Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

« Les Rascals », un film qui vient « réveiller les consciences » face à … – France-Antilles Martinique

S'abonner
à partir de 1€

Réalisé par Jimmy Laporal-Trésor, originaire de Guadeloupe et de Martinique, le film ” Les Rascals “, à l’affiche à Madiana jusqu’à ce soir (26 janvier), aborde la question de la montée du racisme en France, sous l’angle de l’arrivée du mouvement skinhead au début des années 80.
Pouvez-vous nous présenter le film Les Rascals en quelques mots ?
Les Rascals, c'est la fin d'une époque et de la jeunesse. C'est l'histoire d'une bande de copains qui vit ses dernières heures d'insouciance sur Paris rythmée par l'amusement et leurs rêves de gamins. Parallèlement, c'est également l'histoire de Frédérique, une jeune étudiante, qui monte sur Paris pour faire ses études et vivre aussi ses rêves.  Sauf que le rêve va rencontrer ce que j'appelle le " cauchemar français " symbolisé par les " boneheads " (Ndlr : skinheads néonazis). Et pour ces jeunes-là, ce sera la fin de l'innocence.
 
Comment vous est venue l'idée du film ? 
Grâce à un livre de photographies, Vikingins et Panthers, réalisé par Gilles Elie Cohen. Entre 1982 et 1983, ce photographe a mis en images deux bandes rockabilly : les Blacks Panthers et les Del Vikings. Lorsque j'ai découvert ce livre, ça m'a tout de suite ramené à l'époque où j'avais 8 ans : je vivais chez ma grand-mère avec un oncle qui en avait 18 et qui était dans une phase " rockabilly ". Ça m'a aussi rappelé des conversations dans la cour de récré avec les copains ou encore dans le quartier. On parlait des bandes, des bagarres, des règlements de compte, des skinheads…. Plus d'y repensais, plus je me suis dit que les Américains avaient un genre de film bien à eux, avec des bandes, des guerriers de la nuit. Un style que j'appréciais beaucoup étant jeune. J'ai donc appelé mes deux amis, Virak Thun et Sébastien Birchler, pour leur proposer le projet de faire un film de bandes sur cette époque. 
 

 
Certains médias évoquent « un film puissant contre le racisme ». Qu'espérez-vous de ce film sur les générations d'avant et sur la jeunesse ?
 Quand nous avons écrit ce film avec les copains (Virak & Sébastien), on avait déjà comme première ambition de secouer les gens, de leur procurer des émotions fortes et peut-être aussi de réveiller des souvenirs enfouis pour ceux ayant vécu les années 80. Pour les jeunes, c'est aussi une façon de leur faire découvrir un passé dont ils n'avaient pas connaissance jusqu'alors puisqu'il est très peu documenté et qu'on en parle très peu au final. Tellement peu que la jeune génération serait tentée peut-être de croire que tout ceci n'est qu'une légende, qu'il n'y a jamais eu de skinheads fascistes, nazis qui semaient la terreur dans certains quartiers et dans certaines rues de Paris. Donc ce film a vraiment pour but de se rappeler notre histoire et de faire en sorte que le passé puisse nous donner matière à réflexion sur ce que l'on vit aujourd'hui. 
 
Alors, pensez-vous que l'histoire se répète en quelque sorte ?
40 ans plus tard, nous sommes face aux mêmes questionnements, sauf qu'aujourd'hui la situation est pire. Ce qui est était marginal dans les années 80 est devenu normal aujourd'hui. Ce film interpelle sur une réalité même si les gens préfèrent l'oublier. Ils sont dans le déni du fait, par exemple, que l'extrême droite a pris du terrain et est devenue la norme. Nous avons tous une part de responsabilité collective d'avoir laissé faire. Le film vient en quelque sorte réveiller les consciences. 
Ce film vient réveiller les consciences en se posant des questions sur la société, sur le monde dans lequel l'on vit. L'une des questions que pose le film : peut-on se faire justice soi-même ? Le film montre la spirale de la violence, dans laquelle sont enfermés les jeunes, mais aussi le cycle de vengeance qui s'en suit et vient cristalliser un peu la logique de la rue, des bandes.
 
 
 
 
 
En grandissant à cette époque, avez-vous des souvenirs de votre jeunesse et avez-vous été vous-même confronté à cette montée du racisme ?
Beaucoup de gens vivent le racisme. Moi, c'est assez particulier. Étant plutôt bon élève, je ne le ressentais pas contrairement à d'autres amis du quartier qui étaient moins studieux à l'école. Ce n'est qu'au sortir du système scolaire que je me suis rendu compte, un peu comme le personnage de " Soldat Noir ", que la couleur de peau avait son importance dans notre société et qu'elle pouvait déterminer bien des choses. Comme avoir accès plus facilement à un appartement, à un certain type de travail et de responsabilités. J'ai découvert que notre couleur de peau et notre origine sociale étaient un peu " disqualifiantes ". Toutes ces choses-là, j'en ai pris conscience une fois sorti du système scolaire et je l'ai vraiment ressenti dans ma chair. Après, il y a aussi le racisme ordinaire, des gens qui tiennent des propos pour te blesser. À la rigueur, ce " racisme de rue " ne m'a jamais affecté contrairement au racisme systémique. Et quand tu t'en rends compte, tu sens qu'il y a des barrières invisibles qui t'empêchent d'avancer à la même vitesse de ceux qui n'en n'ont pas. Ça fait un peu mal, surtout quand tu le découvres tardivement. Maintenant, je suis au courant des règles et je fais avec.
 
« Les Rascals » et « Soldat Noir » s'inscrivent dans la même lignée de narration. En quoi ces films sont-ils spéciaux pour vous ?
Ces deux films font partis d'un projet global dont l'objectif est d'apporter une vraie réflexion sur la société française et tout particulièrement sur le rapport qu'elle entretient avec une partie de ses citoyens dit de " seconde zone ". Chaque film se déroule dans les années 80 parce que c'est à cette période que s'établie une réflexion sur la société, sur le racisme, sur la jeunesse.  Dans " Soldat Noir ", c'est un individu qui prend conscience de sa place dans la société, qui se rend compte qu'il n'est pas à l'endroit où il voulait être. Il pensait être un citoyen comme tout le monde mais se rend compte justement que sa couleur de peau l'essentialise à quelque chose d'autre qu'à un citoyen Français à part entière. Cette prise de conscience provoque un choc et sa réaction sera de se rebeller contre ça afin de prouver qu'il est un homme comme les autres via la violence. 
Dans « Les Rascals » hors l'histoire de vengeance, on retrouve aussi une histoire politique, celle de l'origine d'un mouvement xénophobe, violent, qui part sa présence et son action dans la rue, va transformer la société française et ce avant l'arrivée des « boneheads » dans les rues parisiennes. À l'origine, les bandes c'était l'amour de faire la fête, de danser, du rock'n'roll noir américain des années 50 avant même de devenir des bandes telles que nous connaissons aujourd'hui. En effet, à partir du moment que les « boneheads » arrivent dans un espace extrêmement positif pour instauré un climat de violence radicale dans Paris, par réaction, dans une logique d'auto-défense les jeunes créent des bandes qui ensuite s'inscrira dans une logique belliqueuse. Donc même si le fond paraît légitime, dans le sens, où la police ne faisait pas grand chose et qu'il fallait bien défendre ; Le but, lui, reste belliqueux, donc on ne peut pas vraiment dire que ça c'est du positif du moins d'un point de vue individuel et d'un point de vue sociétal. Donc, voilà, ça change les choses et du coup, notre société est héréditaire de tout ça.  
 
 
 
 
 
Le film est sorti en Martinique et en Guadeloupe. Quel message avez-vous envie de transmettre à la communauté antillaise ? 
Je pense qu'il y en a deux. Le premier est le plus important : on peut faire des films ambitieux d'une très grande qualité sans pour autant oublier notre culture et montrer qu'on a des acteurs de talents qui sont trop souvent contenus à des rôles de compléments dans le cinéma français. Dans Les Rascals, on a vraiment des acteurs qui crèvent l'écran avec beaucoup de talents et de générosité. Qui plus est, dans notre langue pas uniquement en français. C'est important en terme de représentativité notamment : on peut se dire que notre culture est belle, nos acteurs sont beaux, talentueux… Ça, c'est la première chose implicite quand on regarde le film. Je veux qu'on se dise : " ok d'accord, on est capable de faire des grandes choses ". 
La deuxième chose, c'est de permettre aux Antillais restés en Martinique et en Guadeloupe d'avoir un autre regard sur ce qu'a été la vie de ceux partis dans l'Hexagone, sur la façon dont ils ont vécu dans la société de l'époque. Souvent, ceux qui sont restés pensent que c'était l'Eldorado. La vérité, c'est que les Antillais sont partis pour vivre misérablement. Le film permet de déconstruire le cliché qui veut faire de ces Guadeloupéens et Martiniquais des Français comme les autres. On se rend compte qu'ils ont été recueillis comme des immigrés. Et ça, je n'ai pas l'impression qu'à l'époque des années 60-70 les gens le percevaient comme maintenant. 
 
Alors, une suite après « Les Rascals » ?
Une série du nom de « Black Mamba » autour de l'univers de « Soldat Noir ».  L'histoire va se concentrer sur les gangs d'auto-défense, comment il se sont formés à travers un idéal politique, puis, comment ces derniers dérivent dans la délinquance, pour ensuite, montrer le changement relationnel entre la police et les banlieues.
 
Né en 1976 à Paris, d’une mère guadeloupéenne et d’un père martiniquais-guadeloupéen, il grandit avec sa grand-mère en banlieue parisienne. Son amour pour le cinéma lui vient d’abord de sa première passion : la narration. Il a toujours aimé raconter des histoires à travers les jeux de rôles.
Après l’obtention en 1994 de son baccalauréat scientifique (Maths-Bio), il poursuit deux années de médecine avant d’enchaîner divers boulots. Quatre ans plus tard, il fait son entrée à l’Université de Paris VIII en Information-Communication parcours Médiation Culturelle. Il intègre le collectif cinématographique « Renouash » créé par Virak Thun en tant que comédien. Cette rencontre sera déterminante pour la suite de sa carrière dans le cinéma puisqu’il fait la connaissance d’un comédien du nom de Diouckoma qui huit ans après, lui permettra de travailler sur son premier projet d’écriture en 2012 « La Cité Rose ». 
En 2013, il écrit puis réalise son premier court-métrage « Le Baiser ». Parallèlement, en 2015, il se forme et effectue un stage de « Direction Littéraire » au Conservatoire d’Ecriture Européen d’Ecriture (CEEA). Delà s’en suit une nouvelle collaboration en écriture avec Julien Abraham pour le court-métrage « Mon frère » avec MHD. Il créé une boîte de production du nom de WatchYourBack avec son acolyte de toujours Sébastien Birchler qui est co-scénariste sur Les Rascals et Soldat Noir.
1 – Le créole Guadeloupéen et Martiniquais mis à l’honneur dans « Les Rascals »
Pour les besoins du film, Jimmy Laporal-Trésor a fait appel à des comédiens guadeloupéens et martiniquais pouvant s’exprimer naturellement dans leur créole. Ainsi au casting vous pouvez retrouver plusieurs acteurs antillais dont l’acteur martiniquais Marc Grosy alias Chic, l’actrice guadeloupéenne Mylène Wagram alias Perpetue, l’acteur guadeloupéen Jonathan Feltre. 
 
2 – Une mère martiniquaise incarnée par l’actrice guadeloupéenne Mylène Wagram
Pour les besoins du scénario, la mère du personnage de Rudy devait être martiniquaise, Mylène Wagram sachant parler les deux créoles, elle s’est prêtée au jeu de parler créole martiniquais pour le fim.
 
3 – Jimmy Laporal-Trésor, un réalisateur minutieux
Dans chacun de ses films, Jimmy Laporal-Tresor aime glisser des petits détails subtils qui permettent aux spectateurs de se projeter et de comprendre tout ce qui n’est pas forcément évoquer. Par exemple : Dans ” Les Rascals “, le personnage de Rudy porte un pendentif de la Guadeloupe or dans le film sa mère est martiniquaise et vient du Vauclin.  Pour le réalisateur ce petit détail fait référence au père du personnage qui n’est plus là, et profite pour faire un petit un clin d’œil à sa famille et notamment son père qui est à la fois guadeloupéen et martiniquais dont la famille est originaire du Vauclin.
 
4 – Jonathan Feltre est Hughes dans « Soldat Noir » et Rudy dans « Les Rascals »
Dans l’intervalle de quelques mois, le comédien guadeloupéen a pu se glisser dans la peau d’un adolescent de 17 ans (Hughes) au tempérament de feu, a un jeune homme de 18 ans (Rudy), plutôt réservé et effacé en quête de lui-même. Véritable caméléon, Jonathan Feltre n’a pas hésité à changer son apparence physique pour créer son personnage. En effet, il a pris 15kg pour pouvoir parfaire son personnage. 
Rappelez-nous quels étaient les objectifs de Jazz à la Pointe… J’ai créé Jazz à la Pointe en août 2013, parce que je présentais…
Plus de quinze groupes de rue feront swinguer les carnavaliers au rythme de leurs percussions, histoire de faire monter la pression…
Annick Ozier-Lafontaine présente ce soir au théâtre municipal Aimé-Césaire, une soirée film-concert où sera projeté “Merveilleuse…
Pouvez-vous nous présenter le film Les Rascals en quelques mots ? Les Rascals, c'est la fin d'une époque et…
Ce n’est pas faute d’avoir alerté les autorités ! Depuis des années, les familles concernées remuent ciel et terre pour se faire entendre….
La pêche récréative en mer est une activité populaire aux Antilles, elle est pratiquée par 7% des habitants de Martinique, de Guadeloupe,…
Lorenzo M., 18 ans, est poursuivi devant le tribunal judiciaire en audience collégiale pour des faits de vol aggravé par trois circonstances….
© Tous droits réservés FranceAntilles.fr 2008-2022Mentions légales

source

https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions

A propos de l'auteur

Avatar de Backlink pro
Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Avatar de Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE