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La 19e session du Congrès national, qui a eu lieu en 2017, a donné lieu à deux développements importants.
Les limites du mandat présidentiel ont été supprimées, ouvrant la porte à un troisième mandat pour Xi Jinping.
Xi Jinping, lors de la 19e session du Congrès national, s’est écarté de la coutume informelle du Parti de nominer au Comité permanent du Politburo un jeune politicien lors du second et historiquement dernier mandat du secrétaire général.
Les faits indiquent que Xi est bien placé pour assumer un troisième mandat à la tête du Parti à l’issue du prochain Congrès. Deux lignes d’action de Xi au cours de son deuxième mandat en tant que secrétaire général renforcent cette prévision.
Au cours des cinq dernières années, Xi Jinping a apporté des changements radicaux à la structure bureaucratique du Parti communiste, évinçant des adversaires politiques potentiels tout en élevant les fonctionnaires qui lui sont fidèles.
Le Parti a décidé en 2018 d’inscrire la philosophie personnelle en matière de gouvernance de Xi Jinping (la «pensée Xi Jinping») – dans la Constitution du Parti et de l’enseigner dans les écoles de Chine. Seuls deux dirigeants dans l’histoire de la RPC ont vu leur philosophie d’orientation devenir une politique d’État de cette manière: Mao Zedong et Xi Jinping. Ces évolutions laissent donc présager du maintien de son leadership.
Une source d’incertitude est la place qu’occupera Li Keqiang, qui est actuellement premier ministre et en pratique ministre de l’Économie. À 67 ans, Li Keqiang pourrait en théorie effectuer un autre mandat, mais son passé en tant qu’allié de Hu Jintao et le fait qu’il ait lui-même admis publiquement qu’il ne resterait pas en fonction signifient qu’il devrait probablement se retirer et être remplacé par un des plus proches alliés de Xi.
En ce qui concerne l’avenir de la politique économique chinoise, il est important de noter que de nouveaux efforts de stabilisation seront probablement déployés par la Banque populaire de Chine dans les semaines qui suivront le Congrès.
La réduction de la régulation dans les secteurs clés ou la politique de «zéro Covid», qui a entraîné des pertes importantes pour l’économie chinoise en raison des blocages successifs, ne seront pas davantage discutées lors des prochains jours.
Il est donc probable que le leadership de Xi Jinping sera surtout confirmé lors du prochain Congrès national. Il est possible que l’imitation de Mao Zedong par Xi – y compris l’intégration de sa philosophie dans la politique de l’État – l’amène à prendre le titre de Chairman du Parti communiste, un titre qui n’a pas été utilisé depuis la mort de Mao en 1976.
Cette décision, si elle devait se concrétiser, consoliderait la position de Xi en tant que dirigeant chinois de la "Nouvelle Ère", dans laquelle le pouvoir de décision est largement dissocié du cycle politique des élections et est concentré sur un seul dirigeant suprême.
Senior Strategist chez ODDO BHF
Diplômé de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, de l’École d’Économie de Toulouse et formé au Centre d’études des politiques économiques (ENSAE), Arthur Jurus est Stratégiste chez ODDO BHF, après avoir évolué comme chef économiste de Landolt & Cie, économiste au Crédit Agricole, à la Société Générale, à la Caisse des Dépôts, chez Mirabaud Asset Management, au sein du groupe Edmond de Rothschild et comme enseignant à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.
Il est également contributeur pour le magazine «Forbes», intervenant dans différents médias francophones et anglo-saxons, contributeur au sondage des prévisionnistes professionnels auprès de la Banque centrale européenne et vice-président de l’association des stratégistes de Genève (ISAG).
Arthur Jurus est secrétaire général et cofondateur de BSI Economics.
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