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EXCLUSIF – Claude Atcher sort du silence : "Pour moi, c'est un … – Midi Olympique

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Mis à pied en août 2022 de ses fonctions de directeur général de la Coupe du monde 2023 et licencié en suivant du comité d’organisation pour management brutal, Claude Atcher prend la parole pour la première fois depuis de longs mois. Il livre sa version des faits et règle ses comptes. « Pour moi, c’est un assassinat. »
Vous ne vous êtes pas exprimé depuis votre mise à pied, fin août, du poste de directeur du comité d’organisation de la Coupe du monde 2023. Pourquoi un tel silence et pourquoi prendre la parole aujourd’hui ?
Simplement parce qu’on m’a interdit de parler dans le cadre de ma mise à pied à titre conservatoire et de mon licenciement. Après, je n’ai personnellement pas tenu à m’exprimer tant que le délibéré du procès Laporte/Altrad n’était pas connu. Cela n’aurait pas été opportun et je ne m’en sentais pas la force, à l’époque. Le 13 décembre, j’ai été relaxé de tous les chefs d’accusation (1) -ce que peu de médias ont repris, permettez-moi de le souligner. Je peux enfin m’exprimer, donner ma vérité sur toutes les choses qui ont été écrites, systématiquement à charge contre moi.
Est-ce dur de rester ainsi silencieux quand on est la cible d’attaques de toutes parts ?
J’ai entendu la semaine dernière une journaliste dire à propos de la série télé consacrée à l’affaire d’Outreau : "Il n’y a pas de pire souffrance que l’injustice." C’est ce que je ressens profondément. Aujourd’hui, je suis considéré, jugé et accusé concernant des faits sur lesquels je n’ai jamais pu prendre la parole. Oui, c’est une souffrance terrible. Et pas que pour moi, pour ma famille aussi… Mes enfants et ma femme sont traumatisés. Ma mère, qui est en fin de vie, craint que je n’aille en prison ; j’ai essayé de la protéger mais elle a vu passer quelques articles… J’en ai compté plus de 100 parus depuis juin, tous à charge. Il faut voir les dégâts engendrés. Si je n’étais pas quelqu’un de résilient, je me demande si je n’aurais pas pris une décision dramatique quant à ma propre vie. Car les choses ont été faites et racontées à charge, pour faire mal. Pour tuer. Pour moi, c’est un assassinat.
 

Vous parlez de résilience. Mais, concrètement, quels ressorts vous permettent de faire face ?
La famille, qui ne m’a pas lâché un seul instant depuis six mois. Quelques amis aussi, même si j’ai forcément fait le tri ; mon téléphone l’a également fait pour moi… Heureusement, il en reste. Dans l’écosystème de la Coupe du monde de rugby, beaucoup ne sont pas dupes. Ils ne s’expriment pas parce qu’ils ont des intérêts avec le GIP mais ils se demandent comment tout ça est possible. Bon, j’ai aussi un caractère qui me permet de faire face. Ma vie n’a pas toujours été facile et j’ai certainement une forme de résistance à la douleur. Elle n’en reste pas moins d’une extrême violence.

Claude Atcher, lors de France-Irlande, en 2018.
Claude Atcher, lors de France-Irlande, en 2018. Icon Sport – Icon Sport

Qu’est-ce qui vous anime aujourd’hui ?
La vérité ! J’écris un livre qui va paraître bientôt. C’est là aussi un élément qui m’aide à avancer, à résister. Je vais mettre des mots sur ce que j’ai vécu et donner beaucoup plus de détails, avec des éléments factuels.
Comment passe-t-on d’un poste de Directeur général d’un événement qui occupe tout de votre temps depuis cinq ans à un quotidien sans rien ? Avec un téléphone qui ne sonne plus ?
C’est du vide. Il m’arrive encore régulièrement de le regarder en me demandant pourquoi il ne sonne pas, s’il est en panne ou s’il y a un problème de réseau… En même temps, c’est tellement brutal qu’il faut passer à autre chose. Il faut faire son deuil. Il faut comprendre et accepter que ça ne sera plus jamais comme avant.
 

Le 13 décembre, jour du verdict du procès Laporte-Altrad, marque-t-il un tournant pour vous ?
Oui, c’est un marqueur extrêmement important. C’est la fin de quatre ans d’investigations, d’accusations et d’association à un groupe d’hommes présentés comme des malfaiteurs. La présidente du Tribunal dit "Monsieur Atcher est relaxé" sur tout sauf cette histoire de documents fiscaux et sociaux non envoyés à l’administration par la société dont j’étais salarié. En dehors de ça, il n’y a rien : la présidente du tribunal a retoqué l’ensemble des accusations portées par le procureur. Donc, oui, c’est un soulagement.
Ce jour-là, j’ai ressenti une bouffée d’optimisme. Je me suis dit "la justice est passée malgré tout et on peut avoir confiance". C’est un marqueur fort face à toute cette affaire mais aussi par rapport aux démarches que j’entreprends pour me reconstruire d’un point de vue professionnel. Pour moi, le message est clair : on peut travailler avec Claude Atcher.

Claude Atcher à côté de Bernard Laporte, en 2017.
Claude Atcher à côté de Bernard Laporte, en 2017. PA Images / Icon Sport – PA Images / Icon Sport

Mais alors, comment vous êtes-vous retrouvé dans l’affaire Laporte-Altrad ?
Comme disait un célèbre cycliste, à l’insu de mon plein gré. Je fais partie de l’équipe dirigeante qui gagne les élections fédérales de 2016. On me donne la mission de remporter ensuite l’organisation de la Coupe du monde. Je m’y attelle dès décembre 2016. C’est tout ! Je me suis retrouvé dans une affaire où je n’avais rien à faire. D’ailleurs, la justice l’a définitivement acté en me relaxant.
 
Il reste néanmoins les dossiers et enquêtes liés à France 2023 : celui à propos de votre management brutal, des faits de harcèlement qui vous sont reprochés et la partie financière qui vous renvoie encore face au PNF, nous y reviendrons. Mais ce procès n’a-t-il pas été un point de bascule dans votre histoire, celui qui a tout fragilisé et tout déclenché ?
Concernant l’affaire Laporte-Altrad, le 21 décembre 2021, le procureur Dulin disait dans son rapport que je n’avais rien à voir avec l’affaire. J’ai alors eu l’impression de pouvoir souffler un peu mais, après, il n’a cessé de nous demander d’autres pièces et justificatifs… Pendant trois mois, ça ne s’est pas arrêté. Pour lui, j’étais peut-être un coupable idéal mais il n’avait pas le délit. Il a passé son temps à essayer de me relier à l’affaire. Je peux vous dire que c’est stressant, ce fut une période vraiment difficile à vivre car je ne savais rien. Début juin 2022, les premiers articles sortent dans le journal L’Équipe sans que je n‘aie reçu la moindre citation à comparaître.
Très franchement, c’est cette affaire qui m’a mis en situation de faiblesse au sein du GIP. J’y vois la première étape de la campagne menant à mon éviction… Je peux me tromper, évidemment, mais je pense que les choses ne se seraient pas mises en place de la même manière si je n’avais pas été renvoyé devant le tribunal. C’est le début de cet acharnement médiatique, de ce lynchage et ces prises de position politiques qui ont abouti à mon éviction.
Vous parlez de lynchage mais vous pouvez comprendre que pour le grand public vous avez l’allure du coupable idéal. Encore une fois, les dossiers s’accumulent avec, on y revient, les accusations portant sur votre management et des témoignages d‘employés qui dénoncent des faits de harcèlement…
Je me félicite de l’ouverture, encore annoncée par les médias la semaine dernière, de différentes enquêtes. Elles permettront de rétablir un semblant d’équilibre alors que l’inspection du travail n’a pas daigné me recevoir pour recueillir ma version des faits. Ceci en dépit de demandes répétées. Pour être franc, je n’ai rien vu arriver parce qu’il ne s’était rien passé jusqu’au mois de juin. J’avais mis en place des mesures pour prévenir des risques quant à la santé des collaborateurs du GIP, des risques de harcèlement ou de discriminations.
J’insiste sur le fait que le Président du GIP, Jacques Rivoal, a participé pendant cinq ans à la vie du comité d’organisation, que ce soit lors des comités de direction, conseils d’administration et séminaires. Et il n’a jamais identifié la moindre alerte. Même chose pour le directeur général adjoint, Julien Collette, qui avait, entre autres, sous sa responsabilité le département des ressources humaines.

Claude Atcher aux côtés de Jacques Rivoal, le président du GIP de France 2023.
Claude Atcher aux côtés de Jacques Rivoal, le président du GIP de France 2023. Icon Sport – Icon Sport

Vous dites qu’il ne s’est rien passé mais…
(Il coupe) Le seul élément grave que nous avions enregistré, c’est la plainte en interne émanant d’une collaboratrice du GIP. Elle dénonçait des faits constitutifs de harcèlement sexuel, qui ont été confirmés. Après consultation des avocats et entretien avec les référents désignés pour lutter contre le harcèlement, ils m’ont conduit à mettre un terme au contrat de travail de mon numéro 2 à l’époque.
C’était quelqu’un de particulièrement rigoureux et compétent sur le plan professionnel, un élément de stabilité important au sein du GIP. J’étais à l’aise par rapport à l’autonomie que je lui laissais dans le pilotage de toutes ses responsabilités. Pourtant, face à la gravité des faits, je n’ai pas hésité. Finalement, cette décision forte m’a déstabilisé. Toute la partie administration, finance, RH et juridique, c’était lui… Ça commence peut-être là aussi, mais je n’en avais pas conscience à l’époque.
Quelques mois plus tard, il y a encore le cas de burn-out d’un de vos collaborateurs.
Oui, j’allais y venir. C’est bien ce que je vous dis. Hormis le remerciement du numéro 2 pour harcèlement et donc pour protéger les autres employés, il ne s’était rien passé. Ce dont vous parlez certainement, c’est l’incident important que j’ai eu, mi-mars 2022, avec un de mes proches collaborateurs qui travaillait avec moi depuis 5 ans. C’était un désaccord entre le Directeur général du GIP et un de ses directeurs fonctionnels, entre deux personnes proches. Surtout, c’est quelqu’un qui était alors mal dans sa peau, il l’a d’ailleurs exprimé dans des messages envoyés à certains de ses collègues. Probablement qu’une de mes responsabilités est de ne pas avoir identifié qu’à ce moment-là, il était dans une situation de détresse émotionnelle. Non pas vis-à-vis de moi uniquement mais par sa situation personnelle et une histoire compliquée avec le milieu du rugby.
Que s’est-il clairement passé, selon votre version ?
Il faut préciser que nous travaillons dans un open space et qu’il est difficile d’avoir de la confidentialité et de la discrétion. L’inspection du travail l’a d’ailleurs noté dans son rapport. Les faits ? On s’accroche à propos d’un document qu’il m’a envoyé la veille concernant le montage financier du match des Barbarians, que le GIP devait organiser à Lille quelque temps plus tard. Le matin, à 7 heures, je lui réponds par mail que je ne valide pas un modèle d’organisation où les Barbarians perdent de l’argent. Ensuite, arrivé au bureau, je suis debout dans l’open space et lui assis à son bureau. Le ton monte entre nous. Je lui réponds que c’est la troisième fois qu’il me présente un projet déficitaire et que ce n’est pas acceptable et que je ne vais pas lui répéter dix fois… Si c’est pour organiser un match où les Barbarians perdent de l’argent, on ne le fait pas… Je le dis sur ce ton-là, et je rentre dans mon bureau. Je le dis avec ma voix, oui. Je ne vais pas cacher que je suis quelqu’un qui parle fort, qui mesure un mètre quatre-vingt-dix et qui pèse cent-vingt kilos. Il se passe deux ou trois minutes puis, tout à coup, il se lève, jette par terre sa cigarette électronique, d’autres objets présents sur son bureau et fonce vers l’ascenseur. Les faits m’ont été rapportés par des témoins de la scène.
Ma cheffe de cabinet le suit dans l’ascenseur. Il s’écroule, pleure. Ils sortent, marchent un peu et il éclate encore en sanglots. Elle lui dit de ne pas se rendre malade, que ce n’est qu’un boulot, qu’il faut qu’il dorme, qu’il a trop de charge à supporter entre le travail et ses filles malades à ce moment-là. Cela dure une bonne dizaine de minutes, puis on appelle la sécurité du bâtiment de la Mutualité et on décide de venir me chercher.
Je descends le voir, ses premiers mots sont : "Non, je l’ai déçu, je l’ai déçu, tu vois je l’ai déçu". Moi, je suis tendu et je lui dis que ça va aller, qu’il faut qu’il se repose… Le pompier chargé de la sécurité incendie des lieux nous demande de partir, qu’il sait gérer ces situations et que si on reste, cela va empirer. Les gens du bureau commencent à descendre, je demande à tous de remonter et là, il y a cette fameuse phrase sortie de son contexte : "Circulez il n’y a rien à voir". Je demande au pompier de prendre soin de lui et de me tenir informé.

Claude Atcher, Bernard Laporte et Serge Simon célèbrent l'attribution de la Coupe du monde 2023, en France.
Claude Atcher, Bernard Laporte et Serge Simon célèbrent l'attribution de la Coupe du monde 2023, en France. Sportsfile / Icon Sport – Sportsfile / Icon Sport

Avez-vous mémoire d’autres faits ?
Peu après, la collaboratrice qui a été harcelée doit signer un avenant à son contrat de travail parce qu’elle change de département, passant du "pilotage" au "juridique". On m’informe qu’elle refuse de le signer. Je la convoque, lui demande des explications, et elle me répond que mon ancien numéro 2 lui avait promis qu’elle deviendrait directrice juridique. Je lui explique que ce n’est pas possible au regard de son expérience et, surtout, que le poste est déjà pourvu. Elle confirme son refus de signer l’avenant. Je me retourne alors vers le directeur des ressources humaines, il me dit qu’il faut mettre en place une procédure de licenciement. C’est lui qui pilote le dossier et mène l’entretien préalable. Ce jour-là, notre collaboratrice revient dans mon bureau et profère des propos extrêmement désobligeants et irrespectueux que je fais porter au dossier du licenciement.
On vous reproche de n’avoir rien fait pour apaiser les tensions.
Faux. Nous avons fait un séminaire les 11 et 12 mai à Marcoussis, où j’ai laissé les directeurs fonctionnels entre eux, pour qu’ils puissent s’exprimer sur le management du GIP. Ils verbalisent alors le fait de ressentir un manque de confiance de ma part et d’indépendance dans leurs missions. Quinze jours plus tard, j’organise un comité de direction où j’annonce des mesures à même de répondre aux attentes et je lance un audit de la direction générale auprès d’une société extérieure. Ce n’est pas rien, comme il a été dit.
Parallèlement à ça, certains font état d’un manque de ressources et j’y réponds en chargeant la directrice des RH de faire le tour des services pour connaître précisément leurs besoins ; sur douze directions, trois ont répondu et nous avons immédiatement activé les recrutements. Les neuf autres n’ont rien demandé, mais ils se plaignent aujourd’hui d’avoir été sous-staffés.
(1) L'ancien dirigeant de Score XV et ex-directeur général du GIP 2023, a été relaxé du chef d’abus de biens sociaux dans Score XV. Il a également été relaxé partiellement des faits de travail dissimulé, mais coupable de ce délit sur une courte période. Il a écopé de 5 000 euros d’amende à ce titre et de 5 000 euros supplémentaires d’amende auprès de l’Urssaf Languedoc.
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