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Des expérimentations pour faciliter les liens entre les études médicales et paramédicales
Depuis 2020, 23 universités ont lancé, à l’appel du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, des projets de formations communes aux études médicales et paramédicales. Alors, accéder à une formation unique pour tous les métiers de la santé : possible ou complètement utopique ?
Une petite révolution est en marche pour les formations de santé. Le ministère de l’Enseignement supérieur a en effet lancé des appels à projets auprès des universités pour expérimenter des rapprochements entre les formations médicales et paramédicales. Objectif affiché : “Favoriser les échanges, les enseignements transversaux entre les diverses formations de santé (médecine, pharmacie, paramédical) et permettre un meilleur accès à la recherche”.
Au total, 26 projets sont en cours dans 23 universités. Débutées à la rentrée 2020, 2021 ou 2022, ces expérimentations prendront fin en 2026. Certaines peuvent donc vous concerner dès maintenant et seront peut-être même amenées à perdurer…
Une dizaine d’universités proposent des doubles cursus en licence à des étudiants en paramédical (infirmiers, ergothérapeutes, masseurs-kinésithérapeutes, pédicure-podologues, orthoptistes, psychomotriciens…). C’est le cas notamment de l’université Clermont-Auvergne, l’université d’Angers ou de Toulouse III. Attention toutefois, elles n’ouvrent pas forcément leur double diplôme à tous les cursus paramédicaux cités, il faut se renseigner auprès de chaque établissement.
En parallèle de leur diplôme professionnel, les étudiants obtiennent donc un diplôme de licence, le plus souvent, avec la mention “sciences pour la santé” ou “sciences sanitaires et sociales”. À côté des cours dédiés à leur discipline, ils suivent des unités d’enseignement supplémentaires dont le contenu permet de se familiariser avec la recherche universitaire.
“Le diplôme professionnel ouvre théoriquement au master mais les taux de succès sont assez faibles. Ce double cursus est une manière d’amener plus d’étudiants à la poursuite d’études“, précise le ministère de l’Enseignement supérieur.
Des projets similaires de double cursus existent au niveau master, pour les étudiants masseurs-kinésithérapeutes, infirmiers spécialisés ou cadres de santé. Pour valider un master en plus de leur diplôme professionnel, les élèves suivent une formation à la recherche universitaire, leur permettant de prétendre ensuite à une inscription en doctorat. Il faut également effectuer un stage de recherche, rendu possible grâce à un allongement de la scolarité.
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Une dizaine d’universités ont quant à elles testé une autre méthode avec la mise en place de passerelles entre le PASS (parcours spécifique accès santé) et les formations paramédicales. Les étudiants ayant validé les 60 crédits de leur année de PASS sans avoir obtenu l’accès aux études de santé (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie) ont la possibilité d’entrer en deuxième année d’une filière paramédicale.
Une condition obligatoire est d’avoir suivi lors de votre année de PASS une mineure spécifique préparant à la formation paramédicale. Dans ces projets d’expérimentations, il est aussi proposé aux étudiants de rattraper les stages manqués en première année. Ces passerelles sont par exemple proposées à l’université de Saint-Etienne, Reims ou Toulouse III mais là encore, informez-vous sur les formations paramédicales concernées.
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L’université de Bourgogne-Franche-Comté expérimente, elle, une mutualisation des cours durant les trois premières années de formation paramédicale. Des étudiants orthophonistes et kiné peuvent être amenés à partager des enseignements.
Les élèves en médecine et en odontologie sont également amenés à suivre des unités d’enseignements communes à l’université de Paris Cité. Un projet de l’université de Nantes permet, lui, aux internes de médecine générale de collaborer avec des maîtres de stage en pharmacie et maïeutique.
La majorité des projets proposés par les universités concerne les filières paramédicales. Et mis à part les expérimentations de passerelles de la PASS ou la L.AS (licence avec option “accès santé”) vers les filières paramédicales, la plupart des projets n’amènent pas de transversalité entre les formations médicales et paramédicales.
Un constat que le ministère explique en partie par “des problèmes logistiques” pour coordonner les études des deux filières. Un premier bilan des expérimentations doit être tiré début 2023.
À l’Université catholique de Lille, les élèves des filières médicale et paramédicale apprennent à collaborer
Depuis la rentrée 2022, l’université catholique de médecine-maïeutique-sciences de la santé de Lille, structure privée, s’est dotée d’un département “IFsanté” qui comprend des cursus de soins infirmiers, d’aides-soignants, de puériculture et de cadres de santé. Sans participer à l’expérimentation du ministère, l’établissement développe aussi des projets de transversalité en filière médicale et paramédicale. Mais, rassembler les élèves de soins infirmiers et de médecine pour des cours théoriques s’avère difficile, d’après Patrick Hautecœur, doyen de l’université de médecine-maïeutique et sciences pour la santé.
En revanche, des ateliers ont lieu pour apprendre aux étudiants en médecine, maïeutique et soins infirmiers à collaborer et à être évalués ensemble sur des exercices de simulations : une ponction lombaire, un coma, la prise en charge d’un nouveau-né en néonatologie. L’université catholique de Lille a également mis en place des systèmes de passerelle entre la L.AS mineure “soins infirmiers” et les études paramédicales.
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Proposé par Cours Galien
