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Ils n'ont peur de rien : ces candidats qui imposent leurs conditions … – madame.lefigaro.fr

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Un salaire mirobolant, du télétravail sur mesure, de belles perspectives d’évolution… En entretien d’embauche, certains candidats, parfois tout juste sortis d’études, tentent d’imposer leurs conditions. Sur un marché de l’emploi tendu, certaines professions privilégiées tirent leur épingle du jeu.
Sur le marché de l’emploi, certains candidats sont rois. Ou, en tout cas, se comportent comme tels. “Il m’est arrivé d’avoir des personnes de 22 ou 23 ans, sans expérience, qui réclamaient des salaires de cadres supérieurs, une voiture de fonction et tel nombre de jours de télétravail par semaine. Le tout sans avoir fait la moindre recherche sur l’entreprise ou le poste”, s’étonne encore Julie Davico-Pahin, la fondatrice d’Ombrea, qui développe des ombrières pour protéger les cultures du réchauffement climatique. Une posture évidemment rédhibitoire en entretien d’embauche.
D’autant plus qu’Ombrea ne manque pas d’arguments pour attirer de jeunes recrues : engagée pour l’écologie, implantée sous le soleil provençal, avec des salaires généreux, en pleine croissance après une levée de fonds de 10 millions d’euros… Le mode de recrutement aussi a été travaillé : chasse de tête, coups de fil des salariés d’Ombrea aux candidats pour nouer un lien de confiance et invitation à une demi-journée d’immersion au sein des équipes. “Ce sont à la fois des filtres forts, qui permettent d’identifier les bonnes personnes, et des gages aux potentielles recrues, souligne Julie Davico-Pahin. Elles reçoivent tellement de propositions qu’il importe d’être attractif et de travailler sa marque employeur. Pour autant, je refuse de faire la danse du ventre et des promesses ubuesques pour séduire.”
Malgré tout, le recrutement vire souvent au casse-tête pour les startups, tant les profils qualifiés – dans la data, le développement informatique ou l’intelligence artificielle – sont rares. Il manquerait ainsi 10.000 ingénieurs informatiques en France, d’après Numeum, le syndicat du secteur. Autant de bras – et de têtes – dont les startups françaises, qui ont levé deux fois plus de fonds en 2021 qu’en 2020, ont pourtant grand besoin pour soutenir leur croissance. “Une startup a tout à prouver, donc il nous faut des gens excellents techniquement et avec le bon état d’esprit, explique Julie Davico-Pahin : des personnalités débrouillardes, capables d’explorer et d’innover, qu’il faut dénicher parmi une population déjà pénurique. L’équation est complexe.”
Certains font monter les enchères comme s’ils étaient les rois du pétrole
Résultat : les recrues potentielles font l’objet d’une véritable guerre des talents… Et en ont parfaitement conscience. “Les ingénieurs juniors, par exemple, savent qu’ils choisiront leur employeur et pas l’inverse. Dès l’école, ils prennent conscience de la rareté de leurs compétences, donc de leur valeur, et se préparent à négocier serré. Jusqu’à une forme d’arrogance salariale chez certains, qui font monter les enchères comme s’ils étaient les rois du pétrole”, déplore Caroline Therwath-Chavier, fondatrice du cabinet de recrutement et de conseil RH The Allyance, spécialiste des métiers du numérique. Une posture moins fréquente chez les femmes et les salariés expérimentés, passés par des entreprises de toutes tailles, donc plus raisonnables, estime-t-elle.
“En outre, les fonds d’investissement poussent les startups qu’ils financent à recruter des profils expérimentés, passés par d’autres jeunes sociétés réputées, poursuit Caroline Therwath-Chavier, ce qui accentue encore la tension sur le recrutement.” Ainsi que la marge de négociation des candidats, même au-delà des métiers technologiques. Dans le petit monde des startups, afficher tel ou tel nom sur son CV ouvre toutes les portes. Étienne (1), un cadre RH d’une trentaine d’années passé par plusieurs sociétés en vue, en a bénéficié lorsqu’il a été débauché. “J’étais clairement en position de force, raconte-t-il, et n’ai jamais senti que je pouvais perdre la négociation.” Y compris lorsqu’il demande – et obtient – un salaire fixe supérieur de 50% à sa précédente rémunération. Sans dévoiler de chiffre exact, il confie toucher entre 65 et 85.000 euros nets annuels. “Bien au-delà des salaires habituels du marché”, admet-il.
Les rémunérations ne s’envolent pas pour tout le monde : le type de compétences et le genre jouent. Seules 34% des femmes osent ainsi négocier leur premier salaire, contre 41% des hommes, d’après une étude OpinionWay pour Audencia et KMPG menée en 2019. Par ailleurs, tous les secteurs d’activité n’ont pas le même dynamisme ni les mêmes moyens. En revanche, le manque de bras s’étend bien au-delà des startups, des secteurs innovants ou des métiers traditionnellement concurrentiels, comme la finance, la banque d’affaires ou le conseil. Le marché de l’emploi dans son ensemble est en tension depuis 2015, selon la Dares, le service d’études statistiques du ministère du Travail. 80% des DRH ont des difficultés à recruter, d’après leur association nationale. Le taux de chômage, lui, reste stable, à environ 8% de la population active, depuis fin 2019. Les entreprises ont même continué à recruter et à créer des postes, malgré la pandémie.
Outre le manque de personnel, un autre problème se pose aux employeurs : les nouvelles attentes des actifs, surtout des plus jeunes. “Les candidats veulent télétravailler, avoir des horaires fixes pour préserver leur équilibre pro-perso, ils ont envie d’autonomie, de convivialité, de confiance…”, énumère Steven Dailleux, cofondateur de Vendredi Treize, un cabinet de recrutement et de conseil RH spécialiste des métiers du notariat. Une profession en grave manque d’effectifs, assure-t-il, et engoncée dans des habitudes bien éloignées des aspirations actuelles. “Beaucoup d’études notariales n’ont même pas de DRH, on est très loin des cours de yoga au bureau, poursuit-il. C’est d’autant plus complexe que de nombreux jeunes diplômés réclament non seulement un certain confort au travail, mais aussi, immédiatement, des responsabilités, un gros salaire et de nombreux avantages. Certains réclament même le statut d’associé tout de suite, sans jamais avoir fait leurs preuves.”
Sans doute le signe d’une redéfinition profonde du contrat social entre employeurs et salariés. Les promesses des uns ne sont plus toujours à la hauteur face aux attentes des autres, qui évoluent à toute vitesse – engagement social et écologique, équilibre pro-perso, quête de sens… Surtout, les entreprises n’ont plus le monopole : à une époque où le bureau est de moins en moins un lieu de vie collective, où l’on peut mieux gagner sa vie en freelance qu’en CDI et où beaucoup aspirent à une vie taillée sur mesure, on hésite moins à claquer la porte pour aller goûter une herbe plus verte ailleurs. Aux États-Unis, le phénomène est si massif qu’on parle de Grande Démission : rien qu’en novembre dernier, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi, dans tous les secteurs. Certains le mettent même en scène sur les réseaux sociaux, où le #QuitMyJob cumule des milliers de vidéos.
À lire aussi”Pourquoi les trentenaires ne reviendront pas au bureau comme avant
Si la France n’en est pas là, les entreprises multiplient les promesses pour attirer et garder les talents. Publicis Groupe vient par exemple d’annoncer que ses 85.000 collaborateurs pourront passer six semaines par an dans un autre bureau à l’étranger. L’assureur santé Alan a quant à lui supprimé réunions et managers, allongé les congés maternité et paternité et largement facilité la prise de congés, qui se fait sans validation du manager. D’autres, startups ou PME, ont opté pour la semaine de 4 jours, sans baisse de salaire.
C’est peut-être l’un des aspects positifs de ce nouveau de rapport de force, qui pousse les entreprises à prendre davantage en compte le bien-être et la santé mentale des salariés. En tout cas des plus privilégiés, qui reprennent le pouvoir grâce aux tensions sur le marché de l’emploi et à la fin des carrières linéaires. Reste à inventer les bons modèles, à trouver les nouveaux points d’équilibre, distinguer les exigences saines des demandes démesurées et rétablir le lien entre individuel et collectif. Dans le monde du travail, tout semble à renégocier.
(1) Le prénom a été modifié.
BenVoyons
le
Étienne, cadre RH, affiche fièrement ses 65K… il me fais rire, c’est ce que gagne mon assistante, hors bonus.
On a pas un manager junior à moins de 120K, toujours hors bonus…
Ah mais oui… pardon, on est aux US… et non, ni à San Francisco, ni à New York.
Décidément la France a encore bien du chemin à parcourir pour être économiquement attractive.
Heretique
le
Les conditions imposées par le candidat en entretien d”embauche peuvent être interprétées le signe d’attitude sérieuse et responsable.
grain de sable
le
Au passage, si l’on veut maintenir le niveau de nos services publics (hôpitaux, école, polices, tribunaux) il faudra aussi sortir le chéquier pour attirer car les conditions y sont difficiles et les salaires peu attractifs…
On en a la preuve en ce moment avec le manque de médecins, d’infirmières, de profs, etc
Alors que la fin de l’année approche, beaucoup d’entreprises lancent leur campagne d’entretiens annuels. De quoi donner des vertiges à beaucoup de salariés, qui ignorent quel montant d’augmentation négocier. Les clés pour chiffrer juste… et remporter la mise.
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Ils n’ont peur de rien : ces candidats qui imposent leurs conditions en entretien d’embauche
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