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« Évaluer la taille réelle du marché automobile est devenu impossible », Laurent Favre (Plastic Omnium) – La Tribune.fr

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LA TRIBUNE- L’industrie automobile traverse une période où règne l’incertitude. Qu’est-ce que vous pouvez cependant entrevoir sur l’issue de cette période?
LAURENT FAVRE- Nous avançons actuellement avec une visibilité réduite sur les prochains mois comme sur les prochaines années. C’est une première dans l’histoire de l’industrie automobile où la croissance était souvent écrite et où les chaînes d’approvisionnement se calaient sur des modèles de croissance préétablis. Mais ce modèle industriel avait connu des premières fissures avant la crise du Covid notamment au moment des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. La crise sanitaire n’a fait qu’amplifier ce que nous avions entrevu, c’est-à-dire les failles et les risques d’un modèle industriel fait d’interdépendance entre fournisseurs et entre grandes régions du monde. Il y a eu une prise de conscience collective et ce que nous croyions être une chaîne d’approvisionnement bien huilée a trouvé ses limites.
Ce modèle industriel est bousculé en raison d’une série d’événements qui sont très conjoncturels
Nous ne sommes pas seulement face à une crise conjoncturelle mais bien face à une transformation profonde et durable. D’abord, les tensions géopolitiques vont probablement perdurer. Le réchauffement climatique aura aussi de plus en plus d’impact sur la chaîne d’approvisionnement mondiale. Nous vivions jusqu’ici dans un monde d’abondance… Nous devons désormais apprendre à gérer les pénuries : énergie, main d’œuvre, matières premières … Même les matières recyclées viendront à manquer.
Quelles conclusions en tirez-vous dans l’évolution du modèle de Plastic Omnium ?
Il faut continuer à gagner en agilité avec des structures de coûts allégées et flexibles. Nous allons également accentuer la régionalisation de notre production et de nos approvisionnements. Elles constituaient déjà des pistes que nous explorions avant la crise, car c’est le sens de l’histoire. Mais nous devons accélérer. Il y a toutefois une question que nous ne parvenons pas à résoudre. Entre les aides publiques, les livraisons retardées à cause des pénuries mais également avec l’évolution des comportements de mobilité, il devient compliqué d’évaluer la taille réelle de la demande. Notre hypothèse est que nous ne retrouverons pas le niveau d’avant-crise. Il faut donc se préparer à ce scénario. Et nous avons déjà pris des mesures en transférant des capacités de production vers des régions plus dynamiques. Nous avons récemment fermé un site en Allemagne et ouvert une usine en Indonésie. Nous estimons que l’Europe va souffrir plus que d’autres régions du monde. Le marché est suréquipé, et la réglementation, qui interdit la production de voitures thermiques en 2035, aura nécessairement un impact sur les volumes. Pour autant, la baisse du marché est tendancielle et mondiale. Elle va nous obliger à croître par la valeur et non plus par les volumes. C’est tout l’objet de notre plan de transformation.
La réglementation européenne est une contrainte mais cela peut-être une opportunité pour un équipementier
Notre inquiétude est que l’offre et la demande connaissent des difficultés à se rencontrer en raison des écarts de prix qui peuvent atteindre les 40%. En outre, renoncer aux motorisations thermiques, qui étaient la force de l’industrie automobile européenne face aux Américains et aux Chinois, revient à se mettre en difficulté. L’Europe n’a pas laissé aux industriels la possibilité de proposer des solutions alternatives et renonce au moteur thermique alors que ce qui pollue c’est ce que nous mettons dedans. Imposer une technologie, c’est se priver d’innovations et des potentielles solutions alternatives plus durables.
Vous parliez de la transformation de Plastic Omnium. Historiquement, ce groupe s’est développé autour des applications sur la matière plastique en automobile. Mais depuis quelques années, vous avez multiplié les acquisitions et les diversifications
Plastic Omnium se prépare à la transformation du secteur automobile et souhaite être présent dans la nouvelle chaîne de valeur en s’appuyant sur ses gènes et son excellence industrielle. Nos clients revoient leur stratégie d’approvisionnement et attendent désormais des offres plus complètes de la part de leurs équipementiers qui doivent devenir des champions de ces nouveaux métiers. Ainsi, dans l’éclairage, nous avons procédé à deux acquisitions majeures, celle de l’Allemand AMLS et celle des activités d’éclairage automobile de Varroc. L’éclairage est appelé à croître fortement dans les prochaines années. Notre valeur ajoutée est de la combiner à notre activité de systèmes extérieurs. Avec la disparition de la calandre et des grilles d’aération du radiateur sur les voitures électriques, la communication lumineuse extérieure prend plus d’importance. Nous visons le milliard d’euros de chiffre d’affaires. C’est la même démarche sur la pile à combustible. Nous sommes en pointe dans les réservoirs à hydrogène, eux-mêmes un prolongement de notre activité réservoir d’essence. Mais nous avons voulu intégrer toute la chaîne de valeur hydrogène en intégrant la pile à combustible dans notre portefeuille produit. À chaque fois, nous avons évalué les synergies avec nos métiers traditionnels avant de procéder à une diversification. En 2030, 40% des 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires de Plastic Omnium proviendront de produits que n’avons pas aujourd’hui en portefeuille.
Vous avez également racheté des activités dans l’électrification
Nous avons racheté Actia Power qui constitue un premier pas du Groupe dans l’électrification de la mobilité lourde. Nous pensons effectivement que la mobilité individuelle urbaine va être contrainte alors que le transport de biens est appelé à se développer. Nous attendons un milliard d’euros de chiffre d’affaires dans ce métier.
Cette diversification va vous coûter cher, que ce soit sur les coûts d’acquisitions ou sur les investissements en R&D sur tous ces nouveaux métiers. C’est soutenable pour vous ?
Nous avons la capacité financière. Nous agissons dans le temps long, et nous sommes un groupe indépendant avec un actionnariat familial qui s’inscrit également dans cette démarche de long terme. Toutes nos décisions visent à investir dans des technologies qui nous permettront de maintenir notre leadership sur des segments en forte croissance et à très forte valeur ajoutée.
Valeo a payé très cher sur le marché, ses investissements dans sa JV avec Siemens dans l’électrification
Les appréciations des agences financières comptent, mais ne sont pas la seule boussole de nos arbitrages d’investissements. Néanmoins, nous avons la volonté de nous autofinancer, et de dégager malgré nos investissements entre 3 et 4% de free cash-flow chaque année. Cela nous paraît sain et nécessaire. Oui, c’est dilutif dans notre marge, mais cela prépare notre avenir. Nous voulons créer de la valeur pour l’entreprise.
Vous devrez également gérer des tensions sur les coûts dans les prochains mois et prochaines années
Le plus gros enjeu pour nous ces prochaines années, c’est l’impact de l’inflation dans nos coûts et notre profitabilité. Les coûts logistiques et énergétiques seront soumis à des hausses très importantes. Nous n’avons pas la main sur ces tensions inflationnistes. Plus on est bas dans la chaîne de valeur, plus il est difficile de répercuter ces hausses de prix. Les négociations commerciales sont compliquées et la filière doit trouver des solutions équilibrées. Nous travaillons sur notre productivité, avec nos fournisseurs, mais également sur notre présence dans la chaîne de valeur de demain.
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ENCADRÉ
L’équipementier automobile français Plastic Omnium, leader mondial des pare-chocs et des réservoirs, a publié lundi ce lundi 25 juillet des ventes au premier semestre en hausse, qui témoignent d’une bonne résistance aux différents troubles que l’industrie automobile mondiale traverse, et ce, même si les bénéfices ont baissé. Le chiffre d’affaires du groupe et de ses filiales atteint 4,3 milliards d’euros, est en hausse de 4,3% sur un an, poussé par ses ventes sur son deuxième marché, l’Amérique du Nord.
Le groupe a fait preuve d’une « forte résilience dans un contexte de marché perturbé par la montée de l’inflation et les arrêts des chaînes de production liés à une persistance de la pénurie de semi-conducteurs, à la guerre en Ukraine et à la situation sanitaire en Chine » en raison du Covid-19,  a indiqué le directeur général de l’équipementier, Laurent Favre.
Malgré des “mesures de flexibilisation et d’atténuation de l’impact de l’inflation”, Plastic Omnium a publié une marge opérationnelle en baisse, à 4,6% au premier semestre 2022 contre 6,2% sur la même période en 2021. Le bénéfice net a atteint 104 millions d’euros, contre 142 millions au premier semestre 2021.
Malgré les incertitudes, le groupe a maintenu lundi ses perspectives financières pour 2022 avec une marge opérationnelle prévue entre 5% et 6%.
« On pense que les volumes vont s’améliorer », a souligné Laurent Favre. « On attend une stabilisation des flux logistiques au quatrième trimestre ». Le dirigeant s’attend  aussi à des relations sociales “tendues dans plusieurs pays à cause de l’inflation. »

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