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Ces 7 villes du futur sorties de nulle part – Les Échos

C'est la nouvelle lubie des tout-puissants : créer la ville du futur. Qu'elle soit plus écologique, plus équitable ou plus technologique, cette dernière doit être la plus smart possible. Mais entre coûts faramineux et conception impossible, le rêve vire souvent au cauchemar.
Par Léa Colombo
Alors que l'Egypte construit sa nouvelle capitale aux proportions démesurées sous étroite surveillance militaire et du maréchal Sissi, force est d'admettre que le projet n'est pas unique, loin de là. Poussés par les avancées technologiques et des tendances mégalomanes, ils sont nombreux à vouloir marquer leur territoire. Investisseurs privés comme gouvernements, tous se bousculent pour faire naître la ville du futur. Peu importe le prix. Retour sur 7 d'entre elles.
Projet phare du président chinois Xin Jinping annoncé en 2017, la « nouvelle zone de Xiongan » promet d'être renversante et 20 fois plus grande que Paris. Conçue pour être une nouvelle mégalopole de désengorgement pour un pays dont la démographie est en perpétuelle développement, la ville a pour l'instant mené à bien quelques projets d'urbanisation mais le chemin est long jusqu'à la vision de Xin Jinping et les entrepreneurs encore réticents.
Vue aérienne d'un site de construction dans la 'Nouvelle zone de Xiongan'Getty Images
Pire, c'est une démonstration d'hubris qui pourrait être coûteuse et dévastatrice pour les populations : « Cela ne devrait pas être une surprise si le projet Xiongan blessait les locaux », déclarait en 2018 à Bloomberg, Derek Scissors, économiste en chef au China Beige Book de Washington. « Cela n'a jamais été conçu pour leur bénéfice ».
En décembre 2020, c'est une gare de 130 000 m2, soit la plus grande d'Asie à ce jour, qui a été mise en service. Un projet qui a vu le jour en seulement 2 ans et a nécessité le rasage d'un village de 700 habitants pour accélérer l'attrait de la ville et sa communication avec le reste du pays. Aujourd'hui, sa population s'élève à près d'un million d'habitants et la « Nouvelle zone de Xiongan » ne suscite plus l'effervescence de ses débuts.
C'est au Sénégal et précisément à Mbodiène que le rappeur Akon a décidé de faire jaillir de terre ce qu'il considère comme le futur de l'Afrique, une ville sobrement nommé « Akon City ». Son inspiration ? Le pays fictionnel du Wakanda, mis en scène dans le film de super-héros « Black Panther », réalisé par Ryan Coogler . Vision afro-futuriste, la ville utopique brille comme un mirage entre hommage et valorisation de la culture africaine et gratte-ciel d'une extrême modernité. Sur le papier tout du moins.
La première pierre commémorative de la future ville d'Akon City à Mbodiène, le 30 août 2021. A ce jour, la ville est toujours vide.JOHN WESSELS/AFP
Malgré une première pierre posée symboliquement le 31 août 2020 et une pancarte indiquant « Akon City », la transformation radicale du village reste pour l'instant à voir. La population qui voyait dans le projet du rappeur l'espoir de la dynamisation tant attendue du pays, ne peut s'empêcher de constater, avec amertume, l'absence de toute évolution malgré l'endossement du projet par le ministre du Tourisme sénégalais.
Une confiance d'autant plus limitée que tout repose sur la notoriété de l'artiste. Akon a développé une cryptomonnaie nommée Akoin, supposée devenir la monnaie locale de sa mégalopole voire de tout le continent afin d'aider l'émergence des entrepreneurs d'Afrique.
C'est une utopie pour le moins complexe qui doit voir le jour dans le désert du Nevada. « Laissez la terre au peuple mais d'une manière capitaliste ! », s'exclamait le milliardaire Marc Lore à Bloomberg en septembre 2021. Car c'est bien ce que l'entrepreneur a en tête : une ville capable de régler les inégalités de richesse en supprimant la taxe de propriété, au milieu d'un désert qui ne coûte rien et ainsi attirer des habitants qui partagent tout. Le tout pour un coût pharamineux estimé à près de 400 milliards de dollars…
If you really want to go after a moonshot — you have to start with a big, bold vision, you need to raise the required capital, and surround yourself with the very best people in the world. If you get those three things right you can do incredible, magical things.

@MarcLore pic.twitter.com/jnRfNKGJ2p
Si la vision de Marc Lore paraît irréaliste, oscillant entre un capitalisme communiste antithétique, elle montre bien la manière dont ces villes privées sont pensées par leurs créateurs, c'est-à-dire comme des start-up. L'ancien fondateur de deux e-commerces florissants espère ainsi une population de 5 millions d'habitants d'ici 2030. Un goût du risque toujours au coeur des projets de l'homme d'affaires.
Et si l'émergence de nouvelles villes semble désormais presque monnaie courante, elle est parfois justifiée. Face à la saturation de Jakarta au niveau démographique et le risque que représentent les inondations et la pollution pour la population, le pays doit se trouver une nouvelle capitale . Une entreprise sur laquelle le gouvernement ne compte pas faire d'économie. Située à Bornéo, Nusantara doit accueillir le coeur politique de Jakarta d'ici 2024. Un déménagement coûteux qui reviendrait au gouvernement indonésien à près de 33 milliards de dollars.
Déjà retardés par la pandémie, les travaux dans la cité pourraient se poursuivre jusqu'en 2045. Une initiative que dénoncent les critiques qui reprochent un projet hâtif, sans une consultation publique suffisante et sans regard pour les considérations environnementales.
Cette imagerie générée à l'ordinateur par le designer Nyoman Nuarta le 18 janvier 2022 montre une illustration du futur palais présidentiel à Nusantara.HANDOUT / NYOMAN NUARTA / AFP
La ville sera notamment le foyer du nouveau palais présidentiel. L'artiste Nyoman Nuarta a remporté le concours mis en place par le gouvernement pour réaliser le design du bâtiment. Grande de 56 000 hectares, le président indonésien espère également faire de cette nouvelle capitale, une ville verte au coeur des innovations nationales notamment dans le secteur pharmaceutique et médical.
Une voiture signée Toyota, cela ne surprend guère. Une ville, en revanche, un peu plus. C'est pourtant bien le pari fou dans lequel se lance le fabricant automobile au pied du mont Fuji.
Présentée au salon CES 2020 à Los Angeles, la « Woven City » semble tout droit sortie d'un film de science-fiction mais le projet a bien démarré le 23 mars 2021. Laboratoire grandeur nature, la ville sera entièrement alimentée à l'hydrogène, une volonté zéro émission de la part du constructeur qui anticipe également des bâtiments totalement solaires.
Elle devrait en théorie abritait jusqu'à 2000 employés de Toyota et leurs familles, mais également des scientifiques et des touristes. Originalité de la future cité de 750 hectares, cette dernière permettra à l'entreprise de tester des technologies avancées et des intelligences artificielles de pointe en connectant les bâtiments entre eux. Avec trois voies, une dédiée aux piétons, une à la conduite de véhicules individuels, et une réservée à la conduite automatisée, la Woven City ou « ville tissée » donnerait pleinement son sens à l'expression « smart city ».
Peut-être à ce jour le projet le plus en voie d'être abouti, Neom s'annonce comme le futur « tech hub » de l'Arabie saoudite. C'est le rêve du prince héritier Mohammed Ben Salman. Un rêve à 500 milliards de dollars pour réduire la dépendance de l'Arabie saoudite au pétrole. En effet, cette ville du futur sera celle de la biotechnologie, de l'écologie et du numérique afin de diversifier l'économie du pays.
Flanquée d'un conseil d'experts , la mégalopole, qui doit être financée par les fonds souverains et administrée par des investisseurs privés, repose pour l'instant sur une communication acérée.
Cependant, le projet suscite des polémiques. Des incidents ont eu lieu lors de la délocalisation des populations locales et le projet a perdu la confiance de certains investisseurs et membres du conseil d'administration après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Beaucoup d'autres jugent le projet irréalisable dans la mesure où une partie de sa construction repose sur des technologies n'existant pas encore, alors que les entreprises ne peuvent que difficilement répondre aux demandes fantasques du prince qui veut transformer le désert en mégalopole.
Ce n'est malgré tout pas l'unique projet de ville privée de l'Arabie saoudite puisque La Ville Economique du Roi Abdallah située près de La Mecque, est une réalité, mais c'est bien le plus titanesque.
Première grande ville privée transformée en cité fantomatique , Lavasa pourrait servir de leçon à d'autres riches investisseurs. Construite par Ajit Gulabchand, magnat du BTP, dans les années 2000, la ville était destinée à devenir un paradis à l'attention des riches retraités indiens. Aujourd'hui, ils ne sont pas plus de 10 000 à vivre sur les lieux selon Bloomberg. Bien loin des 30 000 à 50 000 que la ville devait accueillir, initialement.
La ville de Lavasa à Maharashtra, en IndeGetty Images
A l'origine, la ville de Lavasa est bâtie sur le modèle de Portofino, en Italie. Même façades colorées aux tons pastel, même ambiance portuaire et rues pavées. Le projet est alors d'en faire la première de cinq villes modernes, de véritables havres de paix et d'attirer la population à coups d'infrastructures comme des campus ou des centres de recherches.
Cependant, la réalité rattrape rapidement les rêves d'Ajit Gulabchand alors que les comptes s'assèchent et que les travaux s'arrêtent pour ne révéler que le pastiche d'une ville européenne aux bâtiments inachevés. Sans l'appui du gouvernement, qui met un terme à la construction pour cause de viol des réglementations environnementales, la ville du futur se dégrade. Endettée, Lavasa Corporations doit 495 millions d'euros à ses débiteurs. Laissée à l'abandon, en cessation de paiements, la cité désormais en ruine est familière des coupures d'eau et d'électricité. Les entreprises et les investisseurs qui s'étaient installés à Lavasa ont rapidement plié bagage, et le peu de résidents qui restent persistent encore à obtenir réparations et justice. Sans succès jusqu'à présent.
Léa Colombo
Tous droits réservés – Les Echos 2022

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https://infoimo.blogspot.com/2022/07/exemples-de-pieces-2-euro-commemoratives.html

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