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Source : TF1 Info
Percutée par de nombreuses crises, entre la guerre en Ukraine, l'inflation galopante et la tension sur le réseau électrique, la France n'en est pas moins capable d'"absorber ce choc", a assuré Emmanuel Macron au cours d'un entretien exclusif pour TF1 et LCI, diffusé ce samedi 3 novembre dans le JT de 13H, à l'occasion de la clôture de sa visite officielle aux États-Unis. "Nous avons tout pour sortir plus forts, plus grands de ce moment un peu difficile de notre histoire, et nous avons peut-être plus que beaucoup de nos voisins, donc nous allons y arriver", a lancé le chef de l'État depuis La Nouvelle-Orléans, après avoir passé en revue de nombreux sujets de préoccupation des Français, du risque de coupures de courant cet hiver à la réforme des retraites, en passant par le soutien de la France apporté à Kiev.
"L'année 2023 sera indéniablement maquée par un ralentissement de l'économie mondiale. (…) Plusieurs de nos voisins entrent en récession, pas la France. (….) Il faut continuer le travail et nous préparer à une reprise plus forte qui devrait arriver dans l'année 2024", s'est notamment avancé le président lors de cet entretien.
Emmanuel Macron a notamment tenu à rassurer au sujet de coupures de courant programmées et ciblées cet hiver en cas de surcharge du réseau électrique, sur lesquelles le gouvernement travaille actuellement. "Pas de panique, ça ne sert à rien", a-t-il réagi. "Il y a un travail fait par le gouvernement, qui est légitime, pour préparer un cas extrême : la nécessité de couper l'électricité pendant quelques heures dans la journée si on venait à en manquer", a-t-il posé.
"C'est normal de préparer un cas extrême, parce que parfois l'impensable arrive", a-t-il défendu, décrivant des "scénarios fictifs, mais qu'il faut préparer", "pour que tout le pays ne soit pas en désordre complet". Et d'appeler à nouveau les Français à des habitudes économes, que l'État encourage depuis plusieurs mois déjà : "Si tous ensemble nous tenons le plan de sobriété présenté par le gouvernement, (…) c'est-à-dire de réduire d'environ 10% par rapport à notre consommation habituelle, (…) et si EDF continue le travail, (…) alors oui, nous pourrons passer cette période, même avec un mois de décembre et de janvier froids", a assuré le chef de l'État. "Cela dépend de nous", a-t-il insisté, appelant à "la responsabilité, mais pas la panique".
Quant à la réforme des retraites, une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le président assure ne pas perdre son cap, à quelques jours de la présentation du projet de texte. "La négociation entre le gouvernement et les partenaires sociaux a vocation à s'achever dans les prochaines semaines", a-t-il lancé, affirmant que le gouvernement se penchera sur "les accords et les désaccords, sujet par sujet", bien que les syndicats aient déjà fait part de leur opposition au recul de l'âge de départ à la retraite. "Il ne faut pas être bravache et dire 'j’irai au bout'", a-t-il estimé, tout en réaffirmant sa volonté de mener la réforme : "Oui, nous devons faire cette réforme".
"Si on ne la fait, on laisse le système de retraites par répartition en danger. (…) Les besoins de financements sont massifs, ils vont continuer de s'accroître dans les prochaines années. Le seul levier que nous avons, c'est de travailler un peu plus longtemps", a défendu le président, décrivant "une réforme indispensable, mais qui doit être efficace et juste".
Sur le volet de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a expliqué en avoir longuement parlé avec Joe Biden. Paris et Washington "partagent la même vision des choses", a-t-il assuré : "Continuer à aider l'Ukraine à résister, face aux bombardements de leurs infrastructures civiles (…) et tout faire pour mettre la pression sur la Russie pour qu'elle revienne à la table des négociations", a-t-il détaillé.
Le chef de l'État a ainsi affirmé être prêt à échanger à nouveau avec Vladimir Poutine, mais après s'être entretenu avec Rafael Grossi, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avec qui la France "œuvre" déjà, "pour protéger la centrale de Zaporijia", cible depuis des semaines de bombardements. "Je reparlerai au président Poutine après avoir eu le directeur général de l'agence, en particulier sur le sujet du nucléaire civil", a-t-il annoncé.
Quant aux semaines à venir, l'enjeu est plus largement d'"aider l'Ukraine à résister, continuer à aider militairement, éviter l'escalade (…) et préparer le dialogue le jour où tout le monde reviendra autour de la table", a poursuivi Emmanuel Macron. Il a ajouté à ce propos que l'étendue de l'Otan serait "un des sujets pour la paix", disant souhaiter fournir une "garantie pour sa propre sécurité à la Russie quand elle reviendra autour de la table" des négociations. "C'est au peuple ukrainien de disposer de lui-même et de décider à quelles conditions, comment, quand, pas à nous", a-t-il toutefois insisté.
Emmanuel Macron est également revenu sur sa visite d'État de plusieurs jours auprès du président américain Joe Biden, qu'il a décrit comme "un ami". "C'est une visite qui a répondu à nos attentes" et qui a été "une réussite", a-t-il assuré, en clôture de ce déplacement. "C'est la première visite d'État sous l'administration Biden. Cela marque l'intérêt pour la France, et à travers nous pour l'Europe", a-t-il tout d'abord avancé.
Il a assuré avoir "mis les pieds dans le plat" dans ses échanges avec la Maison Blanche, en particulier au sujet "des règles pour développer l'industrie verte sur le sol américain qui sont en train de nous faire beaucoup de mal", a-t-il fustigé, en référence à un plan massif de 370 milliards de dollars débloqué par Joe Biden pour subventionner la transition écologique dans le pays, qui pourrait entraîner le report de projets prévus initialement en Europe aux États-Unis.
"Il faut que l'Europe redevienne un élément important de la vie politique américaine et de ses décisions", a ainsi exhorté Emmanuel Macron. Le chef de l'État a demandé "des exemptions" pour des produits européens et de scruter "au cas par cas les subventions", pour que "la compétition soit juste" et qu'il "n'y ait pas de déséquilibre" d'un continent à l'autre. Des discussions à ce sujet sont "en cours", a-t-il assuré. "Nous (les Européens), on doit aller plus vite (…) et réinvestir davantage, en européen", a-t-il ajouté.
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