas une sobriété de la contrainte, a plaidé Rottner. J’aimerais parler de sobriété heureuse et solidaire. » Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a rappelé, lui, la mise en place du « Fonds vert », une enveloppe d’1,5 milliard d’euro destiné à aider les « collectivités à investir dans ce qui est bon pour le climat », dixit Béchu. Le ministre a également annoncé une enveloppe de 220 millions d’euros pour accompagner les collectivités dans la rénovation thermique – soit le double de ce qui existe déjà dans le cadre du programme Action des collectivités territoriales pour l’efficacité énergétique (Actee).
La grande distribution la main sur le cœur. Grande distribution, commerce de détail, événementiel…. Le secteur du commerce et du tourisme annonce à son tour ses «engagements socles», que «des entreprises vont même dépasser», assure Olivia Grégoire, leur ministre de tutelle. «Les acteurs ont compris que la sobriété n’est pas un gadget, et qu’elle devait être le prélude à une transition environnementale bien plus forte et structurelle», a-t-elle ajouté, paraphrasant l’élément de langage d’Agnès Pannier-Runacher. Les représentants du commerce ou de la grande distribution ont ensuite présenté des plans que l’on connaît parfois depuis un mois, qu’ils ont parfois remis en format papier à Olivia Grégoire dans des mises en scène dignes de The Office. Emouvant.
Dans le décor. Powerpoint, tables-rondes et musiques de télé-achat… Pour tenter de ne pas rendre l’événement trop ennuyeux – il est prévu qu’il dure plusieurs heures – les organisateurs ont, semble-t-il, voulu éviter une banale succession de discours. C’est ainsi que quand les ministres Olivier Dussopt et Olivia Grégoire sont invités sur la scène, ce n’est pas pour prendre la parole, seuls, à la tribune. Les organisateurs ont eu l’idée complétement punk de les faire participer à des tables rondes avec des chefs d’entreprises en costumes foncés. Dans le même esprit, quand Stanislas Guérini développe ce qui est prévu pour la Fonction publique, il illustre son propos d’un Powerpoint, comme le ferait n’importe quel patron de start-up. Enfin mention spéciale à la musique libre de droits qu’utiliserait n’importe quelle émission de télé-achat lancée dans des enceintes à l’annonce de chaque nouveaux intervenants. Un délicieux cocktail qui, toutefois, ne rend pas le moment moins ennuyeux.
Agnès Pannier-Runacher s’exprime en introduction du Plan de sobriété énergétique du gouvernement, ce jeudi Porte de Versailles. (Maxime Gruss/Hans Lucas/AFP)
La droite fustige la « communication » d’Emmanuel Macron sur la sobriété. Réduite à peau de chagrin à l’Assemblée et occupée à la désignation de son prochain chef de parti, la droite n’oublie pas, à l’approche de l’hiver, de critiquer le gouvernement, confronté à une crise énergétique majeure. Si les principaux responsables des Républicains reconnaissent la nécessité de réduire la consommation d’énergie, tous blâment l’exécutif sur la forme. « Il faut de la sobriété, c’est fondamental, a ainsi déclaré le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, ce jeudi sur Public Sénat. Mais on est trop dans la communication. La sobriété ne peut pas être simplement le col roulé ou le tancarville. » Une référence aux propos vestimentaires du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et du député de Paris, Gilles Le Gendre.
Même critique chez son adversaire à la présidence du parti, Aurélien Pradié. « Si le plan de sobriété a vocation à faire oublier les erreurs stratégiques de ce pays depuis quelques années et singulièrement de ce gouvernement, c’est sans moi », a tranché le député du Lot sur LCI. « Je ne voudrais pas que tout ça soit une manière d’habiller la mariée et d’oublier au final que le vrai sujet, c’est comment nous relançons notamment nos centrales nucléaires », a renchérit le parlementaire. Là est l’angle d’attaque principal de la droite à l’égard du gouvernement : la politique énergétique du chef de l’Etat et notamment l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires, ainsi que la fermeture de la centrale de Fessenhein, en 2020. « Le plus important, c’est de comprendre comment on est arrivé à cette situation de dépendance pour un grand pays comme la France », a ainsi estimé dans le même sens le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, sur France Info.
Dans les entreprises, Olivier Dussopt plaide pour le «bon sens». Après l’Etat et les administrations publiques, le ministre du Travail a dévoilé le plan de sobriété élaboré pour les entreprises. Le travail, mené notamment avec les organisations syndicales et patronales, prône des « objectifs de bon sens » pour « passer l’hiver » et « travailler à la souveraineté énergétique », a déclaré Dussopt. « C’est uniquement le volontariat qui prime », a ajouté l’ancien député socialiste, insistant sur l’importance du dialogue social. Après lui, le président délégué du Medef, Patrick Martin a évoqué des exemples concrets, comme la maîtrise de la climatisation, les gestes pour éviter la surconsommation quotidienne ou la mise en place «d’ambassadeurs de la sobriété » dans les entreprises. Le secrétaire général d’Orange, Nicolas Guérin, a enchaîné en abordant l’extinction des lumières dans les boutiques de son groupe ou la date de mise en route du chauffage.
Pendant ce temps là, chez les insoumis. A cinq kilomètres de la Porte de Versailles où une demi-douzaine de ministres se succèdent pour dévoiler le plan de sobriété énergétique du gouvernement, les députés insoumis présentent leur contre-projet à l’Assemblée nationale. Face à «l’obstination dogmatique du gouvernement» qui «aggrave chaque jour un peu plus les perspectives et les conditions de vie de milliers d’entreprises et de millions de Français », « le moment requiert des réponses à la hauteur des enjeux plutôt que des gesticulations stériles pour permettre au plus grand nombre de passer l’hiver », insistent les élus LFI. Parmi les 10 mesures (très générales) mises sur la table : une augmentation du SMIC et des salaires, un blocage des prix et des superprofits, une planification « à la sobriété efficacité dans tous les secteurs » ou la mise en œuvre d’une tarification progressive de l’énergie…
Stanislas Guérini va baisser le chauffage… et veut que les fonctionnaires se lavent les mains à l’eau froide. La parole est au ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini. Avant d’officialiser les mesures concernant la Fonction Publique – qui se doit d’être exemplaire martèle-t-il – le macroniste rappelle l’objectif, qualifié « d’ambitieux » : économiser 10% d’économie avant 2024. « La consommation de l’Etat et ses opérateurs, c’est 20 térawatts/heure par an », matraque-t-il. Soit l’équivalent de la consommation des habitants de Paris sur une année. «Ça donne la mesure de ce qui est devant nous», ajoute Guérini. Concernant la fonction publique, un tiers du sujet concerne les mobilités et deux tiers le bâti, le chauffage, etc. Le plan de sobriété du gouvernement comporte 30 mesures dans 4 champs différents : le bâti public, les mobilités, les achats et le numérique. Parmi les principales : une limitation du chauffage à 19°C dans les bâtiments publics, l’encouragement du télétravail et… inciter les agents à «se laver les mains à l’eau froide l’hiver». Révolutionnaire.
Comment économiser de l’énergie : les préconisations de l’association négaWatt.
(Alice Clair/Valentin Stoquer)
800 millions d’euros sur la table pour accompagner la sobriété. Alors que le gouvernement réclame des efforts aux Français pour réduire leur consommation d’énergie, l’exécutif insiste aussi sur les mesures d’accompagnement. 800 millions d’euros sont ainsi prévus pour « accompagner les gestes de la sobriété dans les bâtiments, les transports », a expliqué Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique. La ministre a conclu son propos par un « mot d’ordre clair »: la « mobilisation générale ». « Tout le monde doit s’engager », a assuré Pannier-Runacher, rappelant la « situation d’urgence » dans laquelle se trouve notre planète « qui s’assèche et brûle ». Répondant aux critiques venues de la droite notamment sur la politique nucléaire du chef de l’Etat, la ministre de la Transition énergétique a voulu « tuer un mythe ». « Nous n’avons jamais été indépendants en matière d’énergie », a-t-elle dit, rappelant que les énergies fossiles représentent 66% de notre consommation d’énergie. « C’est aussi notre changement de comportement qui peut tout changer », a également déclaré la ministre, évoquant des « mesures de bon sens » et appelant à retrouver le « le sens de la valeur et du caractère précieux de cette énergie ».
La présentation commence, Pannier-Runacher fustige «l’écologie punitive ou de salon». Après une courte introduction de la présentatrice Fanny Agostini, la parole est à la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Laquelle décrit la journée, comme un « évènement important ». «La sobriété énergétique est au cœur de notre stratégie tant à long terme qu’à court terme pour permettre à nos pays de sortir de sa dépendance aux énergies fossiles », débute Pannier-Runacher. Selon elle, « l’action collective nous permettra d’éviter des mesures plus contraignantes ». Comme depuis plusieurs semaines, la ministre insiste donc sur l’exemplarité « des grands acteurs ». « Les Français ne comprendraient pas [qu’on leur demande des efforts] s’ils n’étaient pas irréprochables », estime-t-elle. Et poursuit : « notre méthode est la concertation, ce n’est pas l’écologie punitive ou de salon comme certains voudraient nous l’imposer » Un tacle sorti de nulle part adressé à la gauche.
Pour parler de sobriété… un grand raout. Emmanuel Macron avait sonné « la mobilisation générale » le 14 juillet. Il a été pris au mot. Le gouvernement a vu les choses en grand. Un raout de plus de 3 heures, au parc des Expositions, porte de Versailles, plus de 400 invités, petit buffet, vue sur Paris, et pas moins de neuf ministres, dont la Première, Elisabeth Borne, qui viendra conclure à 17 heures la présentation – tout sauf sobre – du plan de sobriété. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et cheville ouvrière du plan négocié depuis fin juin avec l’Etat, les collectivités et divers secteurs économiques, doit ouvrir le bal avant de passer la parole aux « experts », du Haut-conseil pour le climat, du Réseau action climat et de NégaWatt, pour la caution écolo de la concertation – même si les uns et les autres ont affirmé dans les médias leurs points de vigilance. Dans l’ordre d’apparition, Stanislas Guérini (fonction publique), Olivier Dussopt (Travail), Olivia Grégoire (PME, Commerce), Christophe Béchu (Transition écologique), Olivier Klein (Logement) et Amélie Oudea-Castera (Sport) doivent ensuite se succéder pour dérouler les mesures d’urgence, dans leurs secteurs, d’abord censées permettre de passer les pics de l’hiver sans coupures, ni délestage.
Le Pen sort déjà les griffes. Marine Le Pen n’a pas attendu bien longtemps pour tacler le plan de sobriété du gouvernement. Avant même le début de la présentation des mesures, la présidente du Rassemblement national s’est fendue d’un tweet pour égratigner le bilan du président de la République. «Le plan « sobriété » présenté par le gouvernement n’est que la conséquence du saccage de la France par Emmanuel Macron. Celui qui se présente comme progressiste n’aura réussi qu’une chose, la tiers-mondisation de notre pays», écrit-elle sur Twitter.
Le plan « sobriété » présenté par le gouvernement n’est que la conséquence du saccage de la France par Emmanuel Macron. Celui qui se présente comme progressiste n’aura réussi qu’une chose, la tiers-mondisation de notre pays.
Les insoumis jouent la contre-programmation. Pendant qu’Agnès Pannier Runacher, Stanislas Guérini, Elisabeth Borne et consorts dévoileront, cet après-midi, leur plan de sobriété, les députés LFI Mathilde Panot, Clémence Guetté, et Alma Dufour (entre autres) présenteront le leur. Intitulé «Comment mettre en place un plan de sobriété juste ?», le projet comportera 10 mesures d’urgence «pour passer l’hiver». Mercredi, les écologistes et les socialistes ont exposé les leurs à la presse, chacun de leurs côtés. Avec au menu : ISF climatique, taxation des superprofits, la création d’un «abonnement mobilité climat» à 9 euros par mois pour les transports en commun…
L’Assemblée au travail pour réduire sa consommation d’énergie. C’est aujourd’hui, à 16 heures au palais Bourbon, que sera officiellement lancé le groupe de travail «pour mettre en place des pratiques environnementales exemplaires au sein de l’Assemblée», visant à propulser la chambre basse sur une trajectoire «verte et vertueuse» sur le long terme. L’objectif fixé par la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet : «Réduire les consommations énergétiques de l’Assemblée de 60% d’ici 2042.» Il sera piloté en tant que vice-président par le marcheur Jean-Marc Zulesi, président de la commission du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, a annoncé son entourage à la presse. Représentant tous les groupes parlementaires, la structure doit être composée de 14 membres, dont selon nos informations l’écolo Marie Pochon et le LR Éric Ciotti pour l’aspect financier en tant que questeur. Deux co-rapporteurs seront désignés, dont un membre de l’opposition et la première questeure Marie Guévenoux, ex-n°2 de LREM. La mise en place cet après-midi permettra de fixer la périodicité des prochaines réunions (hebdomadaires ?). Avec déjà quelques «recommandations de mesures de sobriété énergétique» prévues (comme la réduction de la consommation d’eau chaude), le groupe de travail passera à une première phase plus concrète de son travail dans 4 mois. Tomberont alors les résultats d’un audit énergétique et bilan carbone en cours sur tous les bâtiments de l’Assemblée, permettant de «cibler les mesures» sur leur isolation, le tout décliné dans un «plan de transition énergétique à moyen et long terme». Par Chez Pol.
A Trappes, la rénovation thermique, le vrai bouclier tarifaire pour les classes populaires. Dans cette ville populaire des Yvelines, la rénovation concerne aussi bien les copropriétés modestes que les logements sociaux. Dans le premier cas, le reste à charge est jugé trop élevé, malgré les aides publiques, pour un résultat peu probant. Lire notre reportage.
Les deux tours de onze étages de la résidence Castiglione, qui appartient au bailleur social CDC Habitat. (Cyril Zannettacci/Agence VU)
La culture au régime sobre. Le monde de la culture est aussi mis à contribution dans le plan de sobriété énergétique. Mais «la sobriété ne signifie pas moins de culture ou d’accès à la culture», précise-t-on au ministère. Pas question de fermer les musées ou les théâtres, mais les grands établissements culturels, comme la cité des Sciences à la Villette, le musée du Louvre ou le château de Fontainebleau, sont invités à «réduire les périodes de chauffe». Pour ceux-là, le gouvernement vise une réduction de la consommation de 10 % dès 2023. Autre piste, réduire l’éclairage, à l’instar du grand écran de l’Opéra de la Bastille, qui restera moins longtemps allumé. Du côté du ministère, on rappelle que «passer le musée d’Orsay en éclairage LED a permis de réduire d’un tiers sa consommation d’énergie». Enfin, «on travaille avec les musées de France pour savoir si on peut jouer sur les niveaux de température pour la conservation des œuvres», explique-t-on au ministère.
Sans attendre, la Fédération française des cinémas a dévoilé sa feuille de route, qui passe par une diminution de l’éclairage (extinction des enseignes des cinémas lorsqu’ils ne sont pas ouverts, utilisation raisonnée de l’affichage dynamique, extinction des salles d’un complexe lorsqu’elles ne sont pas occupées par des spectateurs…), une baisse du chauffage à 19 °C et de la climatisation à 26 °C, et une extinction des machines qui ne servent pas (projecteurs éteints la nuit, arrêt de la ventilation des machines et des bâtiments la nuit, régulation du renouvellement d’air, etc.).
Du pain sur la planche. Comment faire face aux factures d’énergie qui s’alourdissent quand on est boulanger ? «En six mois, nos factures d’énergie ont augmenté de 25 % à 30 %, calcule Laurent Vidal, boulanger à Castelnau-le-Lez, dans l’Hérault. Il a fallu revoir nos méthodes de travail, notamment avec nos fours, qui constituent le poste le plus énergivore avec les chambres froides.» Le professionnel a raconté à Libération les mesures antigaspi qu’il met en place dans sa boutique pour ne pas trop augmenter ses tarifs.
L’Etat veut économiser l’équivalent de la consommation de la ville de Montpellier. Pour faire face à la crise énergétique, le gouvernement, qui demande des efforts aux Français, prétend vouloir se montrer «exemplaire» en «mettant tout en œuvre pour réduire de 10 % sa consommation d’énergie» afin d’économiser 2 TWh par an. Pour cela, l’exécutif doit développer plusieurs mesures cet après-midi. La première : une diminution du chauffage dans les bâtiments publics et les administrations à 19°. En cas de forte tension sur le système électrique, les fonctionnaires travailleront en horaires décalés. Le gouvernement, entend également s’appuyer sur le télétravail «pour réduire la consommation de carburants». Les agents qui travailleront depuis chez eux bénéficieront «d’une augmentation de l’indemnité forfaitaire de télétravail de 15 %» histoire de couvrir l’augmentation des prix de l’énergie. Afin de mesurer les économies possibles, certains bâtiments publics iront même jusqu’à fermer leurs bâtiments. «L’Etat c’est 94 millions de m² et 2,4 millions d’agents, glisse un conseiller ministériel. La consommation de l’Etat c’est équivalent de la consommation de la ville de Paris soit 3 millions d’habitants et l’économie visée c’est équivalent de la consommation de la ville de Montpellier soit 300 000 habitants.»
Sobriété, mode d’emploi. La sobriété énergétique, c’est bien beau, mais on fait comment ? Dans cette vidéo, notre journaliste Olivier Monod explique pourquoi il va falloir moins consommer d’énergie cet hiver et comment y parvenir. Eteindre les lampes, débrancher ses appareils, adopter le covoiturage ou le vélo électrique… Autant de pistes pour vous aider à limiter votre empreinte écologique et votre facture de gaz.
Un plan, 15 mesures phares. Alors que la Première ministre Elisabeth Borne, accompagnée d’une palanquée de ministres doit dévoiler, cet après-midi le plan sobriété énergétique du gouvernement, l’essentiel du propos commencé déjà à filtrer. Décliné en 15 mesures phares, le projet repose, comme souvent avec le gouvernement, sur l’incitation plutôt que la contrainte. Concernant les mobilités, l’exécutif appelle, par exemple, à «prendre le train plutôt que l’avion pour les trajets professionnels de moins de 4 heures» ou à «prendre le train et les transports en commun plutôt que la voiture lorsque cela est possible». Sans interdiction quelconque ou tarifs préférentiels pour les modes de transports les moins polluants. Pour «favoriser le covoiturage», le gouvernement met sur la table un bonus pour tout nouvel utilisateur de plateforme type Blablacar, sans pour autant préciser la somme.
Ne leur parlez pas de planification ! La planification, la vraie, attendra. Pour l’heure, selon une source au fait des arbitrages (primo) ministériels, le gouvernement s’est focalisé sur le «court terme» pour l’annonce des plans de sobriété énergétique. En résumé : des mesures d’urgence mais non contraignantes pour passer l’hiver et éviter les coupures d’électricité, avant d’officialiser les objectifs de planification en fin d’année. En première ligne sur le dossier sobriété, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, n’était pas franchement favorable à une approche combinant aussi le long terme, selon un de ses interlocuteurs, qui «le regrette un peu» : «La planification doit être une politique de court, moyen et long terme pour engager la société. Il faut des mesures plus structurantes pour que les entreprises s’engagent sur une sobriété structurelle.» Le même justifie toutefois la préoccupation court-termiste du plan présenté aujourd’hui «pour éviter le délestage» et ajoute qu’il est «suffisamment difficile comme ça» d’embarquer tout le monde sur des mesures immédiates par un «appel à la bonne volonté», pour ne pas en rajouter dans les obligations ou des objectifs à plusieurs années voire dizaines d’années. Même si, «au regard du discours du Président à Marseille sur la planification [dans l’entre-deux-tours de la présidentielle], ça presse», admet notre source. Mais pas trop vite quand même. Par Chez Pol.
Agnès Pannier-Runacher assume l’absence de contraintes. Le grand show gouvernemental n’a même pas commencé que les ministres se répandent dans les médias pour un massif service avant vente. Comme Agnès Pannier-Runacher, chargée de la transition énergétique dans l’équipe Borne, invitée sur RTL, qui a mêlé défense pro domo et tacles aux écolos, notamment sur les illuminations de Noël que certains élus ont décidé de sacrifier au nom des économies d’énergie. «La sobriété, ce n’est pas s’arrêter de vivre, c’est à chaque collectivité locale de définir sa politique», a expliqué la ministre, défendant un ensemble de mesures qui ne sont «pas un gadget». ONG et partis de gauche critiquent l’absence de toute mesure contraignante dans ce plan de sobriété, une position avec laquelle Agnès Pannier-Runacher est totalement à l’aise. «Il n’y aura pas de police des températures» dans les entreprises ou chez les particuliers, a-t-elle assuré.
Emmanuel Macron vante le «volontarisme» pour «passer l’hiver». «On a un problème de court terme : l’énergie.» Devant une foule de chefs d’entreprise enamourés, réunis au salon BIG de Bpifrance à l’Accor Arena, Emmanuel Macron s’est longuement épanché ce jeudi sur «l’inquiétude du moment», un problème qui avait commencé selon lui avant la guerre en Ukraine et s’est renforcé avec elle et le «moment très difficile pour EDF» qui entrave la production d’électricité française. Le chef de l’Etat a présenté le grand plan de sobriété énergétique, qui doit être dévoilé cet après-midi par le gouvernement, comme le premier élément de réponse à cette situation de crise. «Si la nation toute entière arrive à tenir cet objectif, qui est purement volontariste – il ne faut pas de décret de loi, de choses compliquées – si on se mobilise tous pour le tenir, dans les pires scénarios on passe l’hiver», a assuré le chef de l’Etat. Par Jérôme Lefilliâtre.
Une journée sous le signe de la sobriété. La Première ministre Elisabeth Borne et plusieurs ministres doivent détailler ce jeudi dans l’après-midi les dizaines de mesures du plan de sobriété énergétique du gouvernement. Il devrait contenir un appel à moins chauffer et moins éclairer logements et administrations, l’incitation financière au télétravail, l’encouragement au covoiturage… Avec l’objectif de réduire de 10 % la consommation d’énergie de la France en deux ans, et dans l’intervalle, faire que le pays passe l’hiver sans coupure de gaz ni d’électricité.
© Libé 2022
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