La Commission européenne examine, comme en 2013 et en 2018, la possibilité de mettre fin à la fabrication des plus petites pièces, mais n’a pour l’heure fait aucune proposition de changement aux Etats membres de la zone euro.
Contenu ajouté
à votre liste de lecture
dans l’espace Mon compte.
Voulez-vous le classer dans un dossier ?
Sélectionner un dossier
Contenu supprimé
de votre liste de lecture.
.
Contenu ajouté à votre liste de lecture
Une erreur est survenue, veuillez réessayer ultérieurement.
Pour ajouter ce contenu
à votre liste de lecture,
vous devez être connecté(e).
Pour ajouter ce contenu
à votre liste de lecture,
vous devez être abonné(e).
Des salariés de la Monnaie de Paris, l’établissement public chargé notamment de fabriquer les euros français pour le compte de l’Etat, sont inquiets. L’intersyndicale Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) appelait à la grève mercredi 8 décembre, réclamant notamment le « maintien des fabrications des pièces de 1 et [de] 2 centimes d’euro ».
Dans une lettre adressée le 2 décembre, mise en ligne sur le site de la CGT Finances, les syndicats informaient le PDG de la Monnaie de Paris, Marc Schwartz, « d’un préavis de grève pour les sites de Paris et Pessac [Gironde] pouvant aller d’une heure à vingt-quatre heures », entre les 8 et 23 décembre. Un « arrêt de la production des pièces de 1 et [de] 2 centimes d’euro n’est pas à l’ordre du jour » dans le pays, indique France Bleu Pessac, résumant des propos de la direction de l’établissement public.
La Commission européenne n’a pas proposé aux Etats membres de la zone euro une éventuelle fin de la suppression des pièces de 1 et de 2 centimes d’euro. L’institution installée à Bruxelles avait mené une consultation publique entre le 28 septembre 2020 et le 11 janvier 2021 concernant l’usage des pièces de 1 et de 2 centimes d’euro et les règles permettant d’arrondir les règlements en liquide aux 5 centimes les plus proches. Parmi toutes les personnes ayant exprimé leur point de vue, 70 % souhaitent la suppression de ces moyens de paiement, selon un document en anglais fournissant les résultats de la consultation, publié en mai (ici).
Mais les 17 032 avis émis et considérés comme valides par la Commission ne revêtent aucun caractère contraignant. « Ce rapport de synthèse ne préjuge pas des futures propositions que la Commission européenne » doit faire « à la fin du deuxième trimestre 2022 » à la lueur d’une « analyse d’impact qui devrait être achevée au début de l’année », précise à Merci pour l’info un porte-parole de l’institution. D’après cette source, « l’analyse d’impact sera publiée en même temps que les propositions de la Commission ».
Cette dernière avait déjà soumis à consultation une possible fin des plus petites pièces. Dans deux contributions, parues l’une en 2013, l’autre en 2018, elle « faisait ressortir les scénarios possibles pour les pièces de 1 et de 2 cents, allant du statu quo au retrait rapide de ces pièces de la circulation et à l’introduction de règles d’arrondi ».
L’institution « a pour mandat d’examiner périodiquement et rigoureusement l’utilisation de valeurs unitaires différentes pour les pièces et les billets en euros sur la base des critères de coût et d’acceptation par le public ».Cette prérogative inclut notamment l’obligation de « procéder à une analyse d’impact de la poursuite de l’émission des pièces de 1 et de 2 cents ».
Dans cinq Etats membres de la zone euro, à savoir la Belgique, la Finlande, l’Irlande, l’Italie et les Pays-Bas, des règles d’arrondi sont déjà mises en œuvre pour les paiements en espèces, rappelle le site officiel Vie publique.
Comme le relate Radio-Canada, la pièce de 1 cent de dollar canadien n’est plus fabriquée depuis janvier 2013. « Le coût de production et de distribution dépassait sa valeur nominale », justifiait cinq ans plus tard auprès de la station publique la Monnaie royale canadienne.
Mis en avant par les détracteurs des petites pièces de bronze, l’argument du plus fort coût de ces moyens de paiement par rapport à « leur valeur faciale » doit être rejeté, estimait en mai 2013 Christophe Beaux, alors PDG de La Monnaie de Paris. « Pour les pièces de 2 et de 5 centimes d’euros, leur prix de revient est inférieur à leur valeur faciale. En revanche, pour La Monnaie de Paris, les pièces de 1 centime coûtent environ 20 % de plus à frapper que leur valeur », expliquait au magazine Challenges Christophe Beaux, qui est actuellement directeur général du Mouvement des entreprises de France (Medef).
Mais, soulignait-il, « la valeur économique d’une pièce, ce n’est pas son coût de fabrication mais sa valeur d’échange sur les marchés, qui découle notamment de sa vitesse de circulation. Or, les centimes d’euros circulent énormément entre personnes, quand elles vont acheter du pain, des journaux, ou d’autres produits du quotidien. Leur importance dans l’économie est donc bien plus importante que leur simple valeur faciale ou que leur coût de fabrication. »
La mise en place d’arrondi « aux 5 ou 10 centimes d’euro supérieurs » risque de créer « un surcroît d’inflation », craignait l’ancien PDG de la Monnaie de Paris.
Une inflation découlant d’un éventuel changement peut encore dégrader la confiance des Français dans la monnaie unique, altérée dès son introduction dans les porte-monnaie à la place du franc, à partir du 1er janvier 2002. Les consommateurs ont observé une hausse des prix de certains produits. Quelque 342 millions de citoyens de 17 des 27 Etats membres de l’Union européenne (UE) utilisent l’euro.
POUR ALLER PLUS LOIN
Vos grands projets pas à pas
Tous les conseils de la rédaction pour économiser
Besoin d’un conseil personnalisé ? Nos experts vous répondent
Simulateurs, contrats personnalisables, lettres-types…
En version numérique, tous les mois, où que vous soyez
Pas encore abonné(e) ? Je m’abonne à Merci pour l’info (À partir de 2,99€/mois sans engagement)
source
http://fragua.org/comment-acheter-ou-vendre-une-piece-de-2-euros