Consulter
le journal
Les nouvelles mesures contre les passoires thermiques bousculent le marché immobilier
Première grève de l’histoire d’Amazon au Royaume-Uni
« Le secteur de l’armement peut attendre sereinement les dividendes de la guerre en Ukraine »
Retraites : « Comment réduire la différence de niveau de pension entre hommes et femmes »
Les pompes à chaleur sont-elles le futur du chauffage ?
Côte d’Ivoire : enquête sur les dangers des « faux Viagra » vendus à la sauvette
Les images de la messe géante du pape François à Kinshasa
« Moi, général de Gaulle » : l’appel du 18-Juin peut-il être reconstitué ?
L’exécutif pris à revers sur la réforme des retraites
« Cosmisme » : l’espace comme refuge pour l’humanité, des penseurs russes à la Silicon Valley
« Pour le PS, la question est existentielle : doit-il s’affirmer comme un parti de gouvernement ou épouser la radicalité de ses partenaires ? »
« Réduire les inégalités sociales au Brésil semble essentiel pour renforcer la démocratie et affaiblir les extrémismes »
A voir au cinéma cette semaine : « La Montagne », un fantastique appel des cimes
« Assemblage » : Natasha Brown ne joue plus le jeu
« Jackie », sur Ciné+ Club : quand Jackie Kennedy s’emploie à écrire la légende de son mari assassiné
A l’Institut du monde arabe, la sourde bataille pour la présidence entre Jack Lang et Jean-Yves Le Drian
Design : Sabine Marcelis et la beauté des reflets
Le renouveau du lino
Les donuts : la recette de Zélikha Dinga
Marie Kondo, professionnelle du rangement repentie
Services Le Monde
Services partenaires
Service Codes Promo
Suppléments partenaires
Tout au long du XXe siècle, des millions de Brésiliennes noires et pauvres logèrent dans cette pièce présente dans la plupart des logements des classes moyennes et aisées.
Temps de Lecture 4 min.
Article réservé aux abonnés
LETTRE DE RIO DE JANEIRO
En apparence, c’est une « pièce du fond » comme les autres. Quelques mètres carrés dénués de fenêtre, situés à l’arrière de la cuisine de l’appartement de Francisco Bruno De Blasi, 54 ans. On y trouve des dossiers à foison, un ordinateur, une imprimante, des photos de famille, une figurine de Hulk et un mug du club de foot de Fluminense – l’équipe de cœur de « Chico », dont le siège est situé à deux pas, à Laranjeiras, au sud de Rio de Janeiro.
Employé de l’entreprise Petrobras, Francisco a réaménagé cet espace en bureau, où il passe trois jours par semaine en télétravail. « C’est aussi ici que je me suis confiné quand j’ai attrapé le Covid-19 ! », se souvient-il. « Chico » passa alors quinze jours à camper, un matelas posé au sol, scrutant le ciel depuis la lucarne de la petite salle de bains attenante. L’expérience ne lui a pas totalement déplu : « J’aime bien me retirer ici pour lire, penser, méditer… »
Et pourtant, cette « pièce du fond » est loin d’être un lieu neutre et léger. Elle est au contraire chargée d’histoire et de souffrances. Au Brésil, on l’appelle le quarto de empregada, la « chambre de l’employée », c’est-à-dire du domestique. Une pièce présente dans la plupart des logements des classes moyennes et aisées, où résidaient des femmes noires, sous-payées, souvent exploitées, servant de bonnes à tout faire.
« Le “quarto de empregada” est directement hérité de la “senzala” , ce bâtiment où étaient parqués les esclaves dans les fermes, à l’écart de la vaste maison où résidaient les maîtres » – Ricardo Trevisan, professeur d’architecture
« Pour être honnête, je ne pense pas trop à l’histoire de cette pièce… j’en ai fait un espace à moi », admet Francisco. Ces dernières années, les « pièces du fond » ont ainsi été transformées en bureau, débarras, dressing, salle de gym, studio de musique ou même serre à plantes tropicales. Un changement considérable dans les foyers brésiliens.
Il faut se représenter le poids symbolique des lieux. « Le “quarto de empregada” est directement hérité de la “senzala”, ce bâtiment où étaient parqués les esclaves dans les fermes, à l’écart de la “casa grande”, la vaste maison où résidaient les maîtres », rappelle Ricardo Trevisan, professeur d’architecture à l’université de Brasilia, qui a consacré plusieurs travaux au sujet.
« Cette structure a été reproduite dans les appartements “verticaux” lors de l’urbanisation du Brésil », poursuit M. Trevisan. Concrètement : une pièce de 3 à 6 m2 à l’arrière des cuisines, bruyante, étouffante, dotée de sa propre entrée, d’un soupirail et d’une minuscule salle d’eau. Tout au long du XXe siècle, des millions de Brésiliennes noires et pauvres logèrent ainsi sur leur lieu de travail, parfois leur vie entière. A disposition de leurs patrons et, parfois, subissant leurs sévices.
Il vous reste 59.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.
Accédez à tous les contenus du Monde en illimité.
Soutenez le journalisme d’investigation et une rédaction indépendante.
Consultez le journal numérique et ses suppléments, chaque jour avant 13h.
Newsletters du monde
Applications Mobiles
Abonnement
Suivez Le Monde
source
http://fragua.org/comment-acheter-ou-vendre-une-piece-de-2-euros