News MotoGP.com
par | Jan 30, 2023
Le recrutement de l’ancien directeur technique de feu le team officiel Suzuki Ken Kawauchi par Honda est peut-être l’initiative la plus importante qui n’a plus était faite depuis longtemps par la firme de Tokyo. Pour s’en faire une idée, il faut en écouter l’évaluation d’un Livio Suppo bien au fait du personnage et du HRC. Car il a travaillé avec Kawauchi sous l’auvent Suzuki et il a été aux responsabilités chez Honda dont il connait bien la philosophie de travail et la culture en général. Au bilan, le Japonais pourrait être l’homme providentiel en faisant accepter par ceux qui sont surtout des compatriotes une démarche plus européenne dans l’exploitation d’une MotoGP. Cependant, il faudra du temps…
Livio Suppo a commenté sur motogp.com l’arrivée de Ken Kawauchi dans un environnement Honda en pleine déconfiture. L’édifice HRC que l’on croyait inébranlable part en capilotade, une situation qui, avant toute chose, interpelle l’Italien : « je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a un an, lors des tests de la présaison et puis même au Qatar, tout le monde disait que Honda était de retour. Même Pol Espargaró y croyait après son podium. Alors que s’est-il passé après ? Comment ont-ils pu passer d’une moto capable de jouer aux avant-postes à un prototype qui arrive tout juste à se hisser dans le Top 10 ? C’est très étrange. Honnêtement, j’ai du mal à comprendre ».
Et c’est tout le problème qui repose en grande partie sur la communication et les remontées d’informations comme leur analyse fiable et coordonnée entre le terrain et le siège. Bref, c’est la fameuse analyse des données optimisée par Ducati qui manque à Honda, un vide stratégique dommageable sur lequel Davide Brivio, lui aussi un ancien de Suzuki, s’est déjà largement épanché dans un édifiant discours sur la méthode dont nous vous avons déjà parlé.
Une approche que valide Livio Suppo en devinant déjà parfaitement quelle sera la mission de Ken Kawauchi : « à mon sens, Ken a deux gros atouts. Tout d’abord, il est très bon dans son travail et deuxièmement, il a très bon caractère. Je pense que l’empathie est véritablement une qualité dans ce milieu pour faire coïncider les différentes visions. Il arrive parfois que quelque chose nous échappe au circuit et pas à l’usine, ou l’inverse ».
Concrètement, cela devrait donner ça : « Ken était le directeur technique de Suzuki. Tous les techniciens devaient donc lui envoyer un compte rendu après chaque session. Il dirigeait par ailleurs les réunions techniques, autant dire qu’il est très doué pour collecter des informations et les renvoyer à l’usine, souligne-t-il. « Et c’est encore plus valable dans le cas des constructeurs japonais, car il peut parfois y avoir quelques difficultés à communiquer avec les gens du circuit et vice versa. C’est vraiment un élément central, car il est indispensable qu’ils aient la même vision et qu’ils aient confiance les uns en les autres. Sinon, le développement de la moto tourne au désastre ».
« Je ne pense pas que le rôle de Ken sera d’élaborer la nouvelle moto », ajoute-t-il. « J’imagine que ça restera proche de ce qu’il faisait chez Suzuki et je n’ai aucun doute sur ses compétences. Il aidera tout le monde au HRC à suivre la même direction. Je dis bien la même direction, ça ne veut pas forcément dire la meilleure. Si vous êtes raccord, au moins tôt ou tard, vous serez fixés. A contrario, si tout le monde s’éparpille, alors personne ne saura ce qui va ou pas sur cette moto, d’où vient le problème. Pour finir, c’est important de ne pas avoir de guerre en interne, entre des personnes qui pourraient penser que leurs idées sont meilleures que celles des autres ».
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