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Reconversion & Formation 
, par Adam Belghiti Alaoui
L’accélération de la transition numérique bat son plein, et les opportunités d’emploi suivent : 61 % des entreprises déclarent avoir vu leurs effectifs dédiés au numérique augmenter au cours des 5 dernières années, et 8 sur 10 affirment qu’elles recruteront encore cette année, comme le rapporte Pôle emploi. En 2022, les métiers du numérique ont représenté plus de 68 000 offres d’emploi publiées sur pole-emploi.fr (+84,9 %) et 61 000 entrées en formation (+56,1 %). Selon Numeum, l’organisation professionnelle de l’industrie du numérique, le secteur prévoit déjà plus de 200 000 recrutements d’ici à 2027 (cybersécurité, big data, intelligence artificielle, informatique industrielle, programmation et développement…).
Au cours de la Semaine des métiers du numérique (23-27 janvier), plus d’un millier d’évènements et d’animations ont été organisés pour faciliter la rencontre entre entreprises et organismes de formation du secteur et demandeurs d’emploi ou personnes en reconversion. Mais aussi informer et attirer des publics encore trop souvent éloignés de ces métiers porteurs.
Pour s’orienter vers les métiers du numérique, dénicher la formation qui vous convient est la première étape. Outre les ateliers et conférences proposés par Pôle emploi durant la Semaine des métiers du numérique, notamment le programme DéClics Numériques qui facilite la reconversion vers les professions du digital et le e-salon Mon avenir numérique organisé jusqu’au 9 février, plusieurs plateformes peuvent faciliter vos démarches. À commencer par Talents du numérique, une association qui réunit les acteurs du numérique et dont le site présente les débouchés du secteur, introduit les métiers et oriente vers les formations selon votre projet professionnel (bac à bac+5, alternance, formations certifiantes ou diplômantes…). L’outil en ligne permet également de s’informer sur les métiers d’avenir dans le numérique et sur les entreprises qui recrutent.
Parmi les formations disponibles, plusieurs centaines sont labellisées par la Grande Ecole du Numérique (GEN), un groupement d’intérêt public qui favorise la formation et l’insertion sociale et professionnelle dans le secteur. Le label GEN est attribué à des formations accessibles sans conditions de ressources ni prérequis de diplômes et dispensées sur l’ensemble du territoire. D’une durée moyenne de 8 mois, 74,1 % des apprenants qui en sortent sont embauchés, créent leur propre entreprise ou poursuivent leurs études.
Au-delà de l’inclusion dans le secteur des personnes éloignées de l’emploi, celle des femmes représente également un enjeu de taille. Et pour cause, les femmes ne représentent que 30 % des salariés du secteur du numérique tout métiers confondus, selon la GEN. Dans certains métiers, la proportion descend sous les 20 %, notamment sur les postes à haute responsabilité. Là encore, l’inclusion et l’insertion professionnelle passent par la formation et la sensibilisation. C’est dans cette optique que DesCodeuses, acteur de l’insertion professionnelle des femmes dans la tech, anime des programmes pour permettre aux femmes, et en particulier aux femmes des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) de saisir les opportunités d’emploi et de formation du numérique. Dans le cadre de ses programmes, DesCodeuses recrute et sélectionne ainsi des femmes sans prérequis de diplôme. Pour leur faire suivre une formation de programmation et de code et les lancer vers un emploi durable dans une entreprise de la tech.
« En Inde, on incite les femmes à travailler dans le numérique et la Malaisie est le pays où l’activité autour des nouvelles technologies est la plus féminisée, nous expliquait, dans le numéro de mai-juin 2021 de Rebondir, Frédéric Bardeau, cofondateur, en 2013, de Simplon, réseau visant à lutter contre le chômage grâce à l’insertion dans ce secteur. En France, jusque dans les années 1980, l’informatique était le domaine des femmes, car peu valorisé : comme les standardistes, elles branchaient et déconnectaient des câbles. Puis les figures masculines du geek et du hacker se sont imposées… » Dans la programmation et le code, il y a des passionnés autodidactes mais le président de Simplon recommande aux femmes de se former pour gagner en légitimité : « Nous proposons aux demandeuses d’emploi, quels que soient l’âge et le niveau de qualification, des programmes de 6 semaines 100% féminins, avec présentation du secteur et initiation au code, à l’intelligence artificielle… ça les désinhibe et 80% poursuivent par une formation. »
Même type d’initiative pour « Horizon numérique » organisé, avec Pôle Emploi, par Social Builder, qui accompagne femmes, recruteurs et organismes de formation aux compétences digitales afin de développer la mixité. « La réorientation professionnelle en est le meilleur levier, insiste Emmanuelle Larroque, créatrice de l’entreprise sociale en 2011. D’où le manifeste pour la reconversion des femmes dans les métiers du numérique que nous avons coécrit en 2019 et que 160 sociétés, dont de gros employeurs, ont signé, s’engageant à appliquer et partager les bonnes pratiques. »
Adam Belghiti Alaoui
Journaliste
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