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Le gouvernement en fait-il assez pour le pouvoir d'achat ? – Alternatives Économiques

Les mesures budgétaires de la France ont permis d’atténuer le choc inflationniste, mais elles ne règlent pas la question du niveau de vie, qui dépend aussi de la dynamique des salaires.
Avec le retour d’une inflation élevée, la question de l’évolution des salaires est revenue au centre des débats. Selon l’Insee, les Français n’ont jamais, depuis un demi-siècle, eu une perception aussi négative sur les perspectives d’évolution de leur niveau de vie, avec la crainte qu’il soit grignoté par l’inflation.
A l’origine : un choc énergétique de grande ampleur qui touche l’ensemble des pays européens. La forte reprise mondiale post-Covid, puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont conduit à une hausse brutale et durable des prix des énergies (gaz, pétrole, électricité).
Avec le retour d’une inflation élevée, la question de l’évolution des salaires est revenue au centre des débats. Selon l’Insee, les Français n’ont jamais, depuis un demi-siècle, eu une perception aussi négative sur les perspectives d’évolution de leur niveau de vie, avec la crainte qu’il soit grignoté par l’inflation.
A l’origine : un choc énergétique de grande ampleur qui touche l’ensemble des pays européens. La forte reprise mondiale post-Covid, puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont conduit à une hausse brutale et durable des prix des énergies (gaz, pétrole, électricité).
D’un point de vue macroéconomique, la crise que subit la France est comparable au premier choc pétrolier et correspond à un prélèvement sur l’économie nationale de l’ordre de 3 points de produit intérieur brut (PIB). Dans un contexte de prix de l’énergie durablement élevés se pose donc la question de la répartition du choc entre les différents acteurs économiques. Avec, d’un côté, l’Etat qui prend à sa charge une partie des pertes via des mesures budgétaires et, de l’autre, le reste à charge à répartir entre les salariés et les actionnaires à travers le partage de la valeur ajoutée.

Des mesures coûteuses mais efficaces

Les mesures budgétaires passent principalement par des actions visant à amortir la hausse des prix, avec la mise en place d’un bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz dès la fin 2021 ou la remise carburant d’avril à décembre 2022. Le coût budgétaire brut du bouclier tarifaire est estimé à 72 milliards d’euros (2,6 points de PIB) jusqu’à la fin 2023 et celui de la remise carburant à plus de 8 milliards (0,3 point de PIB) pour la seule année 2022.
Selon nos prévisions, le pouvoir d’achat par unité de consommation diminuerait de 1,4 % sur la période 2022-2023
Au total, 80 milliards (2,9 points de PIB) sont mobilisés en deux ans pour limiter la hausse des prix de l’énergie 1. A cela s’ajoutent des mesures d’aides directes aux ménages pour faire face aux prix de l’énergie (indemnité inflation, chèques énergie…) et une revalorisation anticipée des prestations sociales de 4 % en juillet.
Enfin, du côté des entreprises, le bouclier tarifaire concerne aussi les TPE et des mesures d’aides sectorielles sont apportées ainsi que des aides spécifiques aux industries énergo-intensives. Au total, le gouvernement débourserait environ 100 milliards d’euros sur deux ans pour faire face à la crise énergétique et à ses conséquences.
D’un point de vue macroéconomique, les mesures prises sont efficaces sur l’inflation à plusieurs titres : tout d’abord, en limitant la hausse des prix de l’énergie, elles réduisent la contribution de la compo­sante énergie à l’inflation. En France, les prix de l’énergie augmentent deux fois moins que dans la zone euro (respectivement moins de 20 %, contre plus de 40 %).
Selon nos estimations 2, le bouclier tarifaire et la remise carburant permettraient de réduire directement la hausse des prix de 2,1 points en 2022 et de 3,6 points en 2023.
Deuxièmement, les mesures prises réduisent indirectement l’inflation à travers la baisse des prix des consommations intermédiaires des fournisseurs diminuant le prix final des entreprises. L’Insee estime que cet effet indirect a participé à réduire l’inflation de 1 % à la mi-2022. Au global, les mesures prises ont permis de diminuer cette dernière de l’ordre de 3 % en 2022.
Cette stratégie a l’avantage de contenir le risque de spirale inflationniste, car les revalorisations automatiques, sur le Smic, les prestations sociales ou les loyers, seront mécaniquement plus faibles. Tout comme les revalorisations négociées, puisque les salaires devront moins augmenter pour compenser l’inflation. Un effet loin d’être négligeable.
Terreur Graphique
La singularité française qu’est le bouclier tarifaire est la principale explication de l’écart d’inflation, de plus de 3 points, entre la France et la zone euro en 2022. Avec l’inflation la plus faible du continent, et un écart par exemple de 4,5 points par rapport à l’Allemagne, les entreprises hexagonales améliorent plus fortement leur compétitivité-prix relative.

Un risque de tassement des salaires vers le bas

Au final, la question du pouvoir d’achat porte plus sur la dynamique des revenus que sur celle des prix, dont une partie du choc a été absorbée par l’Etat. Si l’on regarde les seuls salaires, au 3e trimestre 2022, ils avaient progressé de 3,7 % sur un an, révélant une baisse du salaire réel de plus de 2 %, ce qui n’a jamais été observé depuis soixante-dix ans.
En revanche, le revenu des ménages, soutenu notamment par la revalorisation accélérée des prestations sociales de 4 % cet été et la bonne dynamique des créations d’emplois au cours des derniers trimestres (près de 500 000 sur un an), a davantage progressé que les seuls salaires. En effet, il a augmenté de 5,6 %, en glissement annuel, au 3e trimestre 2022, limitant la perte de pouvoir d’achat à – 0,3 % sur un an (– 0,7 % par unité de consommation si l’on intègre les évolutions démographiques).
Les principaux perdants sont les salariés embauchés légèrement au-dessus du Smic qui peuvent progressivement se retrouver au salaire minimum
Selon nos prévisions qui intègrent les mesures de soutien fiscal (suppression de la contribution à l’audiovisuel public fin 2022 et de la taxe d’habitation fin 2023) ainsi que l’évolution du bouclier tarifaire et la fin de la remise carburant au début de 2023, le pouvoir d’achat par unité de consommation diminuerait de 1,4 % sur la période 2022-2023, ce dernier retrouvant en 2023 son niveau de 2019.
Si certains revenus, comme les minima sociaux, les pensions de retraite et le Smic, sont indexés sur l’inflation et protègent donc leurs bénéficiaires de cette dernière, ce n’est pas le cas pour les salaires supérieurs au Smic. En effet, leur évolution va dépendre de la négociation au sein des entreprises, dont les marges de manœuvre diffèrent selon la taille et les secteurs. Conduisant ainsi à une évolution inégalitaire des salaires réels en période de forte inflation.
Le risque est d’assister à un tassement des salaires vers le bas. Les principaux perdants sont les salariés embauchés légèrement au-dessus du Smic qui peuvent progressivement se retrouver au salaire minimum. Si l’indexation totale des salaires sur l’inflation comporte des risques pour la stabilité macroéconomique (risque de spirale inflationniste, pertes de compétitivité vis-à-vis de l’extérieur, hausse des taux…), il n’est pas souhaitable que ce soit les travailleurs situés en bas de l’échelle salariale qui supportent le gros du coût de la crise. Qu’il s’agisse d’une indexation partielle sur les bas salaires ou d’une autre mesure, une réflexion doit être menée d’urgence en ce sens, pour éviter que cette crise économique débouche sur une crise sociale.
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