Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Après l'écroulement de mon monde intérieur, j'ai décidé de ne plus passer à côté de ma vie – Le HuffPost

Écrivaine
TÉMOIGNAGE – « Je ne pouvais plus m’exprimer publiquement sur le cheminement de la vie et laisser la mienne devenir un champ de ruines » décrit l’autrice.
BIEN-ÊTRE – Quand le monde extérieur prend feu, c’est le temps de pleurer la terre que nous brûlons consciemment ou inconsciemment, mais aussi de ressentir à quel point l’incendie vient en écho de nos violences intérieures pour nous permettre, dans le monde et avec le monde, de guérir de nos destructions à la fois personnelles et collectives et de faire éclore de nouvelles pousses dans nos vies.
« Dans une tempête, coupée de mes bases, j’ai dû choisir une nouvelle route, celle de l’immensité des possibles qui n’attendait qu’une chose : que je brise mes amarres, que j’ose un cap inconnu, que je choisisse enfin une traversée qui m’appelait depuis longtemps. »*
Il y a quelques neuf mois, petite gestation, je mettais un point final au manuscrit d’un ouvrage qui paraît ces jours-ci Nos tempêtes sont à la hauteur de nos rêves, manifeste pour ne pas passer à côté de sa vie (Ed. Tredaniel), et il me semblait avoir atteint un état de sérénité de paix intérieure que je n’avais jamais connu et qui m’autorisait, une nouvelle fois, forte et vulnérable, de proposer à des lecteurs, avec authenticité, des pistes de respect et d’amour de soi, sans jugement, ni flamboyance, simplement humaines.
De mon écriture, j’étais satisfaite ; de ma vie, c’était une autre histoire.
Juste à cet instant où j’allais me sourire, j’ai su que je ne pouvais désormais plus tricher avec moi-même. L’écriture d’un tel livre bouleversait ma vie.
J’avais créé un livre qui me dépassait, qui m’obligeait. La plume exigeait de ma vie.
Il était temps d’être pleinement moi, de partir de mon dernier donjon. De lâcher mon dernier masque, celui de la sauveuse, engluée volontaire depuis si longtemps, dans un triangle de Karpmann.
Je ne pouvais plus témoigner par ma plume, sans illustrer de ma vie, dans ma vie, mes convictions.
« Walk your talk » disent les Anglo-Saxons. À vouloir tout ménager, le chou était devenu tout pourri et la chèvre allait se faire manger par le loup. Bénéfice zéro, mort psychique assurée par mes incongruences.
Il était temps d’être en plein accord avec moi-même et de me défaire de mes peurs : de blesser, d’être jugée, de décevoir, de ne pas materner ou de ne plus sauver. Et de me tenir fermement debout : de ne plus accepter de me soumettre aux jugements et aux désirs des autres, même les plus aimés. Me respectant et retrouvant ma joie.
J’ai donc dû briser douloureusement les amarres d’une vie qui me conduisait à un naufrage silencieux, pour pouvoir entamer, seule, une nouvelle existence que je souhaitais apaisée, respectueuse, attentionnée, intentionnelle et en ne jouant plus de rôles.
Ma crise sans gloire. Une séparation n’est pas un projet joyeux et enthousiasmant pour qui que ce soit. Handicapée de surcroît, pas les conditions idéales pour un nouveau départ. Un choix vital qui n’était pas une victoire. Mais le mien, enfin.
« La vie de chacun d’entre nous n’est pas déterminée d’avance, elle s’écrit chaque jour, différente et enrichie de l’expérience du jour d’avant »*.
Au bout du tunnel : légèreté, écriture, liens, conférences, échanges et lectures : le programme d’une thébaïde moderne. Où je pensais vivre un peu détachée, le temps venu, protégée des éléments perturbateurs, dans une bulle.
Nous existons avant tout dans un environnement, et la mise en place d’un nouveau système est longue et délicate. Quand on part, on recommence à zéro. Mais avec une valise pleine.
Le premier sentiment a été de m’être libérée d’un poids immense, comme une respiration. Mais le chemin allait être visiblement encore long avant que mes nuits ne redeviennent paisibles et mes jours joyeux.
Le passé sans cesse est venu me tanner comme un moustique, on ne lâche pas les terres familières et les rivages connus aisément.
En me coupant de racines devenues pesantes, les pertes matérielles et financières ont été, au pire, un peu déplaisantes. J’ai surtout souffert de devoir revisiter, à la clarté de mon regard dessillé, ma vie, mes souvenirs, mon passé, mes actions et de ne plus pouvoir me nourrir d’illusions et de mensonges anesthésiants. De me confronter à moi.
Je m’en suis voulu d’avoir tant attendu pour dire non, pour affirmer mes besoins et mes ressentis, pour établir ce que je pouvais plus supporter : je souffrais de m’être tue si longtemps, d’avoir « tenu », d’avoir failli à moi-même. Mon déni m’a coûté cher et il impacte aussi bien plus que moi.
Ce verbe maudit « tenir », qui va avec le déni de l’évidence, les raisons fallacieuses de maintenir un statu quo et mes peurs de perdre un monde que je m’étais forgé avec ténacité dans l’irréalité la plus construite et le confort de l’habitude.
C’est cela le deuil, parfois : faire face à ses propres zones d’ombre, dans un incendie qui ravage l’espace familier et que l’on vient soi-même d’allumer.
Je n’avais mis qu’un pied dehors, au mieux ; et pas encore vraiment jeté ma vieille peau, j’étais encore envahie de doutes et de regrets.
L’impossibilité de tout garder ou de préserver un tant soit peu. Mon vieux Moi résigné revenait me tirailler. Et si. Peut-être que… Comment faire sans… Comment retrouver… Comment conserver. Non pas revenir, mais juste maintenir des liens essentiels qui devenaient flottants et indéfinis. Vont-ils ou pas ? Quand un élément d’un système bouge, c’est le système tout entier qui se met en mouvement. Mais il est devenu instable.
Souvent, on tue le messager en premier. Celui qui a enfreint la règle, brisé les hologrammes du bonheur.
J’ai eu tant de chagrin aussi, de casser les apparences, de défaire ce que j’avais créé avec amour, de détruire des décors, d’emporter quelques souvenirs, ceux qui me nourrissaient et de laisser ceux qui risquaient trop de me ramener au passé révolu, d’abandonner tant de choses qui m’avaient définie autant qu’étouffée.
« L’histoire de beaucoup d’entre nous, est de nous être englués dans des parcours de vie devenus erronés » *.
C’était aussi complexe de me reconstruire une vie, de trouver un chez-moi, de l’investir pour mien. De vivre pour moi.
Ma vie nouvelle requérait un changement de lieu, j’en avais trouvé un. Mais j’avais tant de peine à m’y sentir chez moi, à me l’approprier. J’étais apatride. Sans famille désormais. Orpheline de mes bases, de mon foyer, de mon « clan » fantasmé et solidaire. Comment renouer des liens en mon seul nom, comment intégrer celles et ceux qui comptaient pour moi à cette nouvelle vie, ou pas, selon leur ouverture.
Je ne suis pas du Bassin – d’Arcachon -, mais c’est le Bassin qui m’a ouvert avec générosité la possibilité d’un havre alors que je ne savais où aller vivre en novembre dernier.
Une seule soirée a suffi pour me donner un aperçu de la ville et de la vie au bord de l’eau réparatrice, j’y ai trouvé de réminiscences de mon enfance au Pays basque et la forêt vibrait proche. Je pouvais m’y réfugier pour faire un nid.
En vingt-quatre heures, j’ai décidé de venir y vivre.
En avril, je me suis installée chez moi à Arcachon, soutenue par des rencontres simples et évidentes, avec des amitiés neuves et puissantes, me réparant de moments lourds et de chagrins réels, m’acclimatant à un changement de vie et de lieu de vie majeurs, compliqué par le handicap.
Nourrie par le Bassin, troublée par la Dune, trébuchante sur le sable, chancelante dans l’eau, bercée par la lumière sous le voile des arbres, me réparant lentement.
J’ai été depuis, en convalescence, reprenant des marques, des plaisirs, des habitudes. Mal à l’aise, encore. Vulnérable.
Des petits pas dans un environnement millénaire et que je pensais immuable, stable, un pays.
Puis le feu, sournois et vorace a attaqué ce coin de Paradis. Comme la vague profonde qui avait emporté mon passé.
Mon nouvel environnement a, lui aussi, été meurtri, stérilisé.
On l’a dépouillé, dévasté, il a été vidé de ses repères familiers, son passé a été étouffé, on l’a coupé de sa vitalité, de son territoire, de ses arbres, de sa terre à l’agonie. On lui a arraché une partie de son identité, et la pestilence des fumées a consumé son air.
Je ne suis pas du Bassin, mais j’y ai retrouvé, cet été, devant la violence des incendies, chagrin et colère. Qui sont les premières marches de l’épreuve. Qui me sont familiers.
J’ai ressenti cette sidération qui me saisit chaque fois que je côtoie l’épreuve : il y a huit ans en devenant paraplégique ou récemment à la mort d’êtres chers, ou toute épreuve, toutes nous disent quelque chose de notre humanité.
Même sidération devant, aujourd’hui, l’anéantissement par le feu et la brutalité tragique des flammes, des fumées et des cendres de la forêt usagère. Chagrin devant la destruction de l’existant, des espaces infinis, des paysages et des décors splendides où nous vivons, qui vient, comme un écho, aviver nos blessures souterraines, intérieures, nos tristesses personnelles et individuelles que nous croyions secrètes et oubliées. Le feu a été un chaos.
Le Bassin blessé a été un miroir de ma vie fracassée une nouvelle fois.
Le chaos extérieur de la terre en Gironde est venu rejoindre dans l’intime mon chaos personnel. La blessure commune nous a réunis dans la souffrance. Nous avons pleuré ensemble, moi sur elle et elle sur moi.
Souffrance de voir les vies bouleversées, ces pertes irréparables, l’épuisement de ceux qui combattent le feu comme de ceux qui le subissent. Impuissance et révolte.
Alors oui, moi qui ne suis pas du Bassin, le Bassin m’a emporté dans la violence qu’il a subie. Je viens lui faire allégeance, je suis honorée et bouleversée d’être ainsi devenue des siennes et d’y vivre. Pour panser nos blessures. Ensemble. Dans cet écrin. Il m’habite et je l’habite, nous nous reconstruisons.
Et je voudrais nous assurer qu’après l’épreuve, quand, après des choix, vient le moment de la réparation, voire de l’acceptation, il est des transformations magnifiques et possibles et que la vie nous ouvre des chemins, encore inconnus pour nos vies et pour la vie.
« C’est quand nous sommes renvoyés dans les cordes, que se retrouvent, à la fois, nos peurs ancestrales, mais aussi l’opportunité de nos plus belles envolées »*.
* « Nos tempêtes sont à la hauteur de nos rêves, manifeste pour ne pas passer à côté de sa vie » Éditions Guy Trédaniel
À voir également sur Le HuffPost : C’est quand je me suis épousée que j’ai enfin réalisé que c’était la seule voie vers le bonheur
plus :
Inscrivez-vous à la newsletter quotidienne du HuffPost et recevez par email les infos les plus importantes et les meilleurs articles du jour

En vous inscrivant à ce service, vous acceptez que votre adresse mail soit utilisée par le Huffington Post, responsable de traitement, pour la gestion de votre inscription à la newsletter.
Conformément à la loi du 06/01/1978 modifiée et au Règlement européen n°2016/679/UE du 27/04/2016, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de modification, de portabilité, de suppression et d’opposition au traitement des informations vous concernant, que vous pouvez exercer auprès de dpo@groupelemonde.fr. Pour toute information complémentaire ou réclamation: CNIL

source

https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions

A propos de l'auteur

Avatar de Backlink pro
Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Avatar de Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE