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Lyon : Solidarité à bord – Médecins du Monde

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© Anaïs Oudart
L’aller-vers. C’est ce concept éprouvé, si cher à Médecins du Monde, qui sous-tend le programme bus de la délégation Auvergne-Rhône-Alpes de Médecins du Monde. Deux fois par semaine, des bénévoles vont à la rencontre de personnes isolées, précarisées, parfois éloignées des parcours de soins.
Comme tous les jeudis soir, place Carnot, devant la gare de Perrache, une foule se presse autour des associations réunies pour aider celles et ceux qui en ont besoin. Aide alimentaire, coupes de cheveux gratuites et même distribution de nourriture pour les animaux de compagnie. C’est ce qui amène Thierry. « Ils nous donnent trois kilos de croquettes quand  on vient, comme ça je peux nourrir mon chien pendant un moment. » Comme tant d’autres, hommes et femmes, jeunes et âgés, seuls ou en famille, Lyonnais, Albanais, Comoriens, Maliens ou Algériens, venus là par tant de chemins différents, Thierry sait qu’il pourra aussi trouver écoute, réconfort et soins auprès des bénévoles de Médecins du
Monde.
« Ça commence par une boisson chaude, un café, un thé, explique Adèle Perrin qui intervient sur le programme depuis 2016. C’est un outil de médiation pour discuter avec les personnes qui sont là, leur apporter un soutien psychosocial, médical, les orien- ter vers les structures adaptées à leurs problèmes et à leur situation. »
Ce soir de mai, ils sont six bénévoles dans le bus stationné au pied de l’une des immenses allégories de la République. Soignants – étudiants en psychologie, infirmiers, médecin – ou non, ils commencent par faire le point sur les personnes rencontrées lors la dernière sortie. On évoque les situations complexes, les cas de grande détresse, ceux qui portent lourd mais parlent peu, ceux qui dans larépétition des épreuves perdent tout, effets personnels et espoir. Puis tables et bancs sont déployés à l’extérieur et les premiers visages se montrent. Parmi eux des habitués, tel Jacques, 67 ans, dit l’anthropologue, intarissable sur l’importance de l’étude des groupes humains et les mérites inégaux des sciences qui s’y emploient. Et des nouveaux venus, qui s’approchent timidement, demandent un thé dans un murmure et se confient à mots couverts. Fatou est de ceux-là. Arrivée à Lyon fin février, la jeune femme a quitté son Mali natal pour l’Algérie, puis la Tunisie où elle a embarqué sur un radeau pour l’Italie. Dans son landau, sa petite fille de 3 semaines.
« Je suis allée aux urgences pour accoucher », raconte-t-elle. Car Fatou n’a pas encore pu obtenir l’AME qui lui permettrait d’accéder au suivi médical gratuit en France ; il faut attendre trois mois pour y prétendre et la réforme du dispositif, entrée en vigueur en 2021, complique les démarches. Hébergée dans un hôtel social avec mari et enfant, elle survit grâce à la solidarité du tissu associatif local. Au terme d’un bref échange, elle repart avec quelques conseils et une poignée de masques.
Comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 a bousculé les actions des Médecins du Monde en Auvergne-Rhône Alpes. Aussi les équipes bénévoles du bus de Lyon ont-elles mis en place des activités spécifiques afin de protéger les personnes sans abri, exclues de fait des règles de confinement et de protection. Conséquences de la crise sanitaire également, la sortie du bus du mardi a été remplacée par des maraudes à pied, en équipes de trois personnes dont
un soignant. «Nous essayons aujourd’hui de limiter la distribution de produits d’hygiène et de mettre l’accent sur le lien social, sur l’écoute », souligne Sarah Zimmermann,qui a rejoint l’équipe de bénévoles en octobre.
Attaché à une clôture devant le bus, Orage, le chien de Thierry, attend sagement. Son maître y est soigné par Anne François, médecin anesthésiste bénévole, dans le petit cabinet médical aménagé à bord. Mordu par des chiens et agressé au couteau quelques jours plus tôt, Thierry a tardé à se rendre à l’hôpital pour être recousu et traité aux antibiotiques. Visiblement choqué, désorienté, il se plaint de ses blessures, se perd dans ses rendez-vous de suivi. Anne François change ses bandages, l’aide à remettre de l’ordre dans ses papiers, le rassure. « Les consultations du bus, c’est un peu de bobos et beaucoup de paroles. Si en tant qu’association humanitaire on ne prend pas le temps d’échanger, qui va le faire ? Ce cabinet, c’est un petit lieu privilégié pour entendre la souffrance psychologique, rattraper les gens sur des problématiques sociales. »
Alors qu’à l’extérieur du bus les conversations vont bon train, les flyers pour tel ou tel service médical ou de première nécessité passent de main en main, les bons plans sont partagés. Les bénévoles prennent des nouvelles des visages connus, notent l’évolution des situations individuelles, écoutent et conseillent. En fin de soirée, c’est l’heure du bilan.
Une cinquantaine de personnes, dont une dizaine de femmes et deux enfants, ont été vues. Sept d’entre elles ont été reçues en consultation. Ce jeudi soir encore, les équipes du bus ont tenté de répondre au mieux à leurs besoins, de les orienter vers les permanences d’accès aux soins ou le système de santé de droit commun quand cela était possible. Mais aussi vers le centre d’accueil, de soins et d’orientation de Médecins du Monde à la Part-Dieu, où d’autres bénévoles de l’association prennent le relais pour accueillir, soigner et accompagner les exclus des soins.
Thomas Flamerion.
 » Nous avons monté des ateliers ‘‘Porteurs de paroles’’ pour inciter les personnes à s’exprimer et pour enrichir notre plaidoyer. Un premier atelier a été proposé autour de la question ‘‘Comment allez-vous depuis le Covid ?’’ Inscrite en différentes langues sur des cartons, elle était portée par des hommes-sandwichs bénévoles qui circulaient parmi la foule. Sous un barnum, nous écrivion les réponses que les gens venaient nous donner sur des grandes feuilles que nous suspendions ensuite sur des cordes. Un second atelier sur le thème ‘‘Où dormez-vous ce soir ?’’ a ensuite été organisé. Nous prévoyons maintenant d’animer des ateliers collectifs de prévention et de promotion de la santé lors des sorties. »
Depuis quarante ans, le peuple afghan est confronté à des conflits armés et à des catastrophes naturelles à répétition. Le retrait des forces internationales du pays en 2021 a conduit à la prise du pouvoir par les talibans.
AIDA et Médecins du Monde lancent “No Peace of Mind”, un rapport qui met en lumière l’impact souvent caché de plus d’un demi-siècle d’occupation sur la santé mentale des communautés palestiniennes. Cet impact sur la santé mentale est souvent le facteur invisible qui pousse les communautés à quitter leurs terres, ce qui constitue une grave violation du droit international.
À l’issue de l’Assemblée Générale qui s’est tenue samedi 25 juin, le nouveau Conseil d’administration de Médecins du Monde France (MdM) a élu la Dr Florence RIGAL à la présidence de son organisation.
Depuis quarante ans, le peuple afghan est confronté à des conflits armés et à des catastrophes naturelles à répétition. Le retrait des forces internationales du pays en 2021 a conduit à la prise du pouvoir par les talibans.
AIDA et Médecins du Monde lancent “No Peace of Mind”, un rapport qui met en lumière l’impact souvent caché de plus d’un demi-siècle d’occupation sur la santé mentale des communautés palestiniennes. Cet impact sur la santé mentale est souvent le facteur invisible qui pousse les communautés à quitter leurs terres, ce qui constitue une grave violation du droit international.
À l’issue de l’Assemblée Générale qui s’est tenue samedi 25 juin, le nouveau Conseil d’administration de Médecins du Monde France (MdM) a élu la Dr Florence RIGAL à la présidence de son organisation.
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93210 Saint Denis
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Du lundi au jeudi 9h-13h / 14h-17h.
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Attachée de presse & Chargée de communication institutionnelle
aurelie.godet@medecinsdumonde.net
 
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