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Le gouvernement chinois invite la population à constituer des réserves de nourriture, alors que la Chine est confrontée à un rebond épidémique du Covid-19 de quelques centaines de cas seulement. Un appel qui a provoqué plus d’interrogation que de panique dans la population.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
« Ce soir, il y a un peu plus de monde que d’habitude », affirme ce caissier d’un supermarché de l’est de Pékin, mais on est loin de la ruée sur les rayons. Peu de clients sont au courant de l’avis publié sur le site internet du ministère du Commerce invitant « les ménages à stocker une certaine quantité de produits de première nécessité afin de faire face aux besoins quotidiens et aux cas d’urgence ».
« Zéro Covid »
Une annonce sans plus de précisions, d’où la question de cette cliente d’une cinquantaine d’année, dubitative devant le rayon boucherie : « Est-ce que c’est à cause de la pandémie ? On ne sait pas, mais je ne m’inquiète pas, assure-t-elle. L’année dernière, il y a eu plus de cas parfois et les rayons n’ont jamais été vides. Le gouvernement assure l’approvisionnement. »
La reprise épidémique est encore limitée en Chine, mais les autorités ont déployé les grands moyens pour éteindre les clusters. La tolérance zéro vis à vis du virus est appliquée en Chine depuis le début de la pandémie. Elle a été défendue une nouvelle fois ce mardi par Zhong Nanshan. « La stratégie du “Zéro Covid” est moins coûteuse que de laisser circuler le virus », a réaffirmé l’un des principaux visages médiatiques de la lutte contre le Covid dans le pays, en cela qu’elle évite les contaminations et donc les frais d’hospitalisation. L’enjeu étant aussi pour les autorités d’être « Covid free » pour accueillir les Jeux olympiques d’hiver, dans moins de 100 jours à Pékin.
D’ici là, mieux vaut prévenir que guérir : « J’achète un peu plus que d’habitude, on ne sait jamais », explique ce quarantenaire débarquant à la caisse avec un carton de nouilles instantanées. Lui, non plus, ne sais pas ce qui a motivé le communiqué des autorités : « C’est à cause de la pandémie ou de Taiwan ? Peut-être les deux ? Mais je ne suis pas inquiet. On habite à Pékin, la guerre n’ira pas jusqu’à Pékin. Je prends un peu plus de choses, c’est tout. »
La guerre de Taiwan n’aura pas lieu, et en tous cas pas jusqu’à Pékin croit savoir ce cadre du privé. Certains médias nationalistes ayant surfé sur ce thème récemment, l’appel du ministère du Commerce, lundi, a donné lieu à toutes les interprétations. Dans le « plan d’action pour la conservation des aliments » publié par le Comité central du parti communiste chinois et par le Conseil d’État, dimanche dernier, il est question de « sécuriser les approvisionnements, de contenir l’inflation et d’éviter le gaspillage notamment dans la chaîne de production céréalière, avant l’arrivée de l’hiver. »
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