AGENCE G
La course à la Cravache d’or “nouvelle formule” s’est terminée lundi 31 octobre. Maxime Guyon pourra accrocher une nouvelle Cravache d’or chez lui, après celle remportée en 2019. Le jockey devrait par ailleurs battre son record de victoires sur l’année. Il en est déjà à 234, son score de 2019… Avec cependant un point noir : l’absence de victoire de Gr1.
Jour de Galop. – Lorsque vous avez décroché votre Cravache d’or en 2019, vous expliquiez ne pas avoir débuté l’année avec cet objectif en tête, ayant le souhait d’éviter de parcourir la France. Avec la nouvelle formule [victoires comptabilisées du 1er mars au 31 octobre, ndlr], la Cravache d’or 2022 était-elle, cette fois, un objectif ?
Maxime Guyon. – Non. En début d’année, nous n’étions pas partis avec cette idée. Mais je me suis retrouvé en position de pouvoir la décrocher au mois d’août. Avec la nouvelle formule, il n’y a plus la nécessité de se déplacer autant puisqu’il y a une majorité de réunions parisiennes sur la période donnée. J’ai malgré tout beaucoup monté – plus de 1.300 courses –, mais sans avoir besoin d’effectuer de nombreux déplacements importants. J’essaye de voyager à bon escient, afin d’éviter les mises à pied ainsi que la fatigue, et profiter de ma famille.
La nouvelle formule de la Cravache d’or se poursuivra en 2023 avant d’être examinée par les jockeys. Vous avez remporté le titre sous ces deux formats. Lequel préférez-vous ? Avez-vous des échos des autres jockeys ?
Je ne sais pas ce qu’en pensent mes collègues, nous n’en avons pas parlé. D’un point de vue personnel, je trouve que le format de cette année est positif dans le confort qu’il offre. Et il peut permettre d’apporter des montes à d’autres jockeys sur les périodes hivernales, notamment en décembre, les jockeys du haut du classement n’ayant plus besoin de courir un peu partout pour lutter pour le titre. Ceci étant dit, en ce qui me concerne, j’étais à la lutte avec Mickaël Barzalona l’an dernier sous l’ancienne formule et je suis quand même parti en vacances en décembre. J’en ai besoin, cela fait du bien de partir au soleil et, surtout, de profiter de ces moments en famille. Honnêtement, si nous repassons en 2024 sur la formule précédente, cela ne changera pas grand-chose pour moi. Je prendrai tout de même des vacances où je repartirai à l’étranger si cela est possible.
Justement, vous avez déjà passé des hivers à l’étranger dans le passé, notamment à Hongkong. Pensez-vous le refaire dans le futur ?
Ce n’est pas impossible. Mais je tiens à honorer mon contrat avec l’écurie Wertheimer & Frère [renouvelé pour deux ans, ndlr]. Je suis certain qu’ils me laisseraient partir monter à l’étranger si je le leur demandais, mais la casaque a régulièrement des chevaux qui courent durant l’hiver et je tiens à être présent. Je suis très heureux que le contrat ait été prolongé.
Vous aurez tout de même un voyage prochainement, avant vos vacances, puisque vous allez retrouver Grand Glory dans la Japan Cup.
Oui et j’en suis ravi ! J’ai passé une vingtaine de jours au Japon il y a une dizaine d’années, lorsque j’ai été associé à Victoire Pisa (Neo Universe) dans la Japan Cup, et j’avais gagné quelques courses durant ce week-end. C’était en 2011. Aller au Japon est toujours une belle expérience ! À la fin du mois de décembre, j’irai aussi monter les belles courses au Qatar.
En 2019, vous aviez décroché la Cravache d’or en ayant gagné au niveau Gr1 en selle sur des pur-sang arabes mais pas sur des pur-sang anglais. En 2022, vous n’avez pas remporté le moindre Gr1. Est-ce le point noir de la saison ?
Oui, malheureusement. En termes de succès, 2022 est une bonne saison et je devrais battre mon record prochainement, mais côté victoires de prestige, c’est une mauvaise année. J’ai été deux fois placé de Gr1, avec Baratti (Frankel) dans le Grand Prix de Saint-Cloud, puis avec Gamestop (Lope de Vega) dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère.
Avez-vous une explication sur les difficultés des chevaux français à briller cette année dans les Grs1 ?
L’année 2022 a été difficile mais cela ne date pas d’hier. On voit régulièrement, ces dernières années, les chevaux anglais et irlandais remporter nos grandes épreuves. Ils nous font mal. Je crois que nous avons de bons chevaux qui sont élevés en France, mais si l’on regarde les résultats des ventes, les profils aux origines prestigieuses partent souvent à l’étranger. Et il y a aussi ceux à l’entraînement qui sont vendus durant l’année. Les chevaux français ont tout de même gagné de belles courses, mais il est vrai que les anglais et irlandais, quand ils viennent, nous donnent du fil à retordre…
Photo 3 : Avec Pierre-Alain Chereau, l’entente parfaite
Vous travaillez depuis octobre 2018 avec Pierre-Alain Chereau. Il y aura un changement en 2022 puisqu’il s’associe avec Giovanni Laplace. Avez-vous discuté ensemble de cela ?
Pierre-Alain souhaite être “moins débordé”. Il a une équipe de jockeys assez conséquente et a donc choisi l’association avec Giovanni, lequel à l’air d’être un très bon agent. Il leur faudra bien s’entendre et s’organiser.
Quels sont vos objectifs et espoirs pour 2023 ?
Gagner au niveau Gr1, évidemment. Et gagner le plus de courses possible. J’ai été associé à quelques bons 2ans cette année, comme les deux pouliches de Carlos Laffon-Parias, Kelina ** (Frankel) et Left Sea ** (Frankel). Elles avaient bien débuté et ont été battues lors de leurs dernières sorties respectives, mais il faut les revoir l’an prochain car elles ont montré des moyens. J’ai aussi monté plusieurs 2ans très plaisants de Christophe Ferland, professionnel avec lequel je m’entends très bien.
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