Boutique le Point
Evenements
Jeux concours
Partenaires
EXCLUSIF. Le chanteur sort, le 17 février 2023, son douzième album studio, dont il dévoile le premier titre et son clip « La Vie ». Confessions d’un poète français.
Temps de lecture : 5 min
Il revient chargé d’amour, des poèmes et des chansons plein les poches. À 56 ans, Arthur H annonce en exclusivité au Point qu’il sortira un nouvel album studio, intitulé La Vie, le 17 février 2023. Douze chansons que nous avons pu écouter. Douze titres gonflés comme des ballons d’amour, de joie et d’ondes cosmiques, aux titres ouverts comme des chapitres de livres : « L’Océan », « La Route », « La Vie », « L’Étoile »… Souvent retranché dans une maison des Landes au premier semestre pour composer, le fils de Jacques Higelin livre un disque aérien et très cinématographique, comme en témoigne le clip de la chanson « La Vie », dévoilé ce vendredi 18 novembre, et mis en scène par sa compagne, l’artiste Léonore Mercier. Depuis son premier album jazzy, il y a trente ans, le chanteur-poète a mûri. Entretien exclusif.
Le Point : Comment avez-vous composé ce nouvel album ?

Arthur H : Ce disque est la continuité d’Amour chien fou sorti en 2017, avec une atmosphère et des couleurs musicales très différentes. Il a quelque chose de très cinématographique. J’écoute beaucoup de musique instrumentale et de musiques de film et j’avais le désir de créer une image sonore avec des couches de sons superposés, de très belles cordes et des chœurs qui doublent les cordes, ce qui crée un côté lyrique. J’ai conçu les chansons de ce disque avec Léonore Mercier, ma compagne, et Nicolas Repac. Elles jouent avec ombres et lumières. Il est important d’avoir toujours une tension dans une chanson, deux saveurs qui se complètent. Chaque chanson est un drame qui couve et un orage qui s’approche.
La chanson « Le Secret » débute comme une « Gymnopédie » de Satie…
Je suis surtout un inconditionnel de Maurice Ravel. Mais je n’ai pas la prétention de m’en inspirer, car il est quand même un cran au-dessous de moi (rires). L’atmosphère très mystérieuse qu’ont cultivée Ravel et Debussy me touche et me donne envie de faire de la musique. Il y en a une chanson, « Divin Blasphème », dédiée à Brigitte Fontaine, ma petite fée bizarre. Elle m’inspire depuis toujours. On dit qu’il faut séparer l’homme et l’artiste. Chez Brigitte, je ne sépare pas l’homme et l’artiste. Sa vie est artistique.
Parlez-nous de la chanson et du clip de « La Vie ».
J’ai écrit cette chanson d’un jet, en deux heures. Il y a des chansons comme ça. Mon travail est de me mettre dans un état de réceptivité. Après, il y a tout un travail artisanal à faire. J’ai notamment beaucoup écouté Léo Ferré, ses chansons des années 1970 sur le temps et la vie. J’avais envie de me lancer dans cet espace-là, avec des chansons sur le pôle lumineux et sombre de la vie. Il y a cette sensation très concrète d’enfermement dans soi-même ou dans la société. Et ce désir de sortir de cet enfermement pour retrouver quelque chose d’ouvert et fluide. C’est assez philosophique, cette idée de possibilité de libération intérieure. Pour le clip réalisé par ma compagne Léonore Mercier, après Marie-Agnès Gillot dans La Boxeuse amoureuse, j’ai travaillé avec Thi-mai Nguyen. C’est une jeune danseuse très sauvage dans sa présence. Elle incarne une énergie féminine farouche. On voit deux personnages exilés dans une forme de prison, une planète ou un désert. C’est une bonne image de la vie en société. La vie en société rend fou parce que c’est quasi-impossible d’être fidèle à sa propre nature. On est obligé de faire trop de compromis, de suivre trop des règles contraires à nos intuitions et à notre nature. C’est ce que j’évoque brièvement dans cette chanson.
À LIRE AUSSIArthur H : « L’imaginaire français est devenu américain »
Vous chantez encore plus que d’habitude dans les aigus…
Je suis un éternel débutant. Du coup, je cherche sans cesse une nouvelle approche, un nouvel angle d’attaque. C’est ça qui m’intéresse. Je n’ai aucune recette. L’expérience n’est pas un savoir-faire ou une technique. Elle consiste à faire de plus en plus confiance à son intuition. Je ne cherche pas l’inspiration. Je me mets à disposition et c’est elle qui me trouve.
En quoi votre paternité vous transforme ?
Ma petite fille me connecte à une espèce de joie brute. Il y a un côté très, très animal que j’apprécie énormément. De l’animalité joyeuse, pas du tout cérébral. Le regard, le rire, la peau. Des choses basiques, archaïques, qui sont très nourrissantes. Les enfants nous propulsent dans le flux de la vie. Nous régénèrent.
Qu’est-ce qui vous connecte avec vos débuts il y a 30 ans, votre premier album de cool jazz et « Marouchka » ?
Le temps. C’est très mystérieux. C’est quelque chose qui travaille en nous, qui nous change et transforme. J’ai l’impression d’avoir les mêmes rêves, les mêmes désirs qui s’expriment différemment. La grande différence est que je suis beaucoup plus tranquille maintenant avec ces rêves. Quand on crée, on est plus tourné vers le futur que vers le passé. Même si j’aime bien écouter par hasard des choses que j’ai faites avant. Ça me rappelle des histoires d’amitié et de rêveries.
Saltimbanque, poète, chanteur. Qui êtes-vous vraiment Arthur H ?
Je me considère comme un musicien même quand j’écris. L’écriture, l’art de la scène, le chant, tout revient à la musique comme langage vibratoire. J’aime écrire de la poésie, mais pour moi, c’est de la musique aussi. Tout est musique, tout est vibration.
En 2018, vous nous parliez d’Emmanuel Macron, ce « Bonaparte sucessful » doublé d’un « VRP ». Quel regard portez-vous sur la politique aujourd’hui ?
Le monde politique est extrêmement idéologique. Or, l’idéologie est nocive en général pour l’être humain. Dans l’album, il y a un morceau qui s’appelle « La Folie du contrôle ». J’avais écrit au départ un très bon texte qui évoquait la Chine et les fantasmes des politiciens de contrôle sur la population. C’est vraiment une énigme pour moi. Par exemple, quelqu’un comme Emmanuel Macron, avant d’être élu, avait un discours très libéral, très respectueux de l’individu et de son désir. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, on a eu l’impression qu’il perdait toutes ses convictions et était, comme tout autre politique, victime de ses pulsions de vouloir contrôler la population par tous les moyens. Bien sûr, ce ne sont pas des moyens de dictature, mais des moyens de bureaucratie et de police. La base de cette pensée est un manque de confiance fondamental dans l’individu. De croire que l’individu est foncièrement irresponsable et qu’on doit le guider vers la lumière. Cette pensée est particulièrement destructrice. Elle infantilise les gens, les manipule et en fait des enfants frustrés. Les gens ont besoin de sécurité, mais sont frustrés intérieurement de sentir qu’on ne leur fait pas confiance. Comme un adolescent qu’on empêche de faire ses propres erreurs. Or, si on ne lui laisse pas prendre de risque, on l’empêche de vivre. C’est ce qui se passe dans les sociétés occidentales. Il y a cette politique du risque zéro. C’est un mouvement de fond qui veut établir une norme rassurante, mais pas du tout créative. La créativité, c’est de pouvoir prendre des risques et de faire énormément d’erreurs.
Newsletter culture
Enquêtes, décryptages, portraits, tendances… Recevez chaque mercredi l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer.
Newsletter culture
Vous pouvez consulter notre Politique de protection des données personnelles.
La rédaction du Point vous conseille
Signaler un contenu abusif
Merci de renseigner la raison de votre alerte.
Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire
Code erroné
Un avis, un commentaire ?
Ce service est réservé aux abonnés
Voir les conditions d’utilisation
Vous devez renseigner un pseudo avant de pouvoir commenter un article.
L’info en continu
En kiosque
Emmanuel Macron, un président zombie ?
Consultez les articles de la rubrique Musique, suivez les informations en temps réel et accédez à nos analyses de l’actualité.
1962-2014 : les 60 tubes de l’été
Daft Punk, chronologie d’un succès
La playlist du week-end
Expérience Le Point
La boutique
Abonnements
Applications mobiles
Nos partenaires
Nous sommes OJD
Les forums du Point
FAQ
Politique de protection des données à caractère personnel
Gérer mes cookies
Crédit d’impôt
Cours de langues
Bons d’achat
Comparateur PER
Portail de la transparence
Tutoriel vidéo
Publicité
Nous contacter
Plan du site
Mentions légales
CGU
CGV
Conditions générales d’un compte client
Charte de modération
Archives
* Champs obligatoires
Avec un compte LePoint.fr :
Créez un compte afin d’accéder à la version numérique du magazine et à l’intégralité des contenus du Point inclus dans votre offre.
Pour ce faire, renseignez
votre numéro d’abonné dans les paramètres de création de compte.
Vous avez un compte Facebook ?
Connectez-vous plus rapidement
Vous avez un compte Facebook ?
Créez votre compte plus rapidement
Veuillez saisir l’adresse mail qui a servi à créer votre compte LePoint.fr
Cet article a été ajouté dans vos favoris.
Pour soutenir Le Point acceptez la publicité personnalisée.
Déja abonné ? Je m’identifie