Comme tous les ans, la Banque de France présente les résultats de son Enquête Bilan et Perspectives (EBRP), qui permet de donner l’orientation très en amont de l’activité, des effectifs et de la rentabilité des entreprises de la région pour l’année à venir.
Au niveau départemental comme régional, un point à mi-année a été réalisé avec les chefs d’entreprise pour évaluer au plus près leur situation. Au total, ce ne sont pas moins de 1 400 entreprises et 173 390 personnes qui ont été sondées. Un large solde d’opinions qui permet de se projeter. "Si l’on évoque le financement dans sa globalité, les entreprises ariégeoises ne se démarquent pas trop de celles d’Occitanie", explique Patrick Garcia, directeur départemental de l’Ariège. Et le bilan est plutôt positif.
En Occitanie comme en Ariège, les encours de crédits mobilisés par les entreprises sont en augmentation, notamment pour l’investissement.
"La situation par rapport aux financements est correcte. Mais attention, c’est un constat global. Cela ne veut pas dire toutes les entreprises connaissent la même situation positive", met en garde Patrick Garcia.
La différence avec la Région est largement visible quand il s’agit de compter le nombre d’impayés des entreprises du département. "Le gros décalage avec la Région, ce sont les impayés des entreprises, qui augmentent fortement en Ariège. Pour s’en rendre compte, en août 2022, il y a eu plus de 3 millions d’incidents de paiement contre 1.5 millions en août 2021", précise le directeur départemental de la Banque de France. Les raisons de cette crise sont toutes trouvées. "Il y a sans doute eu de nombreuses casses chez les entreprises du département. Il y a d’un côté le coût de l’énergie actuel, mais surtout le début des remboursements du PGE, le prêt garanti par l’Etat. Certaines entreprises ont été maintenues par ce dispositif mais au moment de rembourser, elles ont toujours les problèmes d’avant crise. C’est le point où l’on se démarque considérablement", ajoute-t-il. En Ariège, les secteurs les plus touchés par des défaillances d’entreprises sont l’hébergement/restauration et la construction (le BTP notamment).
Face à la crise nationale, l’objectif de la Banque de France est toujours aussi clair : revenir à taux d’inflation de 2 % (actuellement aux alentours de 6 %).
"Cette année, la question centrale, c’est : comment faire baisser la hausse de l’inflation ? Près de la moitié de l’inflation est aujourd’hui due à l’énergie, sur laquelle la Banque Centrale ne peut rien faire. Nous, on se concentre sur tous le reste : produits manufacturés, alimentation, les services, etc. La partie hors énergie, on doit la faire baisser. Le choc Ukraine est moins significatif sur l’activité que le choc Covid", assure Patrick Garcia.
Et ce dernier informe sur les mesures à prendre pour combattre l’inflation : "L’Eurosystème doit normaliser sa politique monétaire : sortir des mesures exceptionnelles prise pendant la crise du Covid, comme le "quoiqu’il en coûte" et poursuivre le relèvement des taux directeurs. Nous avions inondé l’économie de liquidité, on a largement commencé à arrêter. Il y aura moins d’argent et plus cher, pour que l’économie ne soit pas en surchauffe et que l’inflation soit acceptable."
Une politique dont a fait part le gouverneur de la Banque de France dans sa lettre adressée au président de la République : "Il ne faut pas gérer l’inflation, il faut la combattre". Les perspectives annonces une nouvelle année 2023 difficile, avant un potentiel regain en 2024.
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