« Derrière la Metiss, il y a les hommes , un groupe de ces bonhommes qui force l’admiration . Ils sont partis d’une feuille blanche, tant pour la technique que pour la création d’un team.
Au centre de ce petit groupe, Manu, Emmanuel Cheron et un dentiste, Jean-Bertrand Bruneau, un type un peu fou qui creusait les… dents, mais qui creusait aussi l’idée que le châssis d’une moto, se devait d’être différent de ce que l’on connaissait !
Personne ne croyait trop à ce petit groupe catalogué, par certains d’illuminés…
Persévérants, ils l’étaient et le sont tous. Cette volonté est au cœur de l’estime que j’ai pour cette équipe de bénévoles qui maintenant force le respect dans le milieu de l’endurance. »
Tels sont les mots que Dominique Méliand a couché sur le verso du livre de photographies de Laurent Dubois consacré au team Metiss ‘Une moto et des hommes’.
Venant du « chef » qui dirigea la prestigieuse écurie du SERT de 1981 à 2019, et 15 titres mondiaux acquis avec Suzuki, ces phrases adoubent cette équipe Metiss et représentent un très bel hommage envers le Manceau JBB, disparu le 27 Novembre 2020, à l’âge de 73 ans, mais dont l’aventure perdure.
« L’aventure JBB » est d’ailleurs le titre du superbe ouvrage édité par Bertrand Bussillet aux éditions « Café Racer « . Yves Kerlo qui en est l’auteur, a retracé méticuleusement son œuvre en reproduisant les innombrables dessins originaux de cet inventeur avec des photos inédites de la construction et de l’exploitation des prototypes qui ont fait l’histoire de ce passionné. Aujourd’hui retraité dans le Sud, Yves Kerlo excelle toujours dans la mécanique apprise aux côtés de son Grand-Père. Au sein de son atelier, ‘Yves Kerlo Classic, il s’est attelé d’ailleurs à la restauration des motos JBB et a conçu aussi cette année le portique d’éclairage du stand Metiss.
Le concept JBB, le train avant T.S.S (Triangular Steering System) est une technologie Française qui réinvente la géométrie d’une moto pour contrecarrer les effets néfastes des lois physiques sur l’équilibre et la dynamique de celle-ci. Cette technologie peut s’affranchir d’un cadre par un moteur entièrement porteur de toute la partie cycle. Le principe du train avant T.S.S. est dérivé d’un demi-train de suspension automobile à triangles superposés dans lequel on aurait fait pivoter le plan de la roue à 90°, dissociant la direction de la suspension et où le triangle inférieur pouvant s’ouvrir pour le démontage de la roue.
La particularité vient de l’ancrage du triangle inférieur sur une rotule placée au cœur du moyeu de la roue. Ceci permet la construction de vrais triangles, symétriques et de faible section compte tenu de la répartition idéale des efforts .
Cette technologie s’est ouverte sur un second système, le T.S.S.2, où le porte-moyeu devient une fourche permettant de disposer d’un double système de freinage conventionnel. La roue avant reçoit un nouveau moyeu permettant de sortir l’ensemble roue / disques / étriers, de façon solidaire mieux adapté à l’endurance pour des changements rapides .
Sur le circuit Paul Ricard, lors de la veillée d’armes occupée à peaufiner cette moto expérimentale N°45 en vue du dernier Bol d’or, Emmanuel Cheron confia à Autonewsinfos ses espoirs pour cette course mythique qui célébrait le centenaire de sa création et auquel la Metiss prenait la 29ème place des essais chronométrés .
« Le bilan de la semaine est assez positif car nous avons pu faire beaucoup de kilomètres avec la configuration du Mans, en terme de réglages châssis, et nous nous sommes aperçu que nous avions une très bonne base de travail. Le mardi, en essais libres nous avons réussi à bien travailler la moto pour l’endurance, c’est à dire confortable et saine à piloter. Vu la situation de la météo (beau et frais) nous n’avions pas trop de soucis à se faire avec nos pneus Dunlop. »
« Manu » poursuivait :
« Avec l’optimisation du réservoir, nous devions faire un à deux tours de plus que l’an passé. A l’unanimité tous les pilotes qui ont roulé sur la Metiss au cours de la semaine se montrés très satisfaits. nous avons eu le cas avec un nouveau pilote, Julien Bonnet, qui n’avait jamais roulé sur cette moto mais qui a l’expérience de plusieurs courses d’endurance sur des machines Superstock. Il a été d’emblée très en confiance avec la Metiss. »
Et à notre question : Votre rêve pour ce Bol du centenaire ?
« Le Top 10 serait déjà une grosse récompense face aux petites galères que nous avons connues lors des dernières épreuves, alors que nous n’étions pas habitués à cela dans les années antérieures. L’objectif sera de faire des ronds, faire des ronds …Le circuit du Castellet est un tracé très atypique avec des problématiques que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Le vent, le Mistral dont la ligne droite porte le nom d’ailleurs, est un paramètre à ne pas négliger ici mais de là à en tirer un avantage par rapport aux autres, je ne crois pas … »
Emmanuel Cheron était déjà la tête ailleurs, tiraillé de questions par tous les membres – une trentaine pour les courses de 24 heures- pour qui il représente désormais le phare qui éclaire l’écurie.
Nous avions demandé aux quatre pilotes ce qui différenciait la Metiss des autres machines avec le plus expérimenté des quatre:
Gabriel Pons, dit » Pompom « , brassard bleu : chrono : 1’56.901
« Je suis avec le team Metiss depuis 2017 de façon périodique et depuis 2020 de façon plus assidue. Cette moto est faite maison et elle se conduit comme une moto normale, à la différence qu’ elle est beaucoup plus stable sur les freinages et les accélérations. Elle tourne mieux qu’une moto traditionnelle mais comme dirait Manu, il n’y a pas de mode d’emploi ! A chaque fois, tout est suffisamment performant pour être dans le Top 10 mais maintenant il s’agit de mettre tout bout à bout car nous pouvons même faire mieux …en alignant les planètes ! »
Mathieu Charpin, 38 ans, brassard jaune : chrono : 1’58.503
« Je suis arrivé au Mans l’année dernière chez Metiss avec une moto particulière sur le papier mais pas si particulière en dynamique. J’ai tout de suite été à l’aise dessus et ça m’a tout de suite plu. En course, je n’ai pas pu rouler car j’étais malade comme un chien et je me suis fait remplacer. Je connais bien le Ricard pour y avoir couru le Bol l’an passé avec cette longue ligne droite qui est un peu atypique. Nous avons une bonne aérodynamique sur la moto avec un carénage vraiment enveloppant. ils ont bien travaillé l’ergonomie afin que nous soyons bien installés avec une petite mousse pour pouvoir reposer la tête dans la ligne droite. C’est un circuit que j’aime bien car assez rapide avec des enchaînements de virages. C’est moins stop and go que Le Mans. Nous avons fait des progrès côté maniabilité par rapport à 2021, avec de nouvelles pièces et ça s’est ressenti dès que je suis monté sur la moto. Je me suis senti tout de suite à l’aise. Aux essais, nous n’avons pas fait énormément de tours chacun car le circuit est long malgré que nous ayons cette année deux motos à notre disposition. L’équipe a fait le maximum pour faire rouler les quatre pilotes mais le temps passe vite sur deux heures avec les drapeaux rouges. Nous avons eu une super météo et j’ai pris du plaisir à rouler avec que des compétiteurs alors que nous avions roulé au Mans sur des journées ouvertes à tous. Notre objectif est de terminer mais ça ne nous suffit pas. A regarder le rythme que nous avons, nous nous situons dans les dix premiers. L’an dernier nous avions eu pas mal de problèmes et nous avions finis 15èmes ici parce qu’il y a eu beaucoup d’abandons mais ça fait partie du truc. Notre premier objectif est d’être déjà à l’arrivée. Un Top 10 n’est pas impossible. »
Ludovic Rizza , 30 ans, brassard rouge : chrono : 1’57.098
« J’ai fait les 24 Heures du Mans 2021 avec un début de course très bon jusqu’à ce que je tombe lors de mon premier relai à l’entrée des ‘S Bleus. Une erreur de jeunesse pour ma première course en endurance. J’ai perdu l’avant avec le plein. Ici, j’ai été agréablement surpris car je n’avais pas roulé sur la Metiss depuis. J’ai retrouvé les bonnes sensations que j’avais et c’est de bon augure car c’est une moto super efficace. La Metiss n’a pas encore prouvé aux yeux des gens ses vraies capacités car ça se joue à pas grand-chose, mais nous avons les capacités d’atteindre ce Top 10. J’ai plus de maturité et j’ai eu de très bonnes sensations ».
Julien Bonnet, 32 ans, brassard vert : 1’58.909
« J’ai débuté en endurance en 2019 en Allemagne avec le team JMA et là, j’ai été appelé pour être le quatrième pilote. C’est un peu frustrant peut-être mais c’est un plaisir de rouler sur cette moto que j’ai toujours voulu essayée qui est bien plus stable aux freinages et en entrée de courbe. Elle tourne vraiment bien pour mes premiers tours de roues avec la Metiss. »
A l’issue des deux séances chronométrées la Metiss N°45 s’est adjugée, grâce au cumul des deux meilleurs temps, la 29ème position sur la grille de départ (1’57.000 ) à plus de six secondes de la pole position réalisée par la BMW N°37. Lors des essais de nuit du Jeudi, avec une température plus fraîche, l’écart avec la tête n’était plus que de cinq secondes.
A quelques heures du départ, les pilotes Metiss étaient réalistes et n’allaient pas jouer dans la même cour. Ils se devaient de piloter intelligemment, sans risquer la chute catastrophique mais avec l’objectif de passer le drapeau à damier en tête de la catégorie expérimentale et si possible dans le Top 10.
Comme nous le rappelait plus haut Gabriel Pons, cette moto expérimentale est entièrement réalisée dans l’atelier d’Emmanuel Chéron à Vibraye, dans la Sarthe . C’est là-bas que se donne rendez-vous » la bande à Manu » tous les soirs, tous les week-ends et la veille de Noël si nécessaire ! Chacun apporte ses compétences dans son domaine qu’il maîtrise et leurs savoirs sont immenses avec une modestie omniprésente.
Un genre de rencontres écrites, comme à l’avance. Tous sont liés pour cette création bien particulière qu’est la Metiss.
L’âme Metiss est celle d’un constructeur qui ne se contente pas des solutions d’antan et cherche des solutions innovantes basées sur la cinématique d’un deux-roues motorisé.
L’équipe est une petite structure au statut d’une association acronyme M.E.T.I.S.S. ( Moto Expérimental Team Innovation Sport System )régie par les lois et décrets de 1901.
Emmanuel Cheron qui a raccroché le cuir de course fin 2019, fait désormais confiance à d’autres pilotes et délègue beaucoup car ses activités professionnelles l’accaparent hors de nos frontières. C’est bon de voir cette authenticité, cette amitié vraie, ce respect qui relie cette équipe où la frime n’a pas sa place.
Nos anti-héros sont des taiseux et se confient peu mais avec le temps la confiance commence à s’établir.
Certains sont là depuis 2010, comme Fabrice de Saint Calais qui gère avec Olivier les consommations et les ravitaillements. Pascal est arrivé en 2014 pour « coller des autocollants » mais en vérité, il seconde Emmanuel, comme manager administratif et trésorier de l’association.
Le plus jeune de tous, c’est Antonin qui, en 2014, pousse la porte de l’atelier de Vibraye où il habite. A 14 ans, il a une idée bien précise sur son avenir car depuis le collège, la mécanique est sa passion. Il bricole ses 50cc et cherche à savoir ce qui se passe derrière cette porte car sa vocation est peut-être liée à cette moto étrange dont tout le monde parle bien au-delà du village de Vibraye.
« En fait, dit-il, ils m’ont proposé de balayer » Classique…
Qu’importe, le premier pas était franchi et la leçon de la mise à l’épreuve brutale comprise. Il ira au Lycée Sud du Mans pour obtenir son BTS de motoriste et en intégrant la promotion post- Bac du Suzuki LMS, aux côtés de Damien Saulnier, il a appris tous les domaines qu’un mécanicien de course doit savoir, même passer le balai, mais ça il savait !
Aujourd’hui, à 22 ans, Antonin continue ses études à l’université du Mans vers un BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) et connaît la Metiss… les yeux fermés. Emmanuel Cheron est heureux et fier d’avoir contribué à l’épanouissement de ce jeune plein d’avenir.
» Manu » s’appuie également sur des compétences solides connues depuis l’enfance.
Ainsi, Joël se dépense sans compté pour Metiss depuis que Dominique Méliand, en Juillet 2019, a passé la main du SERT, où il officiait aux pneumatiques, déjà comme bénévole.
Joël, directeur technique à la retraite dans la micromécanique, veille lui, avec Jean-Charles et Laurent à la gestion des pneus Dunlop chez Metiss depuis 2020 mais élève aussi des moutons … Il est très implanté localement comme premier adjoint à la mairie de Montmirail où s’est installé depuis le 1er Août l’atelier » L’Astelle Montmirail » dont il est actionnaire.
Là, nous sommes dans l’exceptionnel avec la création et la réalisation de couteaux pliants ou de table qui sont de véritables œuvres d’art patrimoniales !
A l’occasion du Bol d’or, Joël nous a présenté les dernières créations au design étonnant avec, pour certains, des manches issus des anciennes poutres du château de Montmirail ou de coques des vieux bateaux de l’Ile d’Yeux.
Nous nous égarons de la moto ? Pas vraiment car nous sommes toujours dans le savoir-faire et l’innovation de l’industrie tricolore. En effet, nous retrouvons le corps d’un couteau conçu avec la chaîne des 24 Heures du Mans qui a couru avec la Metiss, seule moto conçue et réalisée en France sur le Championnat du monde d’endurance EWC .
Des couteaux aux cuisines, il n’y a qu’un pas chez Metiss en cette veillée d’armes !
Depuis les 24 Heures du Mans ? l’implantation du réceptif course Metiss et la logistique nécessaire à la réception des partenaires invités sont réunis au sein du club » Metissphère » .
Les partenariats de Metiss sont issus des filières et des territoires industriels français qui ensemble visent à travers l’innovation l’excellence à la française sur la scène nationale, européenne et mondiale.
Sylvie et Steeve ? sont aux fourneaux tôt le matin et tard le soir car la restauration est un poste clé dans une équipe qui se dépense physiquement énormément. Les moments des repas sont primordiaux mais conditionnés par les horaires des essais, de la course avec ses aléas mécaniques, les chutes, voire les deux parfois, qui commandent et bouleversent le timing établi.
Jacky et Gregg passent 24 heures dans la cabine chronos en relation radio avec Stéphane qui gère les arrêts au stand avec un œil sur l’écran des chronos, l’autre sur son cahier de course avec un stylo pour la main droite et un chrono pour la gauche. Trente secondes avant le ravitaillement Stéphane quitte son poste et s’empare de la » Sucette 45 » pour stopper la Metiss pris en charge par les mécaniciens Antoine, Claude, Christophe et Guillaume les mécanos .
Tous ces bénévoles prennent, comme la majorité des écuries en Mondial EWC, sur leurs congés et leurs vacances pour les 24 heures du Mans et le Bol d’or qui réclament deux semaines pleines de présence sur site .
Avec les 24 heures de Spa, le calendrier 2022 et ses trois épreuves de 24 heures a montré ses limites humaines dans ce domaine et financières pour la majorité des écuries privées qui composent le plateau.
L’équipe Mettis qui a dû, dans ces conditions, faire l’impasse sur la Belgique n’est pas pour autant restée inactive durant l’été comme en témoigne Emmanuel Chéron :
« Nous avons réalisé une copie des deux modèles précédents afin d’avoir trois machines pour venir au Bol d’or, en optimisant ainsi notre temps de présence sur piste durant les essais. Ainsi, nous pouvons nous permettre d’effectuer des réglages instantanément pendant que l’autre roule. Malheureusement, la moto qui était prévue pour la course a connu un problème au bout d’un tour et demi avec un sertissage d’une durite d’huile qui a cassé. »
Cet incident technique empêchera l’équipe de pouvoir compter sur le moteur neuf, spécialement réalisé pour l’épreuve. Cela sèmera le doute dans la tête d’Emmanuel durant quelques heures… Faire face aux coups du sort sans désorienter le groupe, repartir d’une feuille blanche en oubliant ce premier mauvais jour d’essais, tel sera le crédo d’Emmanuel et le destin de l’équipe Metiss pour le tour d’horloge du Bol du centenaire.
Samedi 17 septembre 2022 à 15 heures, la course est partie sur un rythme effréné avec un fort Mistral arrière dans la ligne droite.
Trop vite peut-être dans ces conditions pour les moteurs des leaders qui auraient demandé un réglage sans-doute plus riche pour tenir la cadence.
Ainsi la Yoshimura Sert N°1 y perdra le Championnat du monde en rentrant à son stand après seulement 70 minutes de course avec un moteur trop endommagé pour continuer la lutte, nous laissant trop tôt, trop vitr sur notre faim…
Des questions se posaient à voir le désarroi de l’équipe impuissante face aux dégâts visiblement irréversibles. Pourquoi le pilote n’a-t-il pas tout stoppé dès les premiers symptômes ressentis ? Ne valait-il pas mieux se faire remorquer en plateau en perdant du temps mais sans massacrer d’avantage la mécanique ? Pourquoi ne pas avoir sur place les boulons de bielles neufs, ces pièces ultimes de remplacement en secours pour continuer le combat ? Fallait-il réparer d’ailleurs pour achever la course sans pouvoir prendre les points espérés après 8 et 16 heures de ronde ?
Pour la seconde fois, après Suzuka 2019, Suzuki offre le Championnat EWC aux autres et cela interroge naturellement.
Tout cela va laisser des traces également avec les ruptures moteurs pour la Yamaha N°7 du YART, celui de la BMW N°37 ou encore de la Kawasaki du Tati Team N°4.
Toutes ces écuries ont un matériel toujours plus performant et pourtant toujours plus fiable mais des erreurs basiques sont encore commises. Le bon sens, comme celui du vent, semble être pourtant une valeur ancestrale mais oubliée !
Sont-elles trop sûres d’elles-mêmes ?
Alors, la ligne droite du Mistral va encore être dans la ligne de mire pour ces » malheureux » concurrents qui vont remettre en cause sa longueur, ses charges à pleine puissance trop importantes durant environ vingt secondes, les risques encourus de voir l’huile se répandre avec des chutes en cascades comme en 2019…
Le temps des chicaneries est arrivé et celui des chicanes pour la ligne droite, va-t-il venir ?
Quoiqu’il en sera de l’avenir, le Team Yamaha Viltaïs avec sa structure privée et son moteur standard a su tiré les marrons du feu de ce massacre mécanique en s’adjugeant ce Bol 2022. Une occasion en or que la structure de Yannick Lucot n’a pas loupée, alors que Honda triomphe sans gloire de ce Championnat Mondial EWC, empêtré dans des soucis de fiabilité de pots d’échappement liés peut-être aussi à l’appauvrissement du moteur. Ne serions-nous pas face aux effets pervers de l’enjeu de cette sacro-sainte consommation ?
Les débriefings chez les écuries d’usine ont sûrement été longs après les analyses des pièces défectueuses …
Et Metiss dans tout cela ?
Eh bien l’écurie a de nouveau subi des problèmes récurrents, cette fois de surchauffe moteur lors des arrêts au stands et aussi de freins. Des soucis qui pourrissent une nouvelle fois la prestation pourtant sans erreur, cette fois, des pilotes.
« Comme dans chaque course, il y a du positif et du négatif. Dans le positif, nous avons réussi à faire beaucoup de kilomètres sans problème. Nous avons donc bien progressé. C’est vrai nous avons cassé une moto aux essais mais le travail effectué en amont à l’atelier a été récompensé et ne nous a pas trop pénalisé dans notre tableau de marche. Nous n’aurons le temps d’élucidé le soucis de surchauffe qu’une fois de retour à l’atelier et lorsque chacun y reviendra après ses occupations professionnelles. Nous allons essayé de gratter pour trouver d’où provenait cette surchauffe qui survenait lorsque nous avions un arrêt un peu plus long pour changer les pneus .L’eau ressortait du radiateur …La moto en elle-même avec son train avant n’a connu aucun souci et nous avons roulé une seconde en course plus vite que l’an dernier. Nous avons changé un maître-cylindre de freins dû semble-t-il aux vibrations du moteur. Nous devons résoudre cela mais ce n’est pas lié à la conception de notre moto. Le résultat final ne correspond pas aux performances de la Metiss qui fonctionne très bien mais nous sommes les seuls à le savoir !»
Toute l’équipe se creusera les méninges pour comprendre ce soucis de refroidissement qui faisait virer le voyant moteur et les esprits au rouge. Plus d’une douzaine de tours s’évaporèrent ainsi en renouvelant plus de quatre fois l’eau du radiateur. S’agissait-il de la pompe à eau ? Tout cela ne serait sans – doute pas arrivé avec le moteur neuf, mais avec des si …
Dommage pour Metiss car le Top 10, si convoité était possible cette année avec cette cascades d’abandons et d’avaries chez la concurrence. Une occasion en ‘or, hélas manquée…
La récompense de monter sur la plus haute marche du podium de la catégorie expérimentale a été le moment de gloire de toute cette équipe dont le capital sympathie ne devra pas se voir diminué à l’avenir avec des performances en régression (P15 au Bol 2021) car Metiss est capable de beaucoup mieux et donc d’atteindre ce Top 10 du général.
C’est tout le bien que nous souhaitons à cette association de bénévoles qui se trouve à la croisée des chemins et qui devra retrouver une marche de progression positive afin de conserver la fidélité de ses partenaires.
La lumière veillera bien tard encore dans l’atelier de Vibraye cet hiver avec l’objectif de franchir un cap pour cette écurie privée, afin de retrouver l’an prochain cette Metiss N°45, au savoir-faire français, au départ et dans le Top 10 des 24 heures du Mans 2023.
D’ici là vous avez pu pour les fans retrouver les 5 est 6 Novembre derniers la moto du Bol d’or et son équipe lors du salon de Monfort Le Gesnois (72) qui exposait une rétrospective de toutes les machines JBB conçues par Jean-Bertrand Bruneau et restaurées par Yves Kerlo qui est également l’auteur du superbe livre » JBB, l’aventure d’un génie » .
Texte et Photos : Michel PICARD
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