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Après le succès de son livre « Foutez-vous la paix », Fabrice Midal propose une méthode pour appliquer ses conseils en tout simplicité. En vingt exercices faciles et interactifs, le philosophe nous explique comment puiser dans nos forces intérieures pour régler nos problèmes et nos angoisses. Il nous explique.
ELLE. Pourquoi faut-il se « foutre la paix » ?
Fabrice Midal. Notre problème majeur, c’est que nous essayons de tout contrôler en se mettant encore plus de pression pour essayer d’avancer. Dans la plupart des cas, cette situation nous épuise et nous fait perdre nos moyens plutôt que nous permettre de résoudre nos problèmes. Si j’ai une douleur chronique et que fais tout pour ne pas la ressentir, j’aurai encore plus mal. Si je ne réussis pas à dormir, plus j’essaie moins j’y arriverai. Vouloir absolument tout contrôler nous fait perdre nos forces et nos moyens. En réalité, il existe beaucoup d’autres ressources que l’on néglige. En se foutant la paix on peut enfin les découvrir.
ELLE. Quelles sont ces ressources ?
F.M. Il s’agit de ressources du corps que l’on n’écoute habituellement pas, comme l’intuition, la capacité d’écoute, de questionner, d’examiner certaines choses. Quand on les découvre, on comprend qu’il est inutile de foncer pour répondre à toutes les injonctions.
ELLE. Quel genre d’injonctions subit-on au quotidien ?
F.M. Toutes les injonctions qui sont impossibles. Toutes les injonctions qui nous donnent le sentiment que l’on n’en fera jamais assez. Le genre de pression qui nous donne un sentiment de culpabilité et nous pousse à une sorte d’épuisement profond. Par exemple, l’impression que l’on ne correspond pas à la norme, que l’on n’est pas comme il faut. Ou encore essayer d’être une mère parfaite, un employé parfait. On croit aussi que l’on ne devrait pas ressentir d’émotions négatives.
ELLE. Dans votre méthode pour « se foutre la paix », vous proposez 20 exercices. Par exemple, celui des « 5 doudous ». En quoi ça consiste ?
F.M. L’exercice des cinq doudous se fait au moment de dormir. Il consiste à fixer son attention sur quelque chose pour éviter d’être distrait par le bavardage de nos pensées. Lorsque l’on n’arrive pas à dormir, on ressasse les mêmes pensées. L’idée est donc de prendre appui sur quelque chose pour éviter de divaguer. Cela ressemble plus à un judo mental qu’à de la méditation. On utilise la capacité de l’esprit à penser pour autre chose que le ressassement et l’angoisse.
ELLE. Quels bénéfices peut-on retirer de ces 20 exercices ?
F.M. Beaucoup de gens ne savaient pas comment se « foutre la paix ». Cet état d’esprit peut changer notre incapacité à dire « non », à bien dormir, le fait que l’on ne s’aime pas ou que l’on est trop dur avec les autres. En arrêtant de se mettre la pression, on met en œuvre des mécanismes complètement nouveaux dans le système nerveux, ce que je voulais essayer de montrer très concrètement.
ELLE. Dans votre méthode, vous insistez sur l’importance de ne pas négliger nos énergies négatives. C’est assez différent d’autres approches en développement personnel, non ?
F.M. La plupart des ouvrages actuels ne font qu’escamoter les problèmes. Je ne crois pas du tout que quand quelqu’un est déprimé, il faille lui dire d’être positif. Ça ne fonctionne pas. Quand on a une douleur, une angoisse ou une peur, on peut essayer de se relier à elles d’autres manières, pour en moduler la perception. Un exemple tout bête : vous êtes en colère. Vous vous dites qu’il faut lâcher prise et cela vous énerve encore plus. Lorsque l’on essaie de contenir sa colère, on se crispe davantage et on culpabilise. Et si on l’examinait, si on entendait ce qu’elle a à nous dire ? L’illusion que, par ma volonté, je pourrais quitter les émotions négatives pour être dans quelque chose de positif est au fond une instrumentalisation de soi-même extrêmement violente et les méthodes qu’on nous propose consistent à faire l’autruche.
ELLE. L’idée de cette méthode est-elle inspirée de vos propres angoisses ?
F.M. Ce livre est né des questions que les gens m’ont posées, mais aussi de moi-même. J’ai tous les problèmes : je me sens coupable, je suis hypersensible, j’ai tendance à être trop sérieux, à vouloir trop bien faire. Ce dont je parle, je n’en parle pas comme quelqu’un qui a résolu tous les problèmes mais comme quelqu’un qui partage sa propre exploration.
ELLE. Comment commencer la méthode de la bonne manière ?
F.M. Il faut repérer d’abord les chapitres qui nous touchent le plus. Ensuite, on peut explorer le reste. Une fois qu’on est rentré dans les vingt conseils, on comprend la logique qui les relie et on peut les appliquer à n’importe quelle situation.
ELLE. Les 20 exercices sont-ils inspirés de méthodes thérapeutiques déjà existantes ?
F.M. Ce sont des exercices précis, rigoureux et très structurés avec un arrière-plan philosophique. Le livre se concentre sur le nœud de nos problèmes, pour nous hommes et femmes du 21e siècle, éduqués depuis l’enfance à une auto-évaluation de nous-mêmes, à la compétition, à la peur du jugement et du rejet. Je dois beaucoup à trente ans d’expérience de la méditation, à l’école de Palo Alto, de mes rencontres avec François Roustang. Ça peut s’approcher d’une thérapie, mais je ne suis pas thérapeute alors je m’en tiens à la philosophie.
« La méthode foutez-vous la paix », Fabrice Midal, Flammarion, 16,90 euros
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