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Maladie mentale : définition, liste des différentes maladies, symptômes, test – Femme Actuelle.fr

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Il existe de nombreuses idées reçues autour des troubles psychiques. Quel professionnel de santé consulter ? Comment se déroule la pose de diagnostic et la prise en charge ? Décryptage avec le Docteur Astrid Chevance, psychiatre.
Avec le Docteur Astrid Chevance, psychiatre
Une personne sur huit dans le monde présente un trouble mental, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). “Une maladie mentale a un retentissement important dans la vie d’un patient. Elle peut se caractériser par des comportements, des pensées, des émotions ou des affects qui génèrent une souffrance dite significative, c’est-à-dire que la personne rapporte cette douleur. La pathologie peut également engendrer une rupture du fonctionnement. L’individu n’est alors plus en capacité d’être avec ses pairs, de participer à la vie en société ou de travailler”, explique le Docteur Astrid Chevance, psychiatre.
Il existe diverses maladies mentales qui provoquent différents symptômes chez les patients. Parmi les plus fréquentes, on recense notamment :
Cette liste n’est cependant pas exhaustive.
Différents symptômes peuvent se manifester en cas de maladie mentale. Ces signes peuvent cependant être dus à un événement déstabilisant comme une séparation ou une perte d’un proche sans qu’ils ne soient liés à un trouble psychique.
Il est donc possible d’identifier :
Il est très dur de se rendre compte qu’une souffrance peut provenir d’une maladie psychique, selon le Docteur Astrid Chevance. “Ce type de trouble atteint les éléments qui sont considérés comme les plus intimes de l’individu dans notre société : les pensées et les sentiments. On a tendance à croire en nos pensées, en nos sentiments, et à les interpréter comme des reflets de la réalité. On a alors l’impression d’être dans le juste. Un patient déprimé peut , par exemple, se dire que le problème vient de la vie en général, et non de lui”, indique la spécialiste.
Dans certains cas, le trouble psychique peut s’installer brutalement. La personne identifie alors des angoisses ou des changements de comportement qu’elle ne ressentait pas auparavant, mais il est également possible que la pathologie s’installe progressivement sans que le patient ne s’en aperçoive. L’entourage peut alors tirer la sonnette d’alarme.
“Une personne qui se sent mal peut se rendre chez son médecin traitant pour s’assurer que ce n’est pas une maladie. Ce praticien peut ensuite l’orienter vers un psychiatre afin d’avoir l’avis d’un spécialiste. Lors d’un deuil ou d’une séparation, une personne peut traverser des moments difficiles qui ne nécessitent pas forcément l’intervention d’un professionnel de santé, car il s’agit d’une réaction normale. Le patient peut quand même faire la démarche d’aller voir un psychologue pour être accompagné lors de cette période délicate”, souligne le Docteur Astrid Chevance.
En cas de suspicion de maladie mentale, un médecin traitant peut adresser son patient vers un psychiatre. Ce spécialiste prend en charge les troubles psychiques dans le cadre d’une pratique médicale, prescrit des examens médicaux ainsi que des traitements médicamenteux. À l’inverse du psychologue qui n’est pas un médecin et qui ne peut donc pas poser de diagnostic.
Lors de la première consultation, le psychiatre réalise un entretien avec le patient. Il se renseigne sur sa plainte, pose des questions sur les signes/symptômes qu’il peut observer et les différences entre l’avant et l’après dans son comportement. Pour compléter, le spécialiste peut également demander à un proche, avec l’accord du patient, s’il a remarqué des changements.
Le diagnostic n’est pas forcément posé à la fin de la première séance. “Nous pouvons laisser une semaine avant de revoir le patient et de diagnostiquer son trouble lors de la deuxième ou troisième consultation. Le début du traitement est ensuite instauré”, complète le Docteur Astrid Chevance.
Dans le but d’éliminer un diagnostic différentiel, le psychiatre peut prescrire des examens complémentaires comme une prise de sang ou une imagerie par résonance magnétique (IRM). Des symptômes psychiatriques peuvent en réalité dissimuler une maladie inflammatoire, un cancer ou une maladie endocrinienne. D’autres pathologies peuvent également induire des manifestations similaires à ceux de la dépression. C’est notamment le cas des carences en vitamine B9, de l’anémie et de l’hyperthyroïdie.
“Les examens complémentaires ne sont pas obligatoirement requis. Par exemple, si le patient a effectué un bilan un mois avant la consultation en psychiatrie, nous n’allons pas forcément lui demander d’en refaire un. Pour des patients qui ont régulièrement des épisodes, nous pouvons éventuellement prescrire des tests afin d’identifier des pathologies associées. Les personnes souffrant d’un trouble psychique sont plus à risque de développer des maladies cardiovasculaires ou des cancers”, souligne la professionnelle de santé.
Lorsque la pathologie est décelée à un stade précoce, le psychiatre peut recommander un psychologue au patient, mais ce spécialiste peut également préconiser l’association de consultations en psychologie et d’un traitement médicamenteux.
En début de prise en charge, les consultations avec le psychiatre sont rapprochées afin de s’assurer que le traitement est bien toléré. “Pour le rythme des séances, il dépend du degré de la maladie. Il est également nécessaire de se mettre en accord avec la personne pour fixer les rendez-vous. Une fois que le trouble est en rémission, on peut espacer de trois à six mois les consultations”, indique le Docteur Astrid Chevance.
Les consultations vont être à nouveau rapprochées lors d’un arrêt ou d’une diminution des traitements. L’objectif est de vérifier que ce changement est bien toléré et qu’il ne provoque pas une rechute.
En cas de graves crises, en particulier les épisodes suicidaires, une indication pour une hospitalisation peut être posée. L’hospitalisation est aussi l’occasion d’affiner le diagnostic ou d’ajuster les traitements médicamenteux.
Deux solutions sont possibles : soit son refus est acceptable, soit son consentement n’est pas recevable, car le patient est envahi par des symptômes qui altèrent son jugement. Dans ce second cas de figure, il peut être hospitalisé à la suite de la demande d’un tiers (un proche ou un membre de la famille). L’indication d’hospitalisation est posée par un médecin psychiatre, traitant, urgentiste.
Certaines structures peuvent intervenir chez la personne et proposer une prise de contact à domicile, mais ces dispositifs ne sont pas présents sur l’ensemble du territoire français.
De nombreuses idées reçues circulent autour des troubles psychiques. Il peut donc être difficile de parler de son diagnostic avec ses amis, ses collègues de travail ou sa famille.
“Les patients et leur famille ont la plupart du temps une première réaction de refus du diagnostic. L’annonce d’une maladie sévère ou chronique est toujours délicate, mais ce que refusent les patients et la famille lorsqu’ils rejettent le diagnostic est surtout sa stigmatisation. Le psychiatre peut dédier une consultation à l’explication à la famille en présence et avec l’accord du patient. Ce rendez-vous permet de répondre à toutes les questions de la famille avec l’idée qu’elle puisse soutenir le patient. Il existe trop d’idées reçues sur les troubles psychiques dans notre société, qui entravent la possibilité d’aller mieux”, assure la spécialiste.
Merci au Docteur Astrid Chevance, psychiatre, co-auteure de “En finir avec les idées fausses sur la psychiatrie et la santé mentale” (Éditions de l’atelier) et du court-métrage “Et toi ça va”, de la fondation Fondation Deniker.
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